Derniers articles

  • PhilosophieLa résilience est la capacité de se relever suite à un traumatisme ou «l’art de naviguer dans les torrents»

    La résilience, l’art de rebondir

    Dans la Nature comme chez l’homme, il existe une capacité à rebondir après des catastrophes, des chocs et des traumatismes ; ce phénomène est appelé la résilience. Mais est-elle innée ou résulte-t-elle d’un apprentissage et d’une réflexion philosophique ? La Nature évolue selon des lois qui l’amènent inéluctablement à une tension critique au sein même de son équilibre initial). L’état d’équilibre s’effondre alors, entraînant des phénomènes brutaux, durables et intenses : des catastrophes (1). La rupture est inévitable. Elle n’aboutit pas à la mort mais plutôt à un bouleversement, à un changement qui permet de rebondir et d’atteindre un nouvel équilibre. Le bouillonnement de la vie est si puissant qu’après une catastrophe, le système se remet à fonctionner mais sous une autre forme. C’est cela, la cata-strophe : après la cata (du grec : désagrégation) vient la strophe (en grec : unité ordonnée). La catastrophe, une règle d’évolution Il semble même que la catastrophe…

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  • SociétéLes civilisations reflètent à un moment de leur existence un archétype

    Les civilisations se valent-elles ?

    Tout au long de l’histoire, les civilisations se succèdent, chacune avec des apports différents, certaines empruntant des concepts à celles qui les ont précédées. Peut-on dire qu’une civilisation est supérieure à une autre ? Ou les civilisations se valent-elles ?  De nombreuses traditions du monde témoignent de racines convergentes de sagesses et d’une unité de destin pour l’humanité qui va bien au-delà de programmes économiques. Selon cette conception, toutes les civilisations reflètent en leur moment, un aspect de ce que Platon appelait les archétypes, ces modèles célestes qui orientent les comportements humains autour de valeurs dominantes. Lorsqu’elles atteignent l’apogée de leur développement, ces civilisations expriment, par des réalisations harmonieuses dans les domaines de la science, de l’art, de la mystique et de l’organisation sociale, une forme de sagesse unique et transmissible. Et plus que jamais, nous avons besoin de nous abreuver, avec un esprit et un cœur ouverts, à ces legs atemporels,…

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  • Citoyenneté-VolontariatLa maraude, un moment de partage

    La maraude, un pas vers l’autre

    De plus en plus de personnes vivent dans la rue et sont sans ressources. Des associations leur fournissent des repas, des soins et dans certains cas l’hébergement. À Bordeaux, une équipe de volontaires apporte quelque chose de plus et d’essentiel : les relations humaines. Le centre Nouvelle Acropole de Bordeaux organise régulièrement des actions sociales, notamment des maraudes, pour aller à la rencontre des sans domicile fixe (SDF). Un grand nombre de personnes souhaitent y participer pour leur apporter un sandwich ou une boisson chaude. Mais cette simple démarche peut amener bien plus loin. Apporter un moment de réconfort et de partage Un sondage récent signale que l’un des premiers besoins exprimé par les SDF est celui du lien social, avec celui d’avoir un pied-à-terre fixe, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Les besoins alimentaires ou vestimentaires sont relégués au second plan. À l’issue de nos maraudes, le constat presque systématique…

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  • ArtsLes nobles lettrés chinois se retiraient pour contempler la Nature

    « Rochers de lettrés », une invitation à la méditation

    La très belle exposition du Musée Guimet nous invite à plonger dans l’intimité des cabinets des lettrés chinois pour découvrir le lien profond qu’ils entretenaient dans un espace secret et fermé avec toutes les puissances de l’univers. Puissances qui vibraient à travers chaque élément de la nature, minéral ou végétal. Sous l’inspiration de Confucius se développa un mode de recrutement de fonctionnaires qui n’était plus fondé sur la naissance mais sur les études et la compétence. Ainsi surgirent les lettrés qui recevaient une formation très ardue à la calligraphie et aux classiques. Ils étaient recrutés par le biais d’un concours impérial à partir de la dynastie Han (221 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.). Pour Confucius, ce métier était l’un des plus désirables et, en Chine, devenir fonctionnaire était un des trois bonheurs et signifiait être placé sous l’égide du Dieu des fonctionnaires. Mais ce métier était aussi ingrat, exigeant,…

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  • PhilosophieLes humains courent comme des fourmis laborieuses

    La vie est-elle un jeu ?

    L’auteur s’interroge sur le sens du jeu. Par le jeu, les enfants imitent les adultes, jouant à devenir grands. Comment aborder la vie quand on est adulte ? Comme un jeu ? Il était une fois un enfant extrêmement sérieux, au point d’éprouver une profonde pitié à l’égard des autres enfants qui passaient leurs journées à jouer. Cet enfant avait remarqué que les poupées, les petites voitures, les masques et autres jouets, avaient peu de prix et de réalité aux yeux des grandes personnes. Aussi refusa-t-il d’être moins qu’elles et décida-t-il de se passer de ces leurres. Tandis que tous les autres enfants jouaient, l’enfant de notre histoire restait seul, à l’écart, souffrant de voir ses malheureux compagnons trouver plaisir à des aventures et promenades imaginaires. L’enfant solitaire essaya de trouver une consolation dans la lecture, mais il constata rapidement que les livres aussi étaient souvent fantaisistes et remplis de récits pas…

