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Pratiques philosophiques : #19 Éviter les prises de bec

« Celui qui se tait le premier dans une dispute est le plus digne de louange. »

Proverbe Hébreu

Peut-on éviter les altercations ? La philosophie nous suggère de nous préparer à vivre quotidiennement des obstacles pour mieux les vivre, s’ils arrivent.  

Il est des jours sans. Tout avait bien démarré et voilà que l’on s’embrouille avec un collègue qui nous agace ou avec son fils qui n’a toujours pas rangé sa chambre. Le ton monte et la discussion tourne court en nous laissant un goût amer. Mais pourquoi en arrivons-nous, malgré nous, à des altercations et des paroles qui dépassent notre pensée et empoisonnent nos relations ? Souvent avec les mêmes personnes d’ailleurs. On dirait que nous nous laissons surprendre à chaque fois et que nos bonnes résolutions semblent sans effet. Comment y remédier ?

Préparer sa pensée

Ce type de situations devait arriver aussi à l’empereur romain Marc Aurèle. Dans ses Pensées pour moi-même, on peut lire un exercice qu’il se donne pour éviter cela : celui de la « préméditation des maux ». Il s’agit d’une pratique stoïcienne qui vise à anticiper mentalement les défis et épreuves de la journée afin de s’y préparer.
Marc Aurèle suggère de réfléchir chaque jour, avant de commencer la journée, aux possibles difficultés ou contrariétés que l’on pourrait rencontrer : critiques, retards ou comportements désagréables des uns ou des autres. L’idée n’est pas de devenir pessimiste, mais de se préparer mentalement. 

Les contradictions intérieures

Voici l’exercice qu’il se proposait à lui-même : « Lorsque tu te lèves le matin, dis-toi : les êtres humains avec qui je vais avoir affaire aujourd’hui seront ingrats, insolents, déloyaux, envieux et méchants. Mais ils sont comme cela parce qu’ils ne connaissent pas le bien et le mal. »
En fait, il nous invite à ne pas prendre les choses pour nous-mêmes, mais plutôt à considérer ces comportements comme des manifestations des contradictions intérieures de nos interlocuteurs, et non comme des attaques personnelles.

En envisageant ces difficultés à l’avance, on peut les dédramatiser et se rappeler qu’elles font partie de la condition humaine. Cette préparation mentale permet d’aborder les problèmes avec plus de calme, car ils ne nous prendront pas par surprise. Ceci nous aidera à rester maître de nos émotions, en ne laissant pas les actions des autres affecter notre bonne humeur.

Isabelle OHMANN, rédactrice en chef de la Revue Acropolis
image générée par Intelligence artificielle
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de l’École de Philosophie Nouvelle Acropole France

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