Année nouvelle ! ? vie nouvelle ! ?
La nouvelle année est toujours l’occasion de passer en revue ce qui a été vécu l’année précédente mais également d’établir des objectifs à atteindre dans l’année. Une nouvelle vie ?
Quand la fin d’une année approche, la fin d’un petit cycle dans nos vies, nous éprouvons habituellement le désir de passer en revue ce cycle et ce que nous avons conduit à bonne fin durant son parcours.
Succès et échecs défilent rapidement – trop rapidement – devant les yeux de notre imagination et nous préférons tout oublier en nous promettant mille améliorations pour le prochain laps de temps qui, finalement, ne sera pas très différent du précédent.
Année nouvelle !? vie nouvelle !?
Deux problèmes coïncident de manière influente dans ce panorama, deux problèmes auxquels nous nous référons dans cet article, pour donner notre vision acropolitaine.
Un des conflits majeurs est l’indécision des humains en ce qui concerne ce que nous voulons véritablement être et faire. Cela conduit à végéter dans des vies moyennes, opaques et manquant de l’éclat de l’idéalisme. Tout se résout en une perpétuelle angoisse, qui s’efface à peine durant des instants fugaces mais qui n’est jamais éradiquée parce qu’en réalité elle ne disparaît jamais. Le fond de ce problème est simple mais profond : l’angoisse quotidienne, l’angoisse du moment présent, est le résultat d’autres interrogations radicales et angoissantes. Qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Où est-ce que je vais ? Si l’être humain n’a pas des principes et des fins définis, comment peut-il définir son moment présent ?
Pour se décider à faire quelque chose, pour se décider à être quelqu’un, il faut SAVOIR ce qu’est l’Homme en général, et qui nous sommes en particulier, chacun d’entre nous. Il est nécessaire de résoudre l’origine et la fin de nos vies, par dans la réponse banale de la matière qui «apparaît et disparaît» sous l’effet des «lois du hasard» mais dans la vérité d’une Loi causale qui renferme le mystère de nos vies humaines et de toutes les formes de vie qui existent. Il faut pénétrer jusqu’à la Racine divine – sous le nom qu’on voudra Lui donner – pour reconnaître la propre racine humaine. Il faut vibrer au rythme de l’évolution universelle pour se sentir également imbriquées à l’intérieur de ce rythme et engagés dans cette même évolution. Nous pourrons alors vivre des années distinctes les unes des autres, des années meilleures que d’autres à mesure qu’elles passeront ; alors l’opacité s’effacera de nos vies, car chaque minute qui passe sera une minute de plus grande clarté intérieure.
L’autre conflit est la confusion entre le temporel et l’atemporel, entre ce qui vit et s’use et ce qui perdure sans usure. Indubitablement, nos vies supposent un jeu perpétuel entre des valeurs temporelles et changeantes et des valeurs perpétuelles et stables. Mais il faut arriver à les différencier parfaitement les unes des autres.
De la même façon qu’aucun d’entre nous ne peut s’identifier totalement au corps ; de la même façon que, bien que le corps vieillisse, nous pouvons continuer à rester jeunes intérieurement, parce que la Jeunesse a sa racine dans l’âme ; c’est ainsi et pas autrement que nous devons choisir comme guide les valeurs qui ne périssent pas avec le temps.
Ce qui change et ce qui dure
La différence se trouve entre le durable et l’éternel. Le durable dure… mais finalement prend fin ; il se traduit en modes plus ou moins longues, mais pour finir des modes. L’éternel est toujours, maintenant, avant et après ; même si des milliers de voix «à la mode» prétendent amoindrir l’éternel, celui-ci vit fortement enraciné en chacun de nous. L’homme des vieilles civilisations, celui qui aujourd’hui apparaît sous formes d’images colorées dans les livres d’histoire, et l’homme de nos jours continuent l’un et l’autre à comprendre de la même manière la valeur du Bien, de la Vertu, de l’Amitié, de l’Amour, de l’Honneur, du Devoir, de la Fidélité…
Si nous abandonnons les fausses hontes, celles qui naissent des modes fugaces, nous ne craindrons pas de manifester qu’il nous importe encore aujourd’hui, et beaucoup, de continuer à être bons, fidèles, affectueux, honorables, valeureux, vertueux d’une manière générale.
L’attitude acropolitaine n’est pas basée sur des modes mais sur des vérités. Les modes, bien souvent, sont tout juste le produit de la lâcheté intérieure. Si être vertueux est difficile, alors la vertu est battue en brèche et suffisamment méprisée pour que personne ne se préoccupe d’y parvenir. Mais si l’homme intérieur s’éveille, il se haussera au-dessus de ces questions temporelles et variables, et fera entendre sa voix chaleureusement éternelle.
L’Année Nouvelle est ce qui change, le temps est ce qui est éternel. Une année et une autre se distinguent par l’accent que nous mettons nous-mêmes sur elles mais nous, nous continuons à être les mêmes. Le nouveau cycle doit impliquer une pause sur le chemin, une halte pour méditer et planifier, sans oublier la continuité, la somme d’expériences et d’efforts antérieurs. Et, surtout, il implique la promesse faite à nous-mêmes d’avancer d’un pas de plus vers un nouveau but dans ce que nous décidons d’atteindre.Alors, unis, nous pourrons porter un toast pour une année non seulement nouvelle mais meilleure.
Traduit de l’espagnol par Marie-Françoise TOURET
Le chapeau et les intertitres ont été rajoutés par la rédaction