Derniers articles

  • Spiritualité

    Rencontre avec Madani BENTOUNES Être soufi au quotidien, vivre en quête d’unité

    « On ne devient pas soufi en sortant de l’université et ne devient pas soufi qui veut, il doit être initié ». Madani Bentounes en sait quelque chose. Il a rencontré le soufisme à l’âge de 19 ans. Un long chemin de pratique qu’il raconte. « Hier, j’étais intelligent et je voulais changer le monde. Aujourd’hui, je suis sage et je me change moi-même. »Cette maxime attribuée au poète mystique persan Djalâl ad-Dîn Rûmî, je l’ai adoptée comme style de vie. La lecture de ce fascinant sage oriental du XIIIe siècle m’oriente forcément vers le soufisme, cette voie ésotérique de l’Islam qu’il a inspiré et dans laquelle je retrouve de nombreux concepts philosophiques que je connais : une maîtrise de soi stoïcienne, une purification du cœur bouddhiste, un désir d’union avec l’absolu platonicien.  Mais qu’est-ce que le soufisme et à quoi ressemble sa pratique quotidienne aujourd’hui ? C’est pour répondre à ces questions que j’ai choisi…

    Lire la suite »
  • Philosophie

    PRATIQUES PHILOSOPHIQUES #11 Surmonter sa colère                                                                      

    La colère est une émotion ambigüe : ne pensons-nous pas devant un événement injuste qu’il est normal d’être en colère ? D’autres vont affirmer que la colère, sœur obèse de l’indignation, est nécessaire pour faire changer les choses. Et d’autres enfin que la colère donne de l’énergie pour passer à l’action. La colère serait-elle alors une émotion acceptable, voire souhaitable ? Eh bien non ! Au fond de nous-mêmes nous savons que nous emporter et sortir de nous-mêmes est l’expression d’une violence qui empoisonne nos relations. Que de paroles, voire de gestes, regrettés car exprimés sous le coup de la colère ! La colère nous échauffe, ce qui altère notre discernement (on voit rouge) et notre prise de décision. Bref c’est un poison. Et elle est parfaitement inutile pour changer les choses, car se mettre en colère est aussi vain que se fâcher contre la pluie. Les philosophes nous ont enjoint à surmonter cette émotion…

    Lire la suite »
  • Spiritualité

    Khalil Gibran, unir les hommes par le langage de l’âme

    Qu’il écrive en anglais ou en arabe littéraire, le poète et écrivain libanais Khalil Gibran (1883-1931) n’a eu de cesse de servir la Sagesse faite Beauté. S’il inspire ses lecteurs à se tourner vers la vie de leur âme, c’est grâce au chemin intérieur parcouru à la rencontre de lui-même, à la faveur de ce qui ressemble bien à un parcours spirituel et artistique vers l’Unité. Khalil Gibran est né le 6 janvier 1883 à Bécharré, au Liban, dans une famille chrétienne maronite. Dans son environnement et son éducation, la religion et la spiritualité ont une place importante, de même que la nature, puisqu’il grandit au cœur des montagnes du Liban, aux côtés de son demi-frère et de ses deux sœurs.  La révélation du langage de l’art  Dès sa prime jeunesse, son talent pour le dessin se révèle. Il dessine avec un morceau de craie ou de charbon sur les…

    Lire la suite »
  • Société

    Éditorial : Le Volontariat ou la Philosophie sans le savoir …

    Avec plus de 16 millions de bénévoles œuvrant en France, dont 13 millions dans le tissu associatif, et plus de 5 millions de volontaires impliqués dans des actions chaque semaine, nous sommes face à un panorama qui contraste diablement avec les discours sur la sinistrose ambiante. Quand on ajoute que cet engagement est en en progression de 37% pour les moins de 35 ans et de 35% pour les 35-49 ans (1), avec une grande part des volontaires (60%) qui considèrent être plus actifs et impliqués au vu du contexte social actuel, une autre réalité apparaît, trop souvent invisible dans les médias.  Le don de soi au quotidien ne fait pas le buzz, mais il permet de faire société en offrant une réponse probante à la crise d’individualisme aigüe des sociétés occidentales. Le volontariat se distingue du bénévolat par le caractère formel de l’engagement pris, par la durée et le caractère…

    Lire la suite »
  • Sciences humaines

    Symbolisme du désert

    Lieu de punition, lieu de transformation ou d’épreuves, le désert est présent dans de nombreuses traditions. Il y a deux manières d’interpréter le symbolisme du désert : la première est de le considérer comme un symbole de l’indifférenciation primitive qui contient potentiellement toutes les formes de manifestation, et la seconde est de considérer l’énorme étendue de sa surface sèche et stérile – une terre apparemment aride et inhospitalière –, mais sous laquelle on peut trouver de vrais trésors si l’on fait l’effort de les chercher. D’un lieu de punition… Le désert est pour de nombreux auteurs l’antithèse du paradis, le lieu où Adam et Eve furent jetés après leur expulsion de l’Eden, en punition de leur désobéissance. C’est un lieu de pénitence désolé et inclément, qui signifie pour l’homme un monde solitaire et éloigné de Dieu, dans lequel il doit subir toutes les tentations et surmonter les plus dures épreuves pour…

    Lire la suite »
  • Société

    Êtes-vous « mélioriste » ?

