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Sciences

Louis Pasteur, de la microbiologie à la pasteurisation et à la mise au point de vaccins

Le 200e anniversaire de la naissance de Louis Pasteur (1822-1895) est l’occasion de (re)découvrir ce physicien chimiste passionné de recherche, gloire nationale du XIXe siècle, devenue internationale en raisons de ses nombreux travaux et découvertes médicaux. Il est à l’origine de 30 Instituts Pasteur dans 27 pays.

Lumière polyvalente de la recherche scientifique française, Louis Pasteur fut à la fois un grand chercheur qui sut appliquer ses propres découvertes à de nombreuses techniques et un penseur invétéré qui, comme Albert Einstein après lui, ne pouvait vivre sans une quête métaphysique de l’infini et de la place de l’homme dans l’univers.
Ces deux immenses savants ont encore en commun d’avoir été dans leur jeunesse des élèves très moyens dont les familles craignaient pour leur avenir ! Pasteur passera son baccalauréat de Sciences avec la mention « médiocre » en chimie… Néanmoins, sa passion pour l’étude et la rigueur de sa pensée vont le conduire à l’agrégation des Sciences Physiques en 1846 et il soutiendra en 1847 une thèse ayant pour sujet L’étude des phénomènes relatifs à la polarisation rotatoire des liquides

Les recherches qu’il poursuit sur les tartrates (1) l’amènent à voyager en Europe pour rencontrer des chercheurs étrangers à Leipzig, en Autriche et à Prague. Mais sa grande innovation va être la critique de la génération spontanée très en vogue auprès des savants de son temps. Ses découvertes lui vaudront en France des attaques et des conflits avec ses contemporains. 

La vie dans l’infiniment petit

Ce théoricien du vivant va guetter la vie dans l’infiniment petit et s’ingénier à montrer comment des phénomènes considérés jusque là comme purement physiques, sont en fait le fruit d’organismes vivants, invisibles à l’œil nu, des microorganismes.
Il va d’abord démontrer le rôle des levures dans les phénomènes de la fermentation et ses mémoires se succèdent sur les fermentations lactique, alcoolique, butyrique, etc. Il montre que chaque fermentation correspond à un ferment spécifique. Il découvre aussi les anaérobies qui n’ont pas besoin de l’oxygène pour vivre et qui sont à l’origine des fermentations anaérobies. Par des expériences qui sont un modèle de médecine expérimentale, et probablement en partie inspiré par son contemporain Claude Bernard, il peut déclarer en 1862 que la génération spontanée n’existe pas .

Découverte de la pasteurisation

Il étudie la formation du vinaigre et découvre que le Mycoderma aceti transforme le vin en vinaigre et pour éviter les maladies du vin qui sont dues à des fermentations spécifiques, il faut le chauffer à 55°. La pasteurisation est née. Après le vin, il s’intéressera aux maladies de la bière et prônera encore le chauffage pour se débarrasser des microorganismes responsables.
Les recherches sur les fermentations avaient conduit Pasteur à penser que les maladies contagieuses pourraient bien être aussi l’œuvre d’organismes microscopiques. L’étude des phénomènes pathologiques s’imposaient à lui mais il n’osait l’aborder. Son maître Jean-Baptiste Dumas lui imposa de s’intéresser à la maladie du ver à soie qui ravageait les cultures. Remarquant comment un parasite protozoaire arrivait à passer du ver dans la chrysalide, puis dans le papillon et enfin dans les œufs, rendant la maladie héréditaire et contagieuse, il invente le grainage cellulaire qui va sauver la sériciculture de la pébrine. Il remarque aussi qu’une autre maladie du ver à soie, la flacherie, survient principalement dans les élevages défectueux ou après l’apparition de mauvais phénomènes météorologiques (orages, vents, chaleur excessive). Il regroupe ces données et peut affirmer l’importance du terrain dans les pathologies infectieuses. 

Mis en confiance par ces résultats, et bien que n’ayant pas fait d’études médicales ou vétérinaires, il va ensuite s’intéresser aux maladies contagieuses des animaux et confirmer que la maladie charbonneuse du mouton est bien due au petit bâtonnet que Rayer et Davaine avaient découvert avant lui : la bactéridie charbonneuse. 

Découvertes de méthodes de soin

Rapidement il va identifier nombre de microbes pathogènes et préconiser l’asepsie : une méthode préventive qui s’oppose aux infections par la désinfection, la pasteurisation, la prophylaxie, la stérilisation, à la différence de l’antisepsie qui soigne les infections déclarées. 

En 1879, avec Chamberland et Roux, étudiant le choléra des poules, il découvre le principe des vaccinations préventives par inoculation de microbes atténués dans leur virulence, un peu comme l’avait fait Edward Jenner en inoculant la vaccine contre la variole. Il étudie ensuite avec Thuillier les microbes du rouget du porc et montre à ce sujet les modifications de la virulence d’un germe qui passe par des organismes d’espèces différentes.
Enfin vint le tour de force réalisé par la vaccination antirabique

En 1878, Pasteur avait commencé ses recherches sur la rage avec le jeune médecin Emile Roux, 25 ans, que son collaborateur Emile Duclaux lui avait présenté. Il tente d’inoculer la maladie au lapin en injectant salive et sang de chiens enragés. Puis il injecte des fragments cérébraux au lapin. Enfin, il découvre l’inoculation intracérébrale qui donne constamment une rage typique. Il parvient à atténuer la virulence par vieillissement et séchage des moelles épinières des lapins inoculés. 
À Villeneuve-l ‘Etang, il entreprend deux expériences : la première consiste à rendre des chiens réfractaires par des inoculations préventives, et la seconde à empêcher la rage d’éclater chez des chiens inoculés. Le 6 juillet 1885, Joseph Meister, un enfant de neuf ans mordu deux jours plus tôt, est amené à Pasteur. Après de nombreuses hésitations, on commence le traitement par des moelles de plus en plus virulentes. En août, l’enfant est considéré comme sauvé. Quelques mois plus tard, Jean-Baptiste Jupille, gravement mordu, traité au sixième jour, est également sauvé par le traitement. Bientôt des blessés affluent à Paris. La prophylaxie de la rage est efficace après morsure. 

Les recherches des deux savants aboutiront à l’obtention d’un vaccin qui peut être appliqué à l’homme après la morsure, jusqu’alors mortelle, par un animal atteint du virus de la rage (1885).
Cette découverte consacre la gloire de Pasteur. En 1888 il est placé à la tête de l’Institut Pasteur. La médecine humaine, la médecine vétérinaire, la chirurgie, l’obstétrique et l’hygiène ont été transformées par ses découvertes et, grâce à lui, la chimie, aussi bien que l’industrie des fermentations, est entrée dans des voies nouvelles. 
On notera que la maison mère de l’Institut Pasteur s’élève à Paris (15e) au 25 rue du Docteur-Roux, rendant ainsi grâce aux travaux des deux grands savants. 

(1)  Sel ou ester de l’acide tartrique
Bibliographie
Encyclopedia Universalis (2002)
Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (1994)
Bibliographie de Louis Pasteur
par Michèle MORIZE
Médecin et Formatrice à Nouvelle Acropole Paris V
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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