« Transmettre, ce que nous nous apportons les uns les autres » De multiples façons de transmettre
La transmission est au cœur de notre humanité : donner, recevoir, redonner. Nous sommes tissés de ces échanges, dont certains transforment durablement notre vie. Qu’avons-nous reçu en héritage ? Que souhaitons-nous transmettre et comment ? Y a-t-il une transmission possible sans ouverture à l’autre ?
On peut transmettre un savoir, des valeurs. Mais on peut aussi transmettre une façon de voir le monde. La bienveillance est le principal vecteur de cet échange. La transmission, ce sont souvent de petites choses que nous transmettons inconsciemment, par notre simple attitude. Transmettre est une source de joie, pour celui qui reçoit comme pour celui qui donne. C’est une façon de renforcer ce qui nous lie : celui qui transmet prend conscience qu’il fait partie d’une communauté d’humains.
Chaque auteur nous livre ce qui a le plus compté dans sa vie et ce qu’il aimerait nous transmettre. Que ce soit l’importance de l’amour et de la bienveillance, la transmission du savoir-être, les modèles qui l’ont inspiré, les leçons du peuple du bout du monde… chacun nous livre de façon intimiste une partie de lui-même afin de transmettre.
Pour commencer, Caroline Lesire, Ilios Kotsou et Christophe André explorent les différentes facettes de la transmission. Ils mettent en lumière le fait que, la plupart du temps, nous transmettons à notre insu, par nos comportements et nos émotions. Nous transmettons ce que nous sommes.
« La transmission est souvent associée à une certaine verticalité, voire à une hiérarchie : on transmet de haut en bas : du professeur vers l’élève, du parent à l’enfant, de l’expert au profane. On retrouve cette attitude au cœur de nombreux rites religieux, mais même au quotidien, dans les écoles, les familles, ce schéma vertical est encore bien présent. Pourtant, dès qu’on élargit le cercle de notre attention, on perçoit l’étendue de ce qui nous est transmis, en permanence, par toutes et par tous : transmissions entre pairs dans le milieu professionnel ou échanges entre enfants, en classe ou dans la famille. »
Catherine Guéguen souligne l’importance cruciale de la bienveillance dans l’éducation des enfants, à la lumière des neurosciences cognitives et affectives. Céline Alvarez nous transmet, à travers son expérience à Gennevilliers (1), comment on peut mettre en place les conditions qui permettent aux aptitudes naturelles de l’enfant de s’épanouir. Frédéric Lenoir revient sur sa trajectoire personnelle et sur les transmissions qui l’ont construit. Mathieu Ricard nous emmène dans l’Himalaya, pour un partage autour de ses maîtres spirituels, messagers autant que messages vivants, qui ont bouleversé son existence. Frédéric Lopez nous fait voyager lui aussi par l’évocation des peuples du bout du monde et de qu’ils lui ont appris. Pour terminer, le dernier chapitre redonne la parole à Caroline Lesire, Ilios Kotsou et Christophe André pour clôturer sur l’importance d’une transmission solidaire et durable.
On trouve donc neuf textes sur la transmission suivis d’un cahier pratique pour accompagner le lecteur vers une transmission consciente et vivante : écrire une lettre de gratitude, exercice d’introspection, rédiger son épitaphe. Les auteurs reversent leurs droits à l’association Emergences (2), qui soutient des projets d’accès aux soins et à l’éducation des enfants.