Histoire

Pourquoi la France s’appelle-t-elle la France ?

Pourquoi la France s’appelle-t-elle la France ? On peut imaginer l’humanité comme une immense forêt couvrant toute la surface de la Terre. Chaque peuple et sa façon d’habiter le monde y sont représentés par un arbre d’une espèce différente. Quel est l’intérêt de cette image ?

Forêt dans le monde

Elle permet de mettre en évidence l’identité de chacun. À savoir à la fois ce que chaque peuple a de singulier et ce que tous ont en commun. En effet, l’identité implique à la fois ce qui est identique mais aussi ce que chacun a de singulier. Et c’est la combinaison de ces deux opposés apparemment contradictoires qui fait l’unité de l’humanité, tant au niveau individuel que collectif, à tous les niveaux. 

 Ce qui est identique : tout comme un arbre, chaque peuple comporte trois parties, des racines qui enfoncent dans la terre nourricière leurs ramifications et lui donnent sa stabilité et sa résistance, un tronc vertical qui s’élève vers le haut et sert de pont entre les racines et le feuillage, et le feuillage qui se déploie dans le ciel en innombrables branches, rameaux et feuilles dont aucune n’est semblable à l’autre. 

• Ce qui est singulier : tout comme un arbre, chaque peuple a des racines, un tronc et un feuillage qui lui sont propres, à nul autre pareils. 

Rêvons un peu : 
On peut commencer par signaler l’érable du Canada, dont une feuille décore le drapeau, le cèdre du Liban, également présent sur le drapeau du pays, le palmiste (de l’espèce des palmiers) sur celui de Haïti, le cocotier sur celui des îles Fidji, l’acajou sur celui de Bélize en Amérique Centrale…
On pourrait suggérer pour la Grèce le laurier, symbole d’Apollon ou l’olivier qu’Athéna fit jaillir du sol pour l’offrir à Athènes, le murier pour la Chine à cause de la soie, pour l’France le pommier, si important dans la mythologie celtique.
On pense aussi au sequoia de Californie, au baobab de la partie sud de l’Afrique, au cerisier dont chaque année les Japonais célèbrent la floraison, au chêne des druides et sous lequel saint Louis rendait la justice, au frêne, arbre mythique de la mythologie germanique, au manguier originaire de l’Inde, au bouleau de la taïga, aux conifères des régions montagneuses, à l’eucalyptus des climats méditerranéens, … On pourrait également se demander à quel pays, peuple ou région du monde, on attribuerait le platane, le peuplier, le cyprès, le bambou, l’ébène, le teck, le châtaignier, l’acacia, le noisetier ou coudrier, etc… Une fois mis ainsi en évidence le fait qu’explorer la singularité d’un pays est aussi un moyen d’approfondir ce qu’il partage avec tous les autres.

Pour œuvrer sur l’âme de la France, je propose de présenter un travail sur un des éléments constitutifs de l’identité d’un peuple : sa langue. 

Pourquoi la France s’appelle-t-elle la France ?

On ne sait quasiment rien des populations qui précédèrent l’arrivée des peuples celtes en Europe, dont celle des Gaulois aux environs 500 avant J.-C. 

La conquête de la Gaule par les Romains

• L’occupation par les Romains du territoire qu’ils appelèrent la Gaule se fit en deux temps. 

• Au IIe siècle av. J.-C., entre –125 et –121, les Romains qui à l’époque sont déjà maîtres du Nord de l’Italie qu’ils appellent la Gaule cisalpine, conquièrent la région côtière le long de la méditerranée, autour de Massalia (Marseille aujourd’hui) et de Narbonne. Ils l’appellent la Gaule transalpine, celle qui est pour eux de l’autre côté des Alpes et qui leur permet un accès par terre à l’Espagne (Hispanie à l’époque).  Ils lui donnèrent aussi le nom de Provincia – dont nous sont restés les noms de Province et de Provence – ou encore Gallia narbonensis. 
• Entre 58 et 51 av. J.-C., Jules César envahit et fait la conquête du reste de la Gaule ou Gaule chevelue, qu’il rapporte dans son ouvrage, La Guerre des Gaules. En –52, a lieu la reddition de Vercingétorix.

L’époque gallo-romaine

Dans la Gaule devenue romaine, Lugdunum (aujourd’hui Lyon) devient capitale fédérale des Gaules, divisée en trois Provinces, l’Aquitaine, la Lyonnaise et la Belgique (dont la Belgique actuelle n’occupe qu’une petite partie). 
Les Gaulois se romanisent rapidement, adoptant coutumes, lois et langue des Romains. Ainsi se crée ce que l’on a appelé la civilisation gallo-romaine qui se déploie dans la paix et la prospérité pendant deux siècles, marqués par ce qu’on appelle la Pax romana. (1)
Les villes se développent selon le plan des villes romaines, les élites adoptent la culture et le mode de vie romains. De vastes domaines agricoles, les villas, se constituent autour d’une demeure à la romaine dont il nous reste de nombreuses traces. La citoyenneté romaine est progressivement accordée à un plus grand nombre.

Les invasions barbares

À partir du IIIe siècle commencent les incursions et invasions germaniques, venues d’Europe du Nord. Au Ve siècle, poussés par les Huns venue d’Asie, les Wisigoths, les Burgondes, les Alamans… s’installent en Gaule et provoquent la chute de l’Empire romain affaibli. 

L’arrivée des Francs

À la fin du Ve siècle, ils sont suivis par un autre peuple germanique, les Francs, venus du territoire de l’actuelle Belgique. Fédérés sous le commandement de leur roi Clovis, ils vont peu à peu s’imposer, étendre leurs possessions et leur autorité et fonder une dynastie, celle des mérovingiens, nommée ainsi d’après leur ancêtre plus ou moins mythique, Mérovée. Clovis fixe sa capitale à Lutèce. 
À la fin du Ve siècle, ils sont suivis par un autre peuple germanique, les Francs, venus du territoire de l’actuelle Belgique. Fédérés sous le commandement de leur roi Clovis, ils vont peu à peu s’imposer, étendre leurs possessions et leur autorité et fonder une dynastie, celle des mérovingiens, nommée ainsi d’après leur ancêtre plus ou moins mythique, Mérovée. Clovis fixe sa capitale à Lutèce. 

L’appellation France est utilisée dans la Chanson de Roland (fin XIe /début XIIe) pour désigner un territoire plus ou moins bien défini. Mais ce n’est qu’au début du XIIIe siècle, sous Philippe Auguste, qui remporte en 1214 contre les Anglais la bataille de Bouvines, considérée comme la première victoire nationale, que le titre roi de France apparaît pour la première fois et remplace celui de roi des Francs, et qu’est employé le terme regnum Franciæ – royaume de France en latin – dans des textes officiels.
Remarque : en grec, la France s’appelle encore aujourd’hui Galia.

Ainsi s’explique qu’un territoire, profondément romanisé, porte un nom d’origine germanique. Témoin du fait que la France constitue en Europe un trait d’union entre, au Nord, le monde germanique et, au Sud, le monde latin. 

(1) Désigne la longue période de paix, du Ier au IIsiècle ap. J.-C. , imposée par l’Empire romain aux régions conquises (de -27, quand l’empereur Auguste déclare la fin des grandes guerres civiles jusqu’à 180 ap. J.-C., à l’annonce de la mort de l’empereur Marc Aurèle
par Marie-Françoise TOURET
Formatrice de Nouvelle Acropole Paris
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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