Derniers articles

  • Sciences humaines

    Symbolisme de la spirale

    La spirale est un symbole présent dans de nombreuses traditions et également dans la nature et dans l’univers. Elle a inspiré de nombreux philosophes, artistes et concepteurs depuis des millénaires. Selon Mircea Eliade (1), le symbolisme de la spirale est assez complexe et d’origine incertaine, mais on peut dire que, pour la plupart des traditions anciennes, les spirales sont le symbole de la création et de l’évolution de l’Univers tout entier. Mouvement et rythme universel de cycle Ceci pourrait être décrit schématiquement comme des ensembles spiralés qui génèrent les mondes et leurs cycles de naissance et de mort, d’évolution ou d’involution, selon les différentes variantes dans les multiples combinaisons de l’existence. Les dernières découvertes confirment qu’environ deux tiers de toutes les galaxies existantes, y compris la nôtre, apparaissent avec cette forme géométrique de croissance partant d’un point central, reliant même leur développement au nombre « pi » (π), appelé « nombre…

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  • Philosophie

    Simone Weil – Éloge d’une philosophe engagée à la vie fulgurante

    Simone Weil (1909-1943), se distingua par sa militance, son engagement à corps perdu dans les évènements du XXe siècle (défense des ouvriers, engagement viscéral contre l’Allemagne nazie). Philosophe en action, elle n’en fut pas moins mystique, préoccupée par la nécessité pour l’homme de se réenraciner et de se relier à ses besoins de l’âme. Avez-vous déjà imaginé une famille où les jeux seraient remplacés par des livres ? C’était le cas dans la famille Weil. Les enfants parlaient le grec ancien pour ne pas être compris des adultes et lisaient Platon dans la langue originale. Ces enfants sont devenus des prodiges, André, mathématicien de renom, et Simone, philosophe engagée. Ils ont grandi dans un environnement cultivé et agnostique. Une vie engagée au service des opprimés Simone est de santé fragile, sujette aux migraines. Elle négligera très tôt son apparence physique. Son regard est perçant derrière ses petites lunettes rondes. Elle…

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  • Société

    Éditorial : Une culture qui fait vivre…

    Nous avons besoin d’une culture qui fasse grandir et qui aide les individus à vivre, alors qu’aujourd’hui la culture ne propose plus guère que des offres standard en relation avec des produits de consommation. Ainsi, les mots « fast-fashion » ou « trottinettiste » ont fait leur entrée dans le dictionnaire, mais il n’est pas sûr qu’ils nous soient d’une grande utilité pour saisir la complexité. De même, selon l’étude de 2024 du centre national du livre (1), les jeunes français de 16 à 19 ans consacrent en moyenne quotidiennement 5h10 aux écrans, (hors temps passé devant un écran pour l’école, les études ou le travail), pour 12 minutes de lecture d’un livre chaque jour. Comme le dit Eugénie Bastié : « Quand il n’y a plus de culture dominante, la contre-culture s’épuise. Et internet ne fait qu’accélérer le conformisme, tuant la créativité et l’originalité au profit de contenus standardisés plaisant au plus grand nombre » (2). Plutôt…

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  • Philosophie

    Pourquoi nous faut-il mourir ?

    « Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître »Marguerite Yourcenar Les concepts de vie et de mort semblent apriori antagonistes et irréconciliables. Face à ce défi existentiel, peut-on concevoir une vision plus inclusive et positive de la mort, inspirée des lois du vivant ? Les horloges biologiques rythment nos cycles individuels et collectifs. Universellement les traditions associent le printemps à la naissance ou renaissance, l’été à la fécondité, l’automne à la maturité et l’hiver à la sagesse enfouie et porteuse de renouveau. Dans cette grande roue des cycles, tous les êtres vivants naissent et meurent dans un renouvellement constant qui touche l’ensemble des règnes de la Nature, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.  Le processus de vie/mort/renaissance est donc inhérent à cette Nature : tout se transforme, des objets aux civilisations. Savoir mourir Les règnes inférieurs ne semblent pas particulièrement affectés par le phénomène : les…

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  • Écologie-Nature

    Agriculture naturelle : cultiver la nature et l’homme

    « Le but ultime de l’agriculture n’est pas la culture des récoltes, mais le développement et la perfection des êtres humains. » Masanobu Fukuoa Redécouvrir la nature pour mieux la cultiver ! Voilà l’exhortation à laquelle se livre Masanobu Fukuoa, agriculteur et philosophe japonais du début du XXe siècle, pionnier largement reconnu comme visionnaire dans le domaine de l’agriculture durable.  C’est une approche innovatrice de l’agriculture et de la vie en elle-même, que Masanobu Fukuoka propose dans son ouvrage La révolution d’un seul brin de paille, Une introduction à l’agriculture sauvage (1), écrit dans les années 1975, mais d’une brulante actualité. Il y remet en question les méthodes conventionnelles de l’agriculture moderne, en affirmant qu’une intervention minimale de l’homme et une compréhension des processus naturels peuvent produire des récoltes abondantes et saines.  Retrouver l’harmonie entre l’homme et la nature Né en 1913 dans une ferme de l’île de Shikoku au sud du Japon, Masanobu…