    Notre époque aime d’autant plus inventer de nouveaux mots que la richesse du vocabulaire usuel s’est réduite de façon impressionnante. Les tenants de la « Nov’langue » ont donc créé un nouveau concept : celui de « mélioriste ». Le mélioriste est une personne qui pense que sa vie consiste à s’améliorer, à devenir meilleur. Ah !Apparemment, ce ne serait le fait que d’une minorité, ce qui justifierait de trouver un qualificatif nouveau pour la placer dans une boite : les mélioristes.Mais n’est-ce pas le propre de tout être humain ? Chaque être humain ne tend-il pas naturellement à devenir meilleur, tout au moins à chercher à le devenir ? C’est en tous cas ce que la philosophie atemporelle explique depuis des millénaires sous tous les continents. Tout être tendrait à devenir meilleur, y compris ceux qui font le mal car, dans leur vision décalée, il y a toujours une recherche d’un « meilleur » à leurs yeux, même s’il…

    Lire la suite »
  • Philosophie

    L’impératif catégorique de Kant expliqué à ma fille

    Kant est peut-être le penseur le plus influent de l’époque des Lumières. Son œuvre parachève le triomphe de la raison sur l’obscurantisme des siècles qui l’ont précédé. Mais cette victoire cache, en vérité, un formidable aveu d’humilité. Avec Kant, c’est l’empire, certes, mais plus encore les limites de la raison qui sont établis. Pour les 300 ans de sa naissance, revenons sur le concept clé de sa morale : l’impératif catégorique. – Marie, à table !… Marie ?… J’ai dit : à table !… Tu m’entends, Marie ?… Allez, dépêche-toi, le repas est prêt.– Qu’est-ce qu’on mange ?– Des raviolis.– Tu aurais dû le dire ! Si j’avais su que c’était trop bon, je serai venue tout de suite ! Voilà un exemple de raisonnement non kantien vécu avec ma fille de cinq ans. Comme tous les pères, j’ai été confronté à la nature instinctive de mon enfant qui passe à l’action pour un bénéfice immédiat, « c’est bon », plutôt que…

    Lire la suite »
  • Spiritualité

    Pratiques philosophiques : #10 L’élévation de la conscience

    « Prendre son vol chaque jour ! Au moins un moment qui peut être bref, pourvu qu’il soit intense. »Georges Friedmann, La Puissance et la Sagesse Tous les maux de la terre ne viendraient-ils pas du fait d’avoir sans cesse le nez dans le guidon ou de ne pas voir plus loin que le bout de son nez ? Vivre sans recul, c’est un progrès pour un canon mais pas pour un cerveau ! Nous aider à prendre de la hauteur, voilà exactement ce que l’on attend de la philosophie. Car nous savons que la perspective permet de contextualiser ce que nous vivons et au final le relativiser. Pour cela les philosophes nous invitent à nous élever.Comme le dit Marc Aurèle : « Suppose que, subitement élevé dans les airs, de là-haut tu contemples les choses humaines et leur mobilité, comme tu les mépriserais en voyant en même temps l’immense étendue où demeurent les…

    Lire la suite »
  • Philosophie

    Qui ne rêve d’immortalité ?

    Tous nous rêvons d’immortalité, comme si nous savions, d’instinct, que rien de moins ne peut nous satisfaire. Mais nous la confondons avec une vie sans fin qui ne saurait être qu’une source de nouvelles souffrances. C’est ailleurs que l’éternité nous invite et nous attend. Entre nous, qui n’a pas peur de la mort ? Les personnes les plus cultivées, les plus spirituelles et les plus croyantes, celles qui pratiquent la philosophie et cherchent les clés ésotériques des lois de la vie, ces personnes elles-mêmes éprouvent un respect mêlé de crainte devant la mort, devant cette fin de cycle qui implique pour le moins un changement important, une autre étape, ignorée ou oubliée de notre conscience immergée dans les expériences que lui procure le corps. Si cela était en notre pouvoir, nous éviterions la mort et l’échangerions avec empressement contre une vie éternelle dotée de toutes les caractéristiques indispensables pour qu’elle…

    Lire la suite »
  • Sciences

    L’humanité a-t-elle failli disparaître, il y a 900 000 ans ?

    Dans une étude controversée, les scientifiques assurent que les ancêtres de l’homme moderne seraient passés tout près de l’extinction, il y a 900 000 ans. Leurs résultats, publiés par la revue Science (1), entrent en résonance avec de très anciennes traditions. Difficile d’imaginer, alors que nous sommes plus de 8 milliards à évoluer sur Terre, qu’il fut un temps où nous étions une espèce menacée. Mais, en remontant le fil de l’évolution, par une étude du génome de 3154 individus modernes, un groupe de chercheurs chinois et italiens ont mis en lumière une époque où les ancêtres des différentes branches de l’évolution humaine ont subi une perte démographique de … 98,7 %.  De 100 000 individus, la population aurait en effet diminué pour atteindre une masse critique d’environ 1280 individus en âge de se reproduire. Yi-Hsuan Pan, spécialiste en biologie moléculaire de l’évolution à l’Université Normale de la Chine de l’Est,…

    Lire la suite »