Derniers articles

  • Revue

    Symbolisme du centre

    Le centre fait partie des quatre figures symboliques fondamentales, aux côtés du cercle, de la croix et du carré. Il incarne le principe premier, la réalité ultime et l’absolu : c’est le cœur du cœur. Certains, comme Pascal s’appuyant sur Hermès Trismégiste, y voient même l’image de Dieu, tel qu’exprimé dans cette célèbre formule : « Dieu est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » Nombreuses ont été les civilisations qui ont donné au centre la même importance et la même signification qu’au cœur comme point central de notre organisme physique. Dans un papyrus égyptien, on affirme que « le cœur de l’homme est un don de Dieu. » Et le philosophe Javier Saura commente dans l’un de ses derniers articles, paru dans la revue Esfinge : « Quand, dans la nuit, nous faisons un feu de camp, nous nous réunissons tous autour de lui en en faisant le…

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  • Philosophie

    Rencontre avec des philosophes : Proclus, le dernier des philosophes de l’Antiquité

    Faisant suite aux philosophes de l’école néoplatonicienne que furent Plotin, Porphyre et Jamblique, Proclus semble terminer le cycle de la sagesse de l’Antiquité en prenant en charge l’école platonicienne d’Athènes. Il offre une synthèse des interprétations philosophiques et des pratiques théurgiques de ses successeurs. Proclus naquit à Constantinople, le 8 février 412, sous le règne de l’empereur Théodose II, au sein d’une famille aisée, originaire de Xanthos en Lycie. Son père, Patricius, se trouvait à Byzance, effectuant quelques démarches et la famille retourna rapidement dans sa région natale.Lorsqu’il eut terminé ses études basiques, son père l’envoya à Alexandrie pour suivre une formation de juriste. Il étudie le latin avec le grammairien Orion et le droit avec le prestigieux sophiste Léonas, qui l’emmène à Constantinople pour remplir une mission commandée par le gouverneur Théodore et compléter sa formation. À cette époque, le jeune Proclus a constaté son penchant pour la philosophie,…

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  • Société

    Éditorial : La vraie prudence implique de prendre des risques

    Dans son ouvrage Risquer la prudence, une pratique de la sagesse antique, Catherine van Offelen définit avec clarté la dérive de la prudence à laquelle nous assistons aujourd’hui : « Les Grecs utilisaient le terme de phronêsis pour désigner la prudence audacieuse. Pour nous, un oxymore. Pour les Anciens, un pléonasme. Le prudent Grec est un héros. Le prudent 2.0, un confiné. On a remplacé l’appel à tout oser par l’invitation à rester chez soi » 1.  Difficile d’être plus clair, tant ce que nous comprenons par prudence, s’éloigne chaque jour un peu plus du sens que lui donnaient les Grecs. Pour eux la prudence, loin de n’être qu’un principe de précaution pour les frileux, touchait à la vertu, en prenant la forme d’une petite sagesse indispensable à l’existence. Elle devenait ainsi l’aptitude audacieuse d’atteindre le but fixé, sans jamais renoncer au discernement, la capacité à conjuguer risque et mesure dans un quotidien imprédictible. Cette sagesse pratique qui…

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  • Revue

    L’enseignement du Bouddha sur la taille des atomes

    À travers une lecture symbolique et scientifique des textes anciens, cet article explore l’étonnante précision des connaissances atomiques dans l’Inde védique. Le Bouddha, les Rishis et les sages du passé y apparaissent comme des maîtres d’une science intérieure oubliée. Un pont s’esquisse entre sagesse millénaire et découvertes scientifiques modernes. « Je vais mesurer pour toi combien d’atomes du soleil se trouvent aux extrémités d’un yojana (1). » Puis, avec promptitude et habileté, le petit Prince expliqua le nombre total d’atomes réels. Vishvamitra l’entendit avec stupéfaction et dit, regardant l’enfant droit dans les yeux : « Tu es le Maître de tes maîtres ; c’est toi, et non moi, qui es un gourou. Oh, je t’adore, doux Prince ! » À la lecture de ce fragment du célèbre poème d’Edwin Arnold, Lumière d’Asie, consacré au Bouddha (2), nous pensons que la mesure qu’il donne des « atomes du soleil » –…

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  • Revue

    Boèce et la consolation de la philosophie dans des temps mouvementés    

    L’adage « L’homme est un animal rationnel » est devenu, ces derniers temps, de plus en plus comique. Notre politique ressemble toujours plus à un théâtre d’inepties grandiloquentes, tandis que le monde s’enfonce davantage dans l’absurdité. Même dans notre vie personnelle, nous ne trouvons guère de répit, car bon nombre des marqueurs de la réussite ordinaire, tels que fonder une famille, posséder une maison et avoir un emploi stable, semblent davantage échapper à notre contrôle qu’auparavant. Où pourrions-nous alors chercher alors le bonheur et le contentement ? Anicius Manlius Severinus Boethius (vers 480-524 après J.-C.), plus connu sous le nom de Boèce, est une figure qui nous est très utile pour répondre à cette question. Né après l’effondrement de la civilisation romaine dans une famille aristocratique, il est devenu un érudit qui a traduit une grande partie des œuvres de Platon et d’Aristote en latin, ainsi qu’un homme d’État qui…

