Derniers articles

  • Revue

    Les poupées Shein : non à la faillite morale !

    Il n’a pas été possible d’échapper dernièrement au scandale, provoqué par la vente en ligne de poupées à caractère sexuel, par le géant chinois de la mode ultra-rapide, Shein. Il s’agissait de la mise en vente de produits qui, selon les autorités françaises, « permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus ». En France, la Direction Générale de la concurrence, ode la consommation et de la répression des Fraudes (DGCCRF) a immédiatement saisi le procureur de la République. Le crime que représente la pédopornographie est la violation la plus absolue de la dignité humaine. C’est l’exploitation, la marchandisation et la fétichisation du corps de l’enfant.  La commercialisation de ces objets pédopornographique sur sa plateforme ne relève pas d’une simple erreur de référencement ou d’un défaut de fabrication de la part de l’entreprise. En effet, pour éviter la sanction, Shein a supprimé les produits incriminés de ses plateformes françaises, mais l’a laissé en…

    Lire la suite »
  • Revue

    Éditorial : Conscience et réalité

    Héraclite, philosophe du changement et du devenir, insistait au VIe siècle avant J.-C. sur le fait que l’accès au monde commun passe par l’éveil de la conscience.  Arrêtons-nous une seconde, sur cette phrase incroyable : « Il y a pour les éveillés un monde unique et commun, mais chacun des endormis se détourne dans son monde particulier. » Pour Héraclite, le dormeur vit dans son petit monde intérieur, aveugle au réel et ne voit que ses projections. Pour s’éveiller, il lui faut sortir du sommeil, produit par l’enfermement dans ses émotions, ses opinions, et ses désirs, et s’arracher à ses illusions. C’est la condition pour accéder à un monde commun, un monde qui existe indépendamment de lui, un monde réel à partager. Pour le dire simplement, le dormeur vit dans un monde qui n’appartient qu’à lui, quand celui qui s’éveille partage un monde commun à tous les autres hommes. Sa synthèse géniale à fait sens…

    Lire la suite »
  • Revue

    Rencontre avec James Becht, libraire, éditeur et docteur en philosophie. Une aventure humaine et philosophique en milieu rural                                                                                                      

    « On peut vivre sans philosophie, mais on vit moins bien ! » Jankélévitch James Becht (1) a ouvert la librairie « Convergences » à Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe, village de l’Orne. Un lieu de rencontre et de réflexion autour de la philosophie. La librairie est située au cœur d’un bourg rural. Elle se nomme Convergences, un nom bien trouvé à deux titres. D’abord parce qu’elle est installée à l’intersection de deux routes départementales bien fréquentées. Ensuite parce que la librairie propose un grand éclectisme et elle est un lieu où se croisent des gens très différents. C’est un lieu qui vend des livres mais également un espace de rencontre et de réflexion.Entre les livres, le bon café, le thé parfumé, les petits plats succulents et les petites douceurs, James et sa femme Charlotte ont su créer un véritable lieu de vie très accueillant pour le village et ses alentours.James et Charlotte y…

    Lire la suite »
  • Revue

    Vocation et formation des jeunes

    Aujourd’hui, pour un jeune, choisir un métier est conditionné à de nombreux impératifs. À quoi donc peut servir l’éducation dans ces conditions ? Cette lettre est adressée à un jeune dont j’ignore le nom, une de ces personnes que l’on croise dans la rue ou en faisant la queue à la caisse d’une boutique. Un jeune qui incarne et symbolise bien d’autres personnes vivant des situations similaires. Il fut impossible de ne pas l’écouter alors qu’il confiait à un ami : « J’ai beaucoup de choses à étudier ; je ne pourrai pas sortir ce weekend… Même si, bien sûr, je n’étudie pas autant que je l’aurais voulu, car je n’ai pas obtenu assez de points pour envisager cette carrière… Bref, je me contenterai de ce que j’ai… »Ces mots étaient accompagnés d’un rire artificiel, d’un ton déçu d’autodérision, d’une acceptation de règles d’un jeu que personne ne comprend. La plupart…

    Lire la suite »
  • Revue

    La vieillesse, la maladie et la mort

    La vieillesse, la maladie et la mort font partie de la vie. C’est ce qu’a découvert Siddhartha Gautama, ce qui l’a conduit à un éveil initiatique. N’est-ce pas le même chemin de conscience que nous pouvons découvrir à travers ces trois affections ? Vers 563 av. J.-C., selon les écrits d’Asoka, les chroniques chinoises et les chroniques cingalaises (Dipavamsa et Mahavamsa), un prince nommé Siddhartha Gautama naquit dans le nord de l’Inde, dans le petit royaume des Shakya.Un jour, il quitta son palais avec l’intention de voir son peuple, et le vit content et heureux. Mais soudain, il se heurta successivement à la vieillesse, à la maladie et à la mort. La théorie de l’impact qui provoque une activation de la conscience, devint réalité pour le prince Siddhartha qui, à partir de ce moment, décida de se retirer dans son palais. Il franchit rapidement la première étape de l’Éveil, que tout…

