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Sciences

De nombreuses traces de l’homme de Neandertal en Normandie

Le site paléolithique du Rozel dans la Manche, dans la partie ouest du Cotentin, est l’un des sites les plus extraordinaires au monde pour l’étude de l’homme de Neandertal. Chaque année ce site, classé monument historique, livre de nouvelles découvertes.

Les hommes et les femmes de Neandertal, au Paléolithique moyen (entre -115 000 et -70 000 ans) ont vécu au Pou, au pied de la falaise du Rozel. Avant la première découverte d’empreinte de pas sur ce chantier, on ne connaissait dans le monde que neuf traces d’homme de Neandertal. Les vestiges de ce site, niché au creux de falaises du Cotentin, sont donc uniques au monde.
Précisons d’abord que le site est ouvert au public tous les étés et que de nombreux visiteurs s’y pressent pour découvrir le chantier de fouilles ouvert depuis 2012. « Depuis cette date on a relevé 2200 empreintes de pas et quelques empreintes de mains. Et uniquement pour cette campagne 2021, on a déjà relevé 370 empreintes, dont celles d’une paire de fesses d’un petit gamin » précise Dominique Cliquet, conservateur du patrimoine à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de Normandie qui supervise le chantier. « Toute la communauté scientifique internationale qui s’intéresse à la Préhistoire a entendu parler du Rozel. C’est un site exceptionnel » ajoute-t-il. 

Les traces de pieds et de mains, découvertes sous 10.000 mde sédiments sont une empreinte qui retrace la vie quotidienne de nos lointains ancêtres et sont très émouvantes. Le site était le lieu d’une boucherie et non d’habitat. « C’était l’endroit où ils ramenaient les bêtes qu’ils avaient chassées et tuées, les dépeçaient, tannaient leur peau. On estime qu’ils vivaient par groupes de 15 à 25 individus – hommes, femmes, enfants. Pas très grands, 1 m 65/68, mais très costauds, avec une masse musculaire impressionnante. Ils mangent de la viande cuite, des légumes ou des graminées qu’ils peuvent trouver dans la nature, mais pas de poissons, ni de coquillages. Pourtant, on est proche de la mer. Et on sait aussi qu’ils vivaient là l’hiver, mais qu’à la belle saison, ils déménageaient pour un autre endroit ». Les hommes n’étaient présents sur le site que de la mi-automne au début du printemps. Après leur départ, des animaux prenaient le relais, comme le prouvent des empreintes de lions des cavernes, de loups, de sangliers, de blaireaux, de chats sauvages et de lynx.
On a des empreintes de pas, de mains, des traces d’animaux. « Mais pour l’instant, pas de vestiges humains ».

Néanmoins, le site livre des vestiges mobiliers (os, charbons, silex et quartz taillés) et des structures (amas de débitage d’éclats, concentrations de restes osseux témoignant de traitement de carcasses animales, foyers) dans un état exceptionnel de conservation qui autorisent des analyses de type paléo-ethnographique.

Le site archéologique du Pou reçoit de plus en plus de visiteurs durant la saison des fouilles, en été, et des panneaux ont été mis en place pour présenter le site « Il était important pour le Cotentin de mettre en valeur ce site majeur, unique au monde, encore méconnu des habitants du territoire et des estivants », assure Odile Thominet, vice-présidente du Cotentin en charge de la valorisation du patrimoine et des équipements touristiques et de loisirs et maire de Surtainville. 

L’agglomération du Cotentin a financé cette installation. Les contenus ont été rédigés, conçus et illustrés par Dominique Cliquet et Arnaud Guérin. « La découverte du site est ouverte à tous, explique Dominique Cliquet. Les stagiaires bénévoles sont formés pour accompagner les visites et lorsque nous avons des amateurs qui souhaitent faire de l’archéologie, c’est possible en étant encadré. C’est un plus notamment pour les locaux qui s’approprient ce site ».
Les écoles visitent couramment le site. « Nous permettons aux enfants de fouiller. Récemment, deux jeunes Flamands, en vacances, sont venus d’abord pour voir, puis ont fouillé deux heures et sont revenus le lendemain. Ils ne voulaient plus partir ! Passionnés, les enfants ont une certaine aptitude à bien voir les empreintes. Nous, adultes, n’avons pas la même perception. »

Lire sur internet
https://www.ouest-france.fr › Normandie › Le Rozel
https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/dans-la-manche-le-site-du-rozel-revele-des-empreintes-de-pieds-datant-de-80-000-ans-34087b50-e633-11eb-8918-f5733a67d33f
https://actu.fr/normandie/le-rozel_50442/le-rozel-de-nouvelles-decouvertes-sur-le-site-archeologique-dont-des-traces-d-enfants_35467963.html
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/26/sous-une-dune-normande-des-traces-de-pas-vieilles-de-80-000-ans_6096102_1650684.html
https://www.wikimanche.fr/Site_arch%C3%A9ologique_du_Rozel

par Michèle MORIZE
Formatrice de Nouvelle Acropole Paris V
© Nouvelle Acropole

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