La qualité de la vie, une préoccupation essentielle ?
Depuis quelques années, tout est fait pour améliorer la qualité de vie de l’homme. Cela passe par son développement personnel sur tous les plans. Est-il heureux pour autant ? L’essentiel n’est-il pas de donner à la vie son vrai sens ?
Suite à la conséquence logique des exigences de notre civilisation technologique, basée sur la qualité et le rendement de ses produits, les regards se sont finalement tournés vers l’être humain, facteur principal de tout modèle de civilisation, technologique ou non. Au fil des années, on est arrivé à la conclusion que la qualité objective de la production matérielle est d’autant meilleure que l’homme-producteur se sent mieux. Une fois de plus, les machines seules ne peuvent pas réaliser une œuvre finie ; le simple stimulant d’avoir plus de biens ou de gagner plus d’argent n’est pas suffisant pour rendre l’homme heureux. C’est pour cette raison que l’amélioration de la qualité de vie est à la mode.
La qualité de vie, une préoccupation essentielle
Dans des milliers d’entreprises, grandes, petites et moyennes du monde entier, on a lancé des campagnes pour améliorer l’estime de soi, l’efficacité consciente, le sentiment de participation et de responsabilité, le développement des relations humaines et de la bonne communication des uns avec les autres. Tout cela est très bien et d’ailleurs des avancées positives ont été constatées dans de nombreux cas : des gens plus décontractés, plus attentifs à leur travail et plus en phase avec l’environnement dans lequel ils évoluent.
Mais nous croyons que les choses ne s’arrêtent pas là. Cette qualité de vie a une motivation de départ qui ne couvre pas tout le spectre humain ; elle recherche une production plus importante et meilleure, mais elle ne prend habituellement pas en considération les autres besoins inhérents à la condition d’être en vie, de faire face à des douzaines et des douzaines de situations qui n’ont pas toujours à voir avec le travail et la productivité. L’être humain requiert, logiquement, des moyens matériels – plus ou moins technicisés – qui lui permettent de subsister dignement. Et surtout qui lui permettent d’entrer en compétition et d’obtenir une place au milieu de sociétés spécifiques, qui mesurent les gens en fonction de ce qu’ils possèdent et par le prestige qu’ils atteignent.
Mais on ne peut pas oublier qu’il existe, à côté de cette subsistance matérielle, des sentiments pas toujours définis qui réjouissent ou torturent – selon les cas – ceux qui en font l’expérience ; des idées pas toujours claires ni résolues qui rendent difficile une avancée sûre, le choix de l’avenir. Et on ajouterait encore ces autres expériences, spirituelles ou métaphysiques, qui surgissent d’un coup dans la conscience, demandant des réponses aux énigmes de toujours.
Le bien-être de l’homme sur tous les plans
Pour parler d’une qualité de vie authentique, nous devons considérer l’homme dans son intégralité, et pas seulement par rapport à ce qu’il peut donner et produire. Il faut envisager une éducation qui, depuis les premières années, s’occupe du développement psychologique, mental, moral et spirituel de ceux qui, plus tard, devront donner le meilleur d’eux-mêmes, en étant arrivé dans un premier temps à être meilleurs.
Au milieu psychologique, il est important que chacun sache distinguer ses émotions quotidiennes et passagères des sentiments profonds qui peuvent et doivent être alimentés pour perdurer et procurer un bonheur stable. Tant qu’on mettra en relation la qualité de vie avec des expériences émotionnelles superficielles et changeantes, en mettant là l’accent et l’intérêt, il n’y aura pas de personnes sûres d’elles-mêmes ni des gens qui les entourent. Ce qui est changeant peut être distrayant pour un temps, mais ne porte pas le sceau de la qualité.
Au niveau mental, il ne faut pas seulement étudier, comme on le comprend aujourd’hui, car la réalité nous démontre la facilité avec laquelle on oublie ce qu’on a mal appris. Il faut apprendre, se souvenir intelligemment, accumuler ses propres expériences et celle d’autres, rendre vital tout apprentissage pour obtenir, également à ce niveau, une qualité de vie.
Au niveau moral, et bien que les exemples quotidiens indiquent le contraire, il est indispensable de développer les vertus latentes chez tous les êtres humains. Peu importe qu’il ne soit pas à la mode d’être bon, honnête, juste, prudent, courtois, courageux, généreux, digne ; sans ces caractéristiques et d’autres similaires, il n’y aura tout simplement pas de qualité de vie. Et les faits le démontrent.
Au niveau spirituel, sans tomber dans des formules fanatiques et intransigeantes, il faut offrir une voie de sortie aux inquiétudes de l’âme, qui veut savoir ce que nous faisons ici, dans le monde, d’où nous venons et où nous allons. Les enseignements et conseils de grands sages, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, ne manquent pas pour indiquer des perspectives allant dans ce sens. Il faut en profiter et laisser de côté la vanité fondée sur le préjugé que personne ne peut nous transmettre quoi que ce soit de valable et encore moins s’il s’agit de concepts qui ont traversé le temps depuis l’Antiquité.
Nous voulons tous vraiment une qualité de vie. Mais nous voulons donner à la vie sa véritable et large signification et que la qualité nous rende meilleurs à tous égards.
Alors nous serons plus efficaces, plus heureux, plus intelligents, un peu plus sages et nous pourrons arborer avec fierté le qualificatif d’êtres humains.