Derniers articles

  • SociétéPourquoi l'humanité est-elle si passive devant le danger, pourtant de plus en plus avéré, du réchauffement climatique ?

    Platon, le Titanic et le réchauffement climatique

    Comment réagir face au réchauffement climatique ? Un sociologue s’est penché sur le sujet. Son analyse conduit à un changement urgent de comportement. Pourquoi l’humanité est-elle si passive devant le danger, pourtant de plus en plus avéré, du réchauffement climatique ? C’est l’interrogation de Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. Il pointe depuis longtemps la faute des Modernes qui est d’avoir étudié la Nature sous le seul prisme économique, comme un simple réservoir de ressources dans lequel nous pourrions puiser indéfiniment (1). Mais dans son dernier ouvrage Où atterrir ? (2) cet ancien directeur scientifique de Sciences Po, dont la pensée est relayée internationalement au point d’en faire le dixième penseur le plus cité au monde, énonce une hypothèse en forme d’accusation : « il faut supposer qu’à partir des années 1980, de plus en plus de gens — activistes, scientifiques, artistes, économistes, intellectuels, partis politiques — ont saisi la montée des périls…

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  • SociétéLa haine anesthésie les perceptions fines qui nous font voir en notre prochain " un individu et non une essence ".

    Fin 2017, De la haine à l’amour ?

    L’année 2017 s’achève avec une montée de tensions, de violence et de haine qui menacent l’équilibre de la planète et celui des sociétés humaines. Parallèlement, des dizaines de millions d’êtres humains, pour la plupart anonymes, œuvrent pour la paix et l’amour. Et un pape pas comme les autres, ose rappeler aux bouddhistes le bienfait de l’amour sur leur propre terre. Rien n’est totalement perdu ni tout à fait gagné. Et la vigilance est de mise. La journaliste et philosophe allemande Carolin Emcke s’inquiète de la banalisation de la haine (1) à travers la montée actuelle du populisme. Pour elle, le danger qui pèse sur la société libérale ne provient pas d’un excès de « politiquement correct » mais de la diffusion massive de la haine. Celle-ci anesthésie les perceptions fines qui nous font voir en notre prochain « un individu et non une essence ». La haine d’aujourd’hui réduit l’autre à une identité abstraite,…

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  • ArtsRodin sait aussi traduire l’extase de l’amour, comme dans Le Baiser où palpite la vie.

    Rodin, un géant de la sculpture, Hommage au centenaire de sa mort

    Auguste Rodin (1840-1917) est reconnu aujourd’hui comme l’un des phares de la sculpture moderne. Un précurseur et une source d’inspiration inépuisable pour des générations de sculpteurs. Le 17 novembre 1917 Rodin meurt, laissant plus de 6000 sculptures, 7000 feuilles et quarante peintures dont l’intégralité de son fond qu’il a légué à l’État avec sa bibliothèque, ses archives, quelques 10 000 photographies, 6 500 vestiges antiques et 160 toiles d’amis peintres amoureusement collectionnés (des Monet, des Renoir, des Van Gogh…). Il est alors l’artiste le plus célèbre en Europe.  En raison de la guerre, le gouvernement n’a pu organiser des funérailles nationales. C’est donc le centenaire de sa mort qui est célébré par une très riche exposition au Grand Palais (1) et par le Musée Rodin Paris et le Musée Rodin Meudon (2). « Être homme avant d’être artiste » Issu d’une famille modeste, sans grande culture, malgré ses dons certains reconnus par ses professeurs,…

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  • SociétéIl ne se passe pas une seconde sans que la dignité humaine ne soit bafouée dans notre monde.

    Le théorème de la dignité par la pratique de la philosophie

    Les hommes peuvent accepter de perdre beaucoup de choses, sauf une : leur dignité. L’affaire Harvey Weinstein (1) semble avoir réveillé le besoin de revaloriser la dignité des femmes dans nos sociétés et de ne plus accepter l’inacceptable. Il ne se passe pas une seconde sans que la dignité humaine ne soit bafouée dans notre monde, comme le démontre le drame des Rohingyas (2) ou les crimes perpétrés par l’État islamique qui, malgré ses défaites, continue à influencer de manière durable beaucoup de consciences. L’une des clés pour parvenir à soi-même, pour comprendre sa propre identité, pour développer une vie en pleine conscience, consiste en la pratique de la dignité. Il ne s’agit pas d’une recherche de reconnaissance de nos mérites, mais de l’engagement d’agir dans la vie dans le respect de ce que nous sommes essentiellement. La pratique philosophique quotidienne nous oblige à faire face en nous-mêmes, à la dépendance,…

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  • Philosophie

    À lire

    Au diapason du corps Par Marie-Christiane BEAUDOUX Éditions Quintessence, 2016, 127 pages, 13 € L’homme cherche à se perfectionner, à aller au-delà sa propre condition. Et si la réponse à son aspiration était ici, dans ce qu’il vit dans son cœur et dans son corps et non ailleurs ? Et si, à l’endroit même où sont ses défauts, ses obstacles à vivre, ses peines, se trouvait, tapie dans l’ombre, la clef d’une joie profonde, intime et libre de toute contingence extérieure ? La clé de la transformation passe par la mise en évidence de mémoires en lien avec l’histoire de nos ancêtres, notre séjour in utero, notre naissance et nos débuts dans la vie, inscrites dans le vécu sensoriel du corps. L’écoute attentive des informations livrées par le corps permet de retraverser et de dépasser en conscience des empreintes douloureuses qui, à notre insu, ont généré des comportements toxiques pour la…

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  • ÉducationNous avons tous un corps. J’ai un corps, tu as un corps.