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  • Société

    « Remorques » de Jean Grémillon

    L’histoire de ce joyau poétique du cinéma français (1939-1941) est la rencontre de l’amour sage avec l’amour fou et, au milieu, la mer. Catherine (Michèle Morgan) ouvre à André (Jean Gabin) un monde mystérieux qu’aucune catégorie de la vie sociale ne saurait appréhender. Yvonne (Madeleine Renaud, la femme du marinier André) a rêvé, elle, d’une grande chambre toute blanche et a caché à André sa maladie mortelle. La mer, le vent, la tempête, très présents, s’accordent avec les passions. Ce grand souffle d’amour traversant le cycle des saisons qui lie la vie des hommes. Comme dans tous les films de Grémillon, nous sommes confrontés ici à une aventure spirituelle qui rejette les conventions sociales, les habitudes et le quotidien. Le film est le récit allégorique d’une initiation. André passe de l’ordre du travail quotidien de marin à la dimension de l’ésotérisme immanent – la nature magique. La prière finale de Remorques entièrement écrite par Grémillon, la prière aux…

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  • PhilosophieLes bébés adorent apprendre. Ils prêtent attention à tout ce qui est nouveau et inattendu – à tout ce qui est susceptible de leur apprendre quelque chose.

    Les bébés, des créateurs et apprenants hors pair

    Des chercheurs et professionnels de la toute petite enfance ont mené récemment des réflexions intéressantes sur cette période de la vie assez méconnue, mais qui est en réalité passionnante et peut nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes… La petite enfance est une période à redécouvrir, c’est ce qu’affirment Alison Gopnick (1), spécialiste en psychologie du développement, dans son ouvrage Le Bébé philosophe, et Laurence Rameau (2), formatrice de professionnels de la petite enfance, dans son bref mais très instructif recueil : Pourquoi les bébés jouent. Le tout petit enfant est très souvent considéré comme un étranger par l’adulte, c’est-à-dire comme un petit être assez incompréhensible. En effet : entrer en contact avec un bébé, c’est aller à la rencontre d’un inconnu, puisque nous avons généralement oublié ce qui se passait dans notre tête à ce moment-là ! Pourtant, il se passe énormément de choses dans la tête d’un petit enfant… Nous pouvons même…

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  • ArtsLes haïkus d’origine japonaise visent à exprimer de façon synthétique et symbolique la beauté, l’émotion contenue dans la Nature.

    Le haïku, un art de vivre et une sagesse

    Connus en Occident au début du XXe siècle, les haïkus d’origine japonaise existent depuis le début du XVIe siècle et visent à exprimer de façon synthétique et symbolique la beauté, l’émotion contenue dans toutes choses de la nature. Ils invitent à la méditation et à la contemplation. Le haïku est une forme poétique classique et codifiée de la littérature japonaise, un petit poème extrêmement bref, visant à exprimer l’évanescence des choses, l’instantanéité de la relation toujours changeante de la sensibilité humaine face à la contemplation de la nature. Jusqu’au XVIe siècle, la poésie japonaise était l’apanage de l’aristocratie. Les mêmes thèmes, les mêmes motifs, les mêmes images étaient inlassablement modulés : des citations d’œuvres anciennes, Kokinshu (la première anthologie poétique du XIe siècle), les Contes D’Ise (de la poésie amoureuse) et le Dit du Genji, (le roman d’une dame de la cour, Murasaki Shikibu, au XIe siècle). C’était une poésie rigoureuse sans…

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  • PhilosophieTout homme se pose des questions sur le sens de sa vie.

    Se connaître soi-même est-ce bien nécessaire ?

    Depuis toujours, les hommes s’interrogent sur la nature de leur condition et le sens de leur vie. Les partisans de l’introspection et les mystiques cherchent la vérité par le contact intime avec leur dieu intérieur alors que ceux qui nient toute dimension d’intériorité accessible se cherchent par la confrontation au monde. Mais ces deux pôles ne s’excluent pas si on replace l’homme dans sa globalité : le cheminement intérieur et l’action extérieure se complètent et se reflètent mutuellement. Le titre «Se connaître soi-même est-ce bien nécessaire ?» qui a fait la une de Philosophie Magazine en décembre 2011 (1) nous interpelle : provocateur ? Désabusé ? Apprendre à se connaître n’est-il qu’un vœu pieux, un exercice de réflexion solitaire ou une voie d’action à la rencontre de l’autre ? Entre le narcissisme égocentrique et la confrontation au monde, existe-t-il une voie de conciliation ?   Le narcissisme dans l’impasse Pour un certain nombre de penseurs, l’introspection est…

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  • Société

    Pourquoi courons-nous après le temps ?

    L’auteur s’interroge sur le sens du temps aujourd’hui, qui se confond avec l’espace. Nous nous livrons à une véritable course contre le temps. Face à ce constat, ne serait-il pas temps de nous retrouver nous-mêmes ? «Je n’ai pas le temps». J’ai entendu cette phrase il y a peu de temps, venant non pas d’une personne qui ouvrait son agenda rempli de rendez-vous, mais d’un dialogue entre deux philosophes, qui eut lieu à Buenos-Aires. Il s’agissait de l’Italien Fabio Merlini, président de la Fondation Eranos (1) de Suisse, et de l’Argentin Bernardo Nante (2), président de la Fondation Vocation Humaine, qui sont en train d’apporter en Amérique l’esprit de ce merveilleux Cercle Eranos (3), qui durant tant d’années a produit au bord du Lac Majeur, à Ascona (Suisse), de fécondes rencontres de dialogue et de pensée rénovatrice.   Bernardo Nante nous a initié au symbolisme du «seuil», notion franchement perdue aujourd’hui,…

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