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Philosophie

Les exercices spirituels philosophiques #1 Garder son calme

À quoi nous sert la philosophie ? À vivre mieux, nous répondent les philosophes de tous les temps. Mais pour cela, il ne suffit pas de connaître, il faut être. Et c’est à travers la pratique d’exercices que s’acquiert la posture philosophique. S’exercer à quoi ? À développer notre volonté, à nous libérer des circonstances et à changer nos habitudes. En un mot, à apprendre à nous maîtriser et à développer notre pouvoir sur nous-mêmes.

« Ne demande pas que les événements arrivent comme tu le veux, mais veuille les événements comme ils arrivent, et tu couleras des jours heureux. »

Épictète, Manuel

Le philosophe est un lutteur

C’est Sénèque, le philosophe stoïcien qui file la métaphore sportive. Il prend l’image du lutteur pour illustrer l’entrainement philosophique : « C’est une belle pensée de Démétrius le Cynique : qu’il est plus avantageux de posséder un petit nombre de préceptes de sagesse, à sa portée et à son usage, que d’en avoir appris beaucoup qu’on n’a pas sous la main. De même, ajoutait-il, un bon lutteur n’est pas celui qui connaît à fond toutes les postures et toutes les manières de s’enlacer dont on fait rarement usage contre un adversaire, mais celui qui s’est exercé longtemps et soigneusement sur un ou deux mouvements, et qui attend patiemment l’occasion de les appliquer. Peu importe, en effet, qu’il sache beaucoup, pourvu qu’il en sache assez pour vaincre. Ainsi, dans nos études philosophiques, il est beaucoup de choses de pur agrément, peu qui contribuent à la victoire. »

L’image du lutteur évoque l’idée d’un combat. C’est ce que confirme Marc Aurèle, quand il nous dit que « l’art de vivre est plus semblable à la lutte qu’à la danse ; il faut se tenir en garde et prêt à parer les coups, mêmes imprévus ». Tout comme le sportif, le philosophe est invité à dépasser les obstacles.

Garder notre maîtrise devant les situations

Une des grandes questions à résoudre pour atteindre la victoire sur soi-même dont parle Sénèque est : pourquoi perdons-nous notre calme devant les événements qui peuvent se produire ?
Voici ce que nous répond Épictète : « Tu n’as été ébranlé par nul autre que par toi-même. Lutte contre toi-même arrache-toi pour te tourner vers la décence, vers l’honneur, vers la liberté. […] Commence par condamner tes actes, puis, après cette condamnation, ne désespère pas de toi. Apprends la méthode des professeurs de gymnastique. L’enfant est tombé : « Lève-toi, dit le professeur, reprends la lutte jusqu’à ce que tu sois devenu fort ». C’est ainsi que tu dois réagir, toi aussi… C’est au-dedans de nous que sont la perte et le salut. » (Entretiens, IV, 9, 11-16). Commençons donc dès maintenant notre entrainement par cet exercice prisé des stoïciens.

Pratique de l’indifférence volontaire

Il s’agit de s’entraîner à être indifférent aux choses qui ne dépendent pas de nous. Donc lorsque nous nous sentons énervés ou contrariés par quelque chose, posons-nous la question suivante : la résolution de cette situation dépend-elle de nous ? Une réponse négative va réduire l’impact de l’événement.
Cette pratique nous invite à nous concentrer sur ce qui est sous notre contrôle et à accepter avec sérénité les événements et les circonstances qui échappent à notre influence.

Isabelle OHMANN
Formatrice en philosophie à Nouvelle Acropole
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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