Face à l’incertitude
L’auteur s’interroge sur les conséquences de la période troublée d’aujourd’hui et l’attitude philosophique qui permet de gérer le quotidien.
Nous entrons dans l’année 2021 avec une somme de nouvelles expériences, beaucoup d’entre elles tirées de la douleur et de l’impuissance devant des situations qui échappent à notre contrôle individuel.
Nous vivons tous suspendus aux mesures édictées par les autorités pertinentes, mais nous remarquons qu’il ne s’agit pas de mesures stables, parce que nous ne pouvons pas prédire des conditions qui ne dépendent pas de nous et qui changent presque tous les jours.
La conséquence en est inévitable : en plus de la souffrance causée par une longue pandémie, des conséquences économiques qui affectent presque tout le monde, apparaissent aussi des troubles psychologiques et mentaux qui nous affectent dans une grande mesure. L’un de ces troubles, et peut-être le plus dangereux, est l’incertitude.
De toute façon, et avant que notre dite « normalité » ne soit aussi brutalement altérée, existaient déjà de nombreuses formes d’incertitude à tous les stades de la vie, provenant, d’une part, de l’éducation ou de son absence et, d’autre part, du manque de finalités claires sur le sens de la vie.
Maintenant l’incertitude augmente car, à tous ces obstacles, s’ajoute l’insécurité d’un futur qui devient sombre et menaçant au fur et à mesure que les jours passent.
Devant ce scénario, nous devons souligner la valeur de la philosophie et certaines des solutions qu’elle apporte. En effet, si nous tranquillisons le mental et les émotions, il sera plus facile de développer et de construire un futur malgré les difficultés. Nous considérons que l’incertitude enlève toute capacité de trouver des solutions, de prendre des décisions, de se sentir en sécurité ; c’est paralysant et démoralisant. Dans ce contexte, il nous faut rompre le cycle, même si nous ne pourrons pas beaucoup modifier les situations environnantes.
D’abord, nous devons évaluer les certitudes que nous possédons ; quelles sont les idées et les valeurs sur lesquelles nous nous basons et quel plan de vie nous sommes-nous fixé. À partir de là, éveiller une saine créativité et chercher des solutions ; toutes ne seront pas parfaites mais elles nous ouvriront de nouvelles possibilités pour en trouver d’autres meilleures. Il faut récupérer la confiance en soi, sachant – comme le disaient les stoïciens – qu’il ne peut rien nous arriver d’étranger à la condition humaine ; par conséquent il y a toujours une porte ouverte ; sans confiance il n’y a pas d’action et l’inertie ne nous conduira à rien.
Nous pouvons, et devons, tous chercher un peu de sérénité pour apaiser nos anxiétés et laisser place à l’imagination et à des projets réalisables. Le futur ne se termine pas aujourd’hui, ni demain, ni dans les mois et les années à venir ; c’est une séquence dont nous faisons tous partie et dans laquelle nous devons agir avec le meilleur de nous-mêmes.
Ceci fait partie de la philosophie et de la construction de l’avenir. Une action individuelle et collective qui profite à tous et laisse passer le rayon lumineux de l’espoir. Certains le font déjà ; rejoignons-les en pleine certitude et le temps nouveau sera meilleur.