    Lire la suite »
  • Revue

    Diversité et équité : Vers une nouvelle conception de l’égalité   

    L’égalité est-elle à notre portée ? Voici une question actuelle alors que nous ne pouvons que constater l’augmentation des inégalités économiques sociales au cours des dernières décennies. Il existe aujourd’hui de nombreuses façons définir l’égalité : égalité entre les races, entre les sexes, égalité des chances, égalité économique, juridique, entre autres. L’égalité, en particulier économique, est considérée comme souhaitable mais difficile à atteindre, notamment à travers l’apparition de systèmes économiques dominants tels que le capitalisme et le communisme.  Le communisme, comme modèle pratique d’organisation politique, économique et sociale, inspiré des idées de Karl Marx, aspirait à réaliser l’égalité des classes sociales en éliminant la propriété privée des moyens deproduction. En pratique, la plupart des régimes communistes se sont transformés en dictatures à parti unique. Ils ont créé de nouvelles élites politiques et économiques, intensifiant ainsi les inégalités, limitant les libertés fondamentales (liberté d’opinion, de circulation, de pensée et de religion). Ils ont imposé par la force…

    Lire la suite »
  • Revue

    À lire : Le Quartet d’Oxford. Quand quatre femmes britanniques réinventent la philosophie

    Ce livre est une biographie croisée qui met en lumière quatre philosophes britanniques majeures du XXesiècle, quoique largement méconnues  : Elizabeth Anscombe, Philippa Foot, Mary Midgley et Iris Murdoch.  Le « quartet » fait référence à leur groupe d’amies et à l’influence collective qu’elles ont eue sur la pensée philosophique, souvent sous-estimée face aux « grands hommes » de l’époque. Ces quatre femmes, brillantes étudiantes à l’université d’Oxford, au moment où les hommes partent au front de la Seconde Guerre mondiale, ont profondément marqué le renouveau de la philosophie morale, à une époque où celle-ci était souvent perçue comme stagnante ou déconnectée des réalités humaines. Dans l’Angleterre de l’après-guerre, la philosophie morale était dominée par le positivisme logique et l’émotivisme. Pour simplifier, ces courants affirmaient que les énoncés moraux n’étaient pas des faits objectifs, mais de simples expressions d’émotions (« Voler, c’est mal » équivalait à « Je n’aime pas le vol ») ou des conventions linguistiques. L’idée était que…

    Lire la suite »
  • Revue

    Les nombreux visages de la spiritualité moderne

    Au cours des cinquante dernières années, la spiritualité a connu une transformation significative. Les institutions religieuses traditionnelles ont perdu une grande partie de leur influence, ce qui a conduit de nombreuses personnes à rechercher la spiritualité en dehors des structures établies. Cela a donné naissance à diverses tendances et façons de percevoir et pratiquer la spiritualité.  Nous observons, par exemple, une sorte de spiritualité « à la carte », où les individus créent leur propre chemin spirituel, mélangeant souvent des éléments de différentes traditions sans s’engager dans une seule. Cette tendance est également liée à l’essor de ce qu’on a appelé le « supermarché spirituel », où diverses croyances et pratiques spirituelles sont vendues comme des produits de consommation. Enfin, nous avons été témoins d’une autre tendance intéressante, la psychologisation de la spiritualité, qui a transformé les enseignements religieux et spirituels en outils de développement personnel et d’épanouissement individuel. La…

    Lire la suite »
  • Revue

    Symbolisme du centre

    Le centre fait partie des quatre figures symboliques fondamentales, aux côtés du cercle, de la croix et du carré. Il incarne le principe premier, la réalité ultime et l’absolu : c’est le cœur du cœur. Certains, comme Pascal s’appuyant sur Hermès Trismégiste, y voient même l’image de Dieu, tel qu’exprimé dans cette célèbre formule : « Dieu est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » Nombreuses ont été les civilisations qui ont donné au centre la même importance et la même signification qu’au cœur comme point central de notre organisme physique. Dans un papyrus égyptien, on affirme que « le cœur de l’homme est un don de Dieu. » Et le philosophe Javier Saura commente dans l’un de ses derniers articles, paru dans la revue Esfinge : « Quand, dans la nuit, nous faisons un feu de camp, nous nous réunissons tous autour de lui en en faisant le…

    Lire la suite »
  • Revue

    Rencontre avec des philosophes : Proclus, le dernier des philosophes de l’Antiquité

    Faisant suite aux philosophes de l’école néoplatonicienne que furent Plotin, Porphyre et Jamblique, Proclus semble terminer le cycle de la sagesse de l’Antiquité en prenant en charge l’école platonicienne d’Athènes. Il offre une synthèse des interprétations philosophiques et des pratiques théurgiques de ses successeurs. Proclus naquit à Constantinople, le 8 février 412, sous le règne de l’empereur Théodose II, au sein d’une famille aisée, originaire de Xanthos en Lycie. Son père, Patricius, se trouvait à Byzance, effectuant quelques démarches et la famille retourna rapidement dans sa région natale.Lorsqu’il eut terminé ses études basiques, son père l’envoya à Alexandrie pour suivre une formation de juriste. Il étudie le latin avec le grammairien Orion et le droit avec le prestigieux sophiste Léonas, qui l’emmène à Constantinople pour remplir une mission commandée par le gouverneur Théodore et compléter sa formation. À cette époque, le jeune Proclus a constaté son penchant pour la philosophie,…

    Lire la suite »