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Philosophie

Les anciens stoïciens viennent à notre aide  

Une aide bienvenue dans les circonstances difficiles que nous vivons aujourd’hui ? L’apport des stoïciens de la Grèce et de la Rome antiques.

La quantité de situations adverses que nous avons à affronter incitent beaucoup de professionnels dans le domaine de la santé à chercher des solutions pour résoudre des cas toujours plus nombreux d’émotions incontrôlées et ingouvernables, des dépressions ou, à une moindre échelle, des états d’anxiété.
Il est intéressant que cela nous ait conduits à chercher dans le monde antique des réponses qui ont été utiles et positives. C’est le cas des stoïciens qui se sont distingués comme une source d’aide dans nos conditions actuelles. 

On a écrit et on continuera à écrire de nombreux livres et articles sur le sujet, quand on n’a pas récupéré textuellement les conseils de ces philosophes. Une œuvre a attiré mon attention, celle de Jules Evans appelée Philosophy for Life and Other Dangerous Situations : Ancient Philosophy for Modern Problems, que j’ose traduire librement comme Philosophie pour la vie et autres situations dangereuses : philosophie ancienne pour problèmes modernes.

Nous soulignons quelques idées véritablement intéressantes :

1. Ce ne sont pas les événements qui nous font souffrir mais notre vision des événements

L’optique dans laquelle nous observons les événements est très importante. Notre position mentale et émotionnelle peut modifier complètement leur contenu, ce qui revient à dire qu’il est plus simple de modifier notre optique.
Bien souvent, la façon de voir la vie dépend de croyances et d’opinions qui se sont enracinées et calcifiées à l’intérieur de nous mais qui ne sont pas exactement nôtres ; elles arrivent de l’extérieur et nous contaminent silencieusement. 
Il nous faut une attitude renouvelée qui nous permette d’ouvrir nos limites, d’ouvrir des horizons, pas pour être définitivement heureux mais au moins pour être plus tranquilles, plus sereins, en sachant que, pour finir, nous trouverons une voie pour pallier les souffrances.
La sérénité est un facteur essentiel. Il faut apprendre à se calmer, à voir et à écouter à l’intérieur sans exaltation ni douleur.

2. Nous ne sommes pas toujours conscients de nos opinions mais nous pouvons chercher à l’intérieur de nous avec sincérité jusqu’à les dévoiler 

Les anciens philosophes grecs, parmi lesquels Socrate, affirmaient qu’il est indispensable de se connaître soi-même, ce qui exige un examen sincère et continu sans en venir à être obsessionnel. Nous devons apprendre à nous interroger sur ce qui nous plaît et ce qui nous déplaît, sur ce que nous croyons et ce que nous rejetons, sur ce qui nous attire et ce qui nous dérange. 
Un conseil très utile des stoïciens est d’écrire un petit journal quotidien, avec des réflexions sur nos pensées et nos sentiments, en les analysant nous-mêmes avec franchise et brièveté. 

3. Nous ne pouvons pas contrôler ce qui arrive mais bien nos réactions devant les évènements

Le philosophe grec Épictète divisait les expériences humaines en deux types : les choses qui dépendent ou pas de nous. Celles qui ne dépendent pas de nous sont innombrables : humaines, sociales, économiques, climatiques, en général la douleur, la mort… et tant d’autres également inévitables.
Mais dépend bien de nous le contrôle que nous exerçons sur nous-mêmes, surtout si nous en faisons une pratique constante. Le contrôle de soi aide à l’affirmation, réduit l’anxiété et favorise la prise de décisions qui nous sont propres dans des situations confuses. 

4. Élargir la perspective

Plus haut, nous nous sommes référés à l’optique, il nous revient maintenant de le faire à la perspective. La perspective reflète l’angle à partir duquel nous envisageons les choses, la position privilégiée ou dévalorisée que nous leur attribuons quand ils sont ou pas dans notre point de mire. Voir le cas d’un bon photographe qui sait choisir des détails qui passent inaperçus pour les autres mais que lui sait mettre en valeur. 
L’empereur-philosophe Marc Aurèle aimait comparer la condition humaine à l’immensité de l’univers, pour assumer une perspective plus simple et plus humble. Dans l’un de ses exemples, il expose : que peut-il arriver à l’être humain qui ne soit propre à l’être humain ? Ainsi, nos problèmes se resituent dans leur juste dimension. 

Il est également fondamental de se situer dans le présent : rien ne sert de faire des retours au passé qui est déjà passé, sinon pour en extraire les expériences valables ; et rien ne sert de fantasmer sur le futur quand nous n’osons même pas planifier correctement un jour, une semaine ou un mois de nos vies. 

5. L’importance de la répétition consciente

Les stoïciens accordent beaucoup d’importance (de même que d’autres courants philosophiques modernes) à l’instruction, à l’exercice continu, à la pratique et à la répétition consciente ; si nous répétons seulement des actes mécaniques, nous n’en tirons aucun apprentissage valable.

6. L’importance du travail

L’inaction est la mère de tous les maux. Le travail, tant physique que mental, enrichit l’être humain, non seulement parce qu’il occupe son temps de façon productive mais parce qu’il montre des champs d’action auxquels recourir dans des moments d’abattement. Sénèque a dit : « Les stoïciens voient toutes les adversités comme un entraînement. » Cela indique qu’il faut considérer les obstacles comme des épreuves et les reconnaître pour en tirer un enseignement qui soit utile pour toute la vie. 

7. L’importance de la vertu pour atteindre le bonheur

Le stoïcisme prétendait à un bien-être fondé sur les valeurs de la vertu. Plus que le bien-être, les humains cherchent constamment le bonheur, bien que le bonheur ne soit pas le même pour tous. Pour les stoïciens, il ne peut y avoir de bonheur dans des facteurs externes aussi variables que la richesse et le pouvoir, mais dans le développement intérieur. 
Bien qu’il puisse paraître très dur de se déprendre de finalités mondaines et prestigieuses, ce ne l’est pas tant lorsqu’on découvre la valeur des trésors intérieurs que personne ne peut nous enlever.

8. L’importance des obligations éthiques envers l’humanité

L’éthique humaine nous confère des obligations à remplir avec tous ceux qui nous entourent : amis, famille, compagnons de travail et de vie ; mais il y a un devoir plus vaste qui embrasse l’ensemble de l’Humanité, puisque nous en faisons partie. 
Il est possible que ces différentes obligations puissent être difficiles à conjuguer en de multiples occasions mais notre habileté consiste à trouver des points de rencontre et pas de friction. 
Pour une puissante raison, les stoïciens concevaient les personnes comme « citoyens du monde », sans cesser de considérer l’amour de leur propre terre. Mais le citoyen du monde s’élève à nouveau vers la totalité pour chercher un bonheur qui soit bénéfique pour tous.

par Délia STEINBERG GUZMAN 
Présidente d’honneur de l’association internationale Nouvelle Acropole
 Traduit de l’espagnol par M.F. Touret

À lire

Les Stoïciens
L’art de la tranquillité de l’âme

par Brigitte BOUDON
Éditions Maison de ma Philosophie, collection Petites conférences philosophiques, 2016, 84 pages, 8 €
https://www.nouvelle-acropole.fr/ressources/editions
© Nouvelle Acropole

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