Éducation

Fêtes de janvier :  Rois mages et galette des rois  

Retrouvailles annuelles, cadeau du plein hiver : rois mages et galette des rois…

À la table de Louis XIV, au XVIIsiècle, on tirait les rois. Et tirer les rois était déjà en France une coutume vieille de plusieurs siècles.

Déjà au bon vieux temps…

Pendant les Fêtes Saturnales, on organisait des banquets et on s’invitait les uns chez les autres.
Pendant les Fêtes Saturnales, on organisait des banquets et on s’invitait les uns chez les autres.

On fait remonter cette fête à la Rome antique (il y a 2000 ans et plus) où, lors de la fête des Saturnales, qui se déroulait tous les ans en décembre, au moment du solstice d’hiver, lorsque les jours sont les plus courts et annoncent par conséquent le retour du soleil et avec lui l’allongement des jours.

C’était une fête très populaire qui durait plusieurs jours, en souvenir de l’âge d’or où régnait le dieu Saturne et où les hommes vivaient égaux et dans l’abondance. Une période de vacances où toutes les règles étaient abolies, où l’on pouvait se déguiser, où les esclaves pouvaient commander leurs maîtres.  On se faisait des cadeaux, on sortait dans les rues, on organisait des banquets et on s’invitait les uns chez les autres. On décorait les maisons et on mangeait des galettes où celui qui avait la fève qu’elle contenait devenait le roi de la rencontre.

Cela nous rappelle à la fois nos fêtes de Noël, de Carnaval et de l’Épiphanie.
C’est à cette époque de l’année que l’Église a fixé la fête de Noël qui commémore la naissance de Jésus, et celle de l’Épiphanie, qu’on célèbre le 6 janvier, lorsque les jours commencent à s’allonger.

 

La galette des rois est associée à l’adoration de Jésus enfant par les rois mages.
La galette des rois est associée à l’adoration de Jésus enfant par les rois mages.

Ronde comme le soleil…

Dans les pays de tradition chrétienne, la galette des rois est associée à l’adoration de Jésus enfant par les rois mages. La tradition veut qu’ils aient été trois, Gaspard, Melchior et Balthazar, venus des trois continents connus à l’époque, Afrique, Asie et Europe. Ils représentent tous les peuples de la terre et aussi les sages de partout, venus reconnaître le Christ comme envoyé de Dieu.
Symbole du nouveau cycle, la galette ronde et dorée représente le soleil qui renaît, et la fève, aujourd’hui remplacée par des figurines, est la graine, le potentiel qui se déploiera, la promesse des moissons et du retour de la fécondité.

Gourmande et réjouissante…

La galette des rois, ronde comme le Soleil.
La galette des rois, ronde comme le Soleil.

La coutume veut que, lorsqu’on apporte la galette sur la table, le plus jeune de l’assemblée se glisse sous la table et, lorsque la personne qui découpe la galette, avant d’en déposer chaque part dans une assiette, demande : « Pour qui ? » l’enfant indique le nom de la personne à qui la donner.
Celui qui a la fève la montre à tous.  Il reçoit solennellement, parmi les applaudissements mais aussi les manifestations de dépit de ceux qui espéraient bien l’avoir, une couronne en beau papier doré et devient le roi ou la reine de l’assemblée. Il se choisit une reine ou un roi qu’il coiffe d’une deuxième couronne.
Alors, c’est le rôle de tous les autres convives de les empêcher de boire. Lorsque l’un ou l’autre porte son verre à sa bouche, on s’écrie : « Le roi boit, le roi boit » ou « La reine boit, la reine boit ». Et si on l’a dit avant qu’il ou elle ait eu le temps de boire, il ou elle doit immédiatement reposer son verre sur la table sans avoir bu. Si par contre l’un des deux a réussi à boire, il triomphe et on redouble d’attention pour qu’il ne puisse pas boire à nouveau.
Pour certains, la tradition veut que le roi paye à boire ou une nouvelle galette à toute la tablée dans les jours qui suivent. Ou encore, le roi et la reine peuvent donner un gage aux convives de leur choix.
On trouve des galettes dans les boulangeries jusqu’à la fin du mois de janvier et parfois jusqu’à Carnaval.

La fève, aujourd’hui remplacée par des figurines, est la graine, le potentiel qui se déploiera, la promesse des moissons et du retour de la fécondité.
La fève, aujourd’hui remplacée par des figurines, est la graine, le potentiel qui se déploiera, la promesse des moissons et du retour de la fécondité.

Chantons les rois mages…

Pour conclure, voici une charmante chanson enfantine qu’on chantait encore au siècle dernier, qui émerveillait tous les petits (et grands) enfants d’hier et émerveillent encore ceux d’aujourd’hui quand ils ont la chance qu’on la leur chante. (On peut en trouver l’air sur internet).

Les trois rois

Melchior et Balthazar
Sont partis d’Afrique (bis)
Melchior et Balthazar
Sont partis d’Afrique
Avec le roi Gaspard

En chemin, ils se sont mis
Sous la belle étoile (bis)
En chemin, ils se sont mis
Sous la belle étoile
Qui les a conduits

Les bergers sont là aussi
Sous la belle étoile (bis)
Les bergers sont là aussi
Sous la belle étoile
Menant leurs brebis

Melchior porte l’encens
Balthazar la myrrhe (bis)
Melchior porte l’encens
Balthazar la myrrhe
Genou fléchissant

Mais Gaspard porte de l’or
C’est qu’il était riche (bis)
Mais Gaspard porte de l’or
C’est qu’il était riche
Il avait cent mille ors.

Par Marie-Françoise TOURET

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