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  • Philosophie

    Symbolisme du labyrinthe

    Le labyrinthe est un motif géométrique ancien représentant un parcours peu aisé, pour arriver à son centre. Au-delà du jeu, il a un sens profond, associé au mystère, à l’initiation, à la connaissance. À l’origine il s’agit du palais crétois de Minos où le Minotaure est enfermé et d’où Thésée ne peut sortir qu’à l’aide du fil d’Ariane. C’est avant tout un croisement de chemins ; certains d’entre eux n’ont aucune issue. Du parcours initiatique… L’essence même du labyrinthe est de confiner dans le plus petit espace possible l’enchevêtrement de chemins le plus complexe et de retarder ainsi l’arrivée du voyageur au centre qu’il veut atteindre. Ce parcours complexe se trouve dans les couloirs d’accès à certaines grottes préhistoriques ; Il est dessiné sur la porte de l’antre de la Sibylle de Cumes ; on le connaissait en Égypte. Son association avec la caverne montre qu’il doit à la fois…

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  • Spiritualité

    Rencontre avec Madani BENTOUNES Être soufi au quotidien, vivre en quête d’unité

    « On ne devient pas soufi en sortant de l’université et ne devient pas soufi qui veut, il doit être initié ». Madani Bentounes en sait quelque chose. Il a rencontré le soufisme à l’âge de 19 ans. Un long chemin de pratique qu’il raconte. « Hier, j’étais intelligent et je voulais changer le monde. Aujourd’hui, je suis sage et je me change moi-même. »Cette maxime attribuée au poète mystique persan Djalâl ad-Dîn Rûmî, je l’ai adoptée comme style de vie. La lecture de ce fascinant sage oriental du XIIIe siècle m’oriente forcément vers le soufisme, cette voie ésotérique de l’Islam qu’il a inspiré et dans laquelle je retrouve de nombreux concepts philosophiques que je connais : une maîtrise de soi stoïcienne, une purification du cœur bouddhiste, un désir d’union avec l’absolu platonicien.  Mais qu’est-ce que le soufisme et à quoi ressemble sa pratique quotidienne aujourd’hui ? C’est pour répondre à ces questions que j’ai choisi…

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  • Philosophie

    PRATIQUES PHILOSOPHIQUES #11 Surmonter sa colère                                                                      

    La colère est une émotion ambigüe : ne pensons-nous pas devant un événement injuste qu’il est normal d’être en colère ? D’autres vont affirmer que la colère, sœur obèse de l’indignation, est nécessaire pour faire changer les choses. Et d’autres enfin que la colère donne de l’énergie pour passer à l’action. La colère serait-elle alors une émotion acceptable, voire souhaitable ? Eh bien non ! Au fond de nous-mêmes nous savons que nous emporter et sortir de nous-mêmes est l’expression d’une violence qui empoisonne nos relations. Que de paroles, voire de gestes, regrettés car exprimés sous le coup de la colère ! La colère nous échauffe, ce qui altère notre discernement (on voit rouge) et notre prise de décision. Bref c’est un poison. Et elle est parfaitement inutile pour changer les choses, car se mettre en colère est aussi vain que se fâcher contre la pluie. Les philosophes nous ont enjoint à surmonter cette émotion…

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  • Spiritualité

    Khalil Gibran, unir les hommes par le langage de l’âme

    Qu’il écrive en anglais ou en arabe littéraire, le poète et écrivain libanais Khalil Gibran (1883-1931) n’a eu de cesse de servir la Sagesse faite Beauté. S’il inspire ses lecteurs à se tourner vers la vie de leur âme, c’est grâce au chemin intérieur parcouru à la rencontre de lui-même, à la faveur de ce qui ressemble bien à un parcours spirituel et artistique vers l’Unité. Khalil Gibran est né le 6 janvier 1883 à Bécharré, au Liban, dans une famille chrétienne maronite. Dans son environnement et son éducation, la religion et la spiritualité ont une place importante, de même que la nature, puisqu’il grandit au cœur des montagnes du Liban, aux côtés de son demi-frère et de ses deux sœurs.  La révélation du langage de l’art  Dès sa prime jeunesse, son talent pour le dessin se révèle. Il dessine avec un morceau de craie ou de charbon sur les…

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  • Société

    Éditorial : Le Volontariat ou la Philosophie sans le savoir …

    Avec plus de 16 millions de bénévoles œuvrant en France, dont 13 millions dans le tissu associatif, et plus de 5 millions de volontaires impliqués dans des actions chaque semaine, nous sommes face à un panorama qui contraste diablement avec les discours sur la sinistrose ambiante. Quand on ajoute que cet engagement est en en progression de 37% pour les moins de 35 ans et de 35% pour les 35-49 ans (1), avec une grande part des volontaires (60%) qui considèrent être plus actifs et impliqués au vu du contexte social actuel, une autre réalité apparaît, trop souvent invisible dans les médias.  Le don de soi au quotidien ne fait pas le buzz, mais il permet de faire société en offrant une réponse probante à la crise d’individualisme aigüe des sociétés occidentales. Le volontariat se distingue du bénévolat par le caractère formel de l’engagement pris, par la durée et le caractère…

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