Philosophie

« Comment s’incarnent les rêves »

Cet ouvrage présente une sélection de vingt conférences parmi toutes celles, innombrables, qu’il a données à travers le monde entre 1966 et 1991. Elles sont organisées autour de trois grandes thématiques, qui sont à la base du programme d’études des écoles de philosophie de Nouvelle Acropole : l’éthique pour apprendre à se voir soi-même, la sociopolitique pour comprendre que nous pouvons résoudre les conflits qui existent dans le monde et mieux vivre ensemble, et la philosophie de l’histoire pour faciliter la prise de conscience de la situation historique que nous sommes en train de vivre. 

Voici un court extrait d’une Conférence donnée le 14 juillet 1979 qui porte le titre de l’ouvrage « Comment s’incarnent les rêves ». 

« Nous croyons que chaque personne est philosophe de façon innée ; qu’autrement dit, nous sommes tous des philosophes ; qu’il n’existe aucune université qui puisse faire des philosophes. On pourra reconnaître une série de connaissances techniques grâce à un diplôme, mais il n’y a pas d’université qui fasse des philosophes, tout comme il n’y a pas d’université qui fasse des poètes ou des musiciens. C’est une préoccupation que l’homme porte en lui. L’homme est philo-sophos, c’est-à-dire, « amoureux de la sagesse », amoureux de la profondeur des choses.

Ce philosophos est en chacun de nous. Il s’agit simplement, comme dirait Socrate, de se retrouver. Se retrouver soi-même pour se rencontrer, pour voir dans ce miroir enchanté notre nouveau visage, le visage intérieur que nous pouvons avoir, notre visage profond. Et c’est à partir de ce visage profond que nous pouvons aborder le sujet d’aujourd’hui, Comment s’incarnent les rêves. Je ne vais pas parler de rêves au sens physique, ceux que l’on fait endormi ou éveillé, mais de rêves en tant qu’espoirs, en tant qu’archétypes ; c’est-à-dire en tant que tout ce qui se trouve derrière les choses physiques. […] 

Le fleuve est fleuve et il coule parce qu’il rêve qu’il coule ; les oiseaux, d’une certaine manière, rêvent qu’ils sont des oiseaux et, d’une certaine manière, nous avons rêvé ce que nous sommes. Nous avons tous en nous une série de rêves, les uns artistiques, les autres familiaux, économiques, sociaux, politiques. Tout le monde a des rêves. Parfois, nous pensons, parce qu’une personne est pauvre ou parce qu’elle est habillée d’une manière ou d’une autre, qu’elle n’a aucune possibilité de rêver. Mais tous, nous avons d’une manière ou d’une autre, la possibilité de rêver.

Nous sommes tous en contact avec l’Être intérieur où vivent les archétypes, où se trouvent les rêves. Tous, nous sentons parfois, dans notre humilité, dans notre recueillement, nous sentons passer les grandes étincelles des rêves. Des voix mystérieuses nous clament des poèmes, que nous n’écrirons peut-être jamais parce que nous avons peur de le faire. Il y a des musiques étranges mais que nous ne pouvons pas capter parce que nous ne savons pas jouer d’un instrument ou parce que nous ne connaissons pas la musique. Il y a mille idées sur la façon de faire ceci et cela, mais nous ne pouvons pas le faire parce que nous n’avons pas les moyens économiques nécessaires.

Il existe à l’intérieur de nous un monde archétypal. Il existe en nous un appel ancestral vers la perfection, vers le bien, vers la concorde, vers l’amour. Un appel fort, puissant, constant, qui ne nous quitte jamais. Un appel qui jamais ne vieillit, un appel qui ne connaît pas les cheveux blancs. Peu importe notre âge, cet appel persiste à l’intérieur de nous, il persiste… persiste… persiste… »

Comment s’incarnent les rêves
par Jorge Angel LIVRAGA
Éditions Nouvelle Acropole, 2021, 288 pages, 17 €
Lire l’entretien de Délia Steinberg Guzman accordé à Jorge Angel Livraga page … de la revue.
par Jorge Angel LIVRAGA
Fondateur de l’Organisation Internationale de Nouvelle Acropole (OINA)
© Nouvelle Acropole

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