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PhilosophieSpiritualité

Les moyens d’existence justes

Nous poursuivons notre chemin à travers les huit vertus de
« l’Octuple sentier », en référence à cet enseignement du bouddhisme, très pratique. Penchons-nous sur nos moyens d’existence justes.

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Qu’est-ce qu’est notre existence ? 
Au niveau étymologique, exister (du latin existere), c’est « sortir de ». C’est donc manifester qui on est, vivre pleinement dans l’espace, le temps, partager une réalité, s’affirmer dans notre singularité, se donner un rôle dans la vie, avoir de l’importance, se sentir utile, se faire reconnaître…
On constate l’existence des uns et des autres, et chacun s’éprouve à