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  • Philosophie

    Pratiques philosophiques : #19 Éviter les prises de bec

    « Celui qui se tait le premier dans une dispute est le plus digne de louange. »Proverbe Hébreu Peut-on éviter les altercations ? La philosophie nous suggère de nous préparer à vivre quotidiennement des obstacles pour mieux les vivre, s’ils arrivent.   Il est des jours sans. Tout avait bien démarré et voilà que l’on s’embrouille avec un collègue qui nous agace ou avec son fils qui n’a toujours pas rangé sa chambre. Le ton monte et la discussion tourne court en nous laissant un goût amer. Mais pourquoi en arrivons-nous, malgré nous, à des altercations et des paroles qui dépassent notre pensée et empoisonnent nos relations ? Souvent avec les mêmes personnes d’ailleurs. On dirait que nous nous laissons surprendre à chaque fois et que nos bonnes résolutions semblent sans effet. Comment y remédier ? Préparer sa pensée Ce type de situations devait arriver aussi à l’empereur romain Marc Aurèle. Dans ses Pensées pour moi-même,…

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  • Philosophie

    Ulysse et la responsabilité

    On m’a interrogé sur la responsabilité. Cela m’a rappelé le long voyage d’Ulysse pour retourner dans sa patrie. Je suis convaincu que, parmi les multiples clés d’interprétation possibles de ce récit homérique, l’une d’elles est la responsabilité. Soucieux de remplir ses obligations, Ulysse partit pour la guerre de Troie. Et il n’y alla pas seul. Les hommes de sa petite île l’accompagnèrent et, après dix ans de combats, ils embarquèrent ensemble pour retourner dans leur patrie. Homère nous raconte les aventures extraordinaires qu’ils vécurent, les dangers qu’ils surmontèrent, les peines et les joies que tous partagèrent. À travers les grandes vicissitudes qui les frappèrent, le grand sens des responsabilités qu’Ulysse ressent envers ses compagnons ressort toujours. L’engagement d’Ulysse vis-à-vis des siens Dans l’un des épisodes, nous savons qu’il demande même à être attaché au mât du navire, désireux d’entendre le chant des Sirènes sans céder à la tentation de leur…

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  • Société

    Oser la résistance spirituelle !

    Nous vivons un temps où les fondations mêmes de ce qui a permis notre culture commune semblent se fissurer. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 48 % des jeunes Européens considèrent que la démocratie dans leur pays est menacée, démocratie qui d’ailleurs ne fait plus guère l’unanimité, car près de la moitié d’entre eux doutent qu’elle soit le meilleur des régimes (1). Un sur cinq va même jusqu’à se déclarer prêt à accepter un gouvernement autoritaire dans certaines circonstances. Défaitisme, impuissance, désillusion, anxiété… la liste n’est pas exhaustive, le manque de perspective et de confiance dans le futur s’installe, au profit de l’anxiété et la solastalgie (émotions négatives et douleurs psychiques face à la dégradation d’un environnement auquel nous sommes attachés) (2). Comme nous le voyons chaque jour, par perte d’ancrage intérieur, peu à peu la résignation s’installe, puis finalement la violence, faute de convictions, d’arguments et de chemin possible. Pour autant,…

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  • Sciences humaines

    Symbolisme de l’île

    Le symbolisme de l’île est complexe et comporte des significations différentes dans les anciennes civilisations comme en psychanalyse ou encore dans l’interprétation des rêves. Selon C.G. Jung, l’île est le refuge contre l’assaut menaçant de la mer de l’inconscient. Il suit en cela la doctrine hindoue car, selon Heinrich Zimmer, l’île est conçue comme le point de force métaphysique dans lequel se condensent les forces de « l’immense logique » de l’océan. En Inde, on parle d’une « île essentielle », ronde et dorée, dont les rives sont faites de joyaux pulvérisés, ce pourquoi on lui donne le nom d’« Île aux joyaux ». À l’intérieur, poussent des arbres abondants et parfumés qui entourent un palais avec un trône central, sur lequel est assise la Grande Mère. Selon A.H. Krappe, cette Île des bienheureux était le paradis des morts et symbolise aussi le centre du monde. Dans un sens général, l’île est un symbole d’isolement, de…

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  • Philosophie

    Montesquieu, philosophe de la modération et de l’équilibre

    « Si je pouvais faire en sorte que tout le monde eût de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; qu’on pût mieux sentir son bonheur dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque poste où l’on se trouve ; je me croirais le plus heureux des mortels. »Montesquieu, L’Esprit des Lois Le siècle des Lumières a été un creuset d’idées et d’innovations intellectuelles, et l’une de ses voix les plus influentes a été celle de Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu. Noble de naissance, juriste de formation et philosophe par vocation, Montesquieu a aidé à façonner les principes fondamentaux de la pensée politique moderne. Né en 1689 au château de la Brède, dans la région verdoyante et viticole de Bordeaux, il poursuivit des études de droit à l’université de Bordeaux, puis à Paris, jetant ainsi les fondations intellectuelles d’une carrière qui associerait le droit, la…

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