    Comment ils sont faits, les gens ? un corps et un esprit

    Dans notre article précédent (1), nous avons relaté une manière de faire vivre aux enfants le fait que l’être humain est composé de deux parties, terrestre et céleste. Voici comment nous avons présenté à des enfants – qui peuvent être plus âgés – une version plus fouillée selon laquelle l’être humain est composé de trois parties. Nous nous sommes inspirés pour cela de la vision grecque antique qui veut qu’il soit constitué d’un corps (soma), d’une âme (psyché) et d’un esprit (nous). Nous le faisons vivre aux enfants, à travers des jeux d’observation de leur propre corps, de celui des autres, de ce qu’ils ressentent et vivent intérieurement, à adapter en fonction des âges. Ils (les gens) ont un corps Ils ont un corps qu’on peut voir, qu’on peut toucher, qu’on peut sentir, qu’on peut entendre (il fait du bruit parfois). Jouer à explorer son corps à travers tous les…

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  • ÉducationOn transmet de haut en bas : du professeur vers l’élève, du parent à l’enfant, de l’expert au profane.

    « Transmettre, ce que nous nous apportons les uns les autres » De multiples façons de transmettre

    La transmission est au cœur de notre humanité : donner, recevoir, redonner. Nous sommes tissés de ces échanges, dont certains transforment durablement notre vie. Qu’avons-nous reçu en héritage ? Que souhaitons-nous transmettre et comment ? Y a-t-il une transmission possible sans ouverture à l’autre ? On peut transmettre un savoir, des valeurs. Mais on peut aussi transmettre une façon de voir le monde. La bienveillance est le principal vecteur de cet échange. La transmission, ce sont souvent de petites choses que nous transmettons inconsciemment, par notre simple attitude. Transmettre est une source de joie, pour celui qui reçoit comme pour celui qui donne. C’est une façon de renforcer ce qui nous lie : celui qui transmet prend conscience qu’il fait partie d’une communauté d’humains. Chaque auteur nous livre ce qui a le plus compté dans sa vie et ce qu’il aimerait nous transmettre. Que ce soit l’importance de l’amour et de…

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  • PhilosophieLe chemin de l'évolution. plus ou moins long... cela dépend de nous.

    Philosophie pour évoluer

    « Toute la vie est un long voyage et la vitesse qu’une illusion ; ce n’est pas le véhicule que nous utilisons qui importe mais le Chemin que nous empruntons. »  Platon L’auteur s’interroge sur l’évolution de l’homme et le moyen pour y arriver. Un chemin plus ou moins long pour lequel la philosophie peut nous être utile. En tant que philosophes, l’idée d’une Humanité statique, soumise à la réussite d’avancées matérielles mais sans modifications intérieures majeures, ne nous satisfait pas. L’évolution s’impose comme quelque chose de nécessaire et d’admirable, comme un chemin plus ou moins long selon notre désir d’être en marche, et avec des buts aussi élevés que sont grandes les aspirations cachées de l’âme qui se manifestent en intuitions vagues privées de mots. Tout cela, dans le cadre du concept à la fois merveilleux et inévitable de Destin. Un chemin court ou long : cela dépend de nous En ce qui…

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  • SciencesPlasmode de Physarum polycephalum (en jaune) formé sur une écorce d’arbre

    Le BLOB, un être indéfinissable de la biologie

    À l’ère de l’énergie quantique (et du transhumanisme !), et peut-être même en lien, vit un être extraordinaire, un génie méconnu à découvrir, qui peut nous amener à réfléchir sérieusement sur la nature du vivant : le BLOB (Physarum polycephalum ). Savez-vous qu’il existe, répandu de par le monde, un être qui se déplace sans être un animal, qui se nourrit indifféremment de micro-bactéries ou de flocons d’avoine, que l’on ne peut pas faire disparaître en le découpant ou en l’empoisonnant, qui peut varier de la taille d’une simple cellule à 1,3 km² tout en restant une seule cellule aux milliers de noyaux, qui peut apprendre, assimiler et enseigner des comportements et des stratégies sans le moindre système nerveux, qui est aussi capable de transmettre ce qu’il a appris en fusionnant, même temporairement, avec ses congénères, qui peut redevenir jeune à volonté si on le dessèche, enfin…une bestiole, un monstre, un être vivant…

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  • PhilosophieHarry incarne un garçon (presque) normal et une forme de « banalité du bien : la possibilité d’une action moralement juste, voire héroïque, dans des périodes sombres, possibilité qui est même offerte à des garçons malingres porteurs de lunettes en nickel »

    Harry Potter ou l’héroïsme au quotidien

    Harry Potter, dont le patronyme signifie potier en anglais, est-il celui qui forge son propre destin ou l’instrument d’un destin qui le dépasse ? Harry Potter fait face à un destin inouï qui le conduit à vivre la plus exaltante des aventures, à la frontière des mondes où des créatures fantastiques s’invitent dans un collège anglais pour une épopée héroïque à coups de baguettes magiques sur fond de combat moral. La double nature de l’homme : héros ou génie du mal ? Dans l’éternel combat de l’ombre et de la lumière, il est confortable de désigner le mal comme une entité totalement « noire » qu’on rêve d’anéantir définitivement, un démon malfaisant qui porterait toute la malignité du monde. Et pourtant, la double nature du héros est soulignée dès le départ dans le choix de la maison qui va l’accueillir au sein de l’école de magie de Poudlard : du fait de la malédiction de Voldemort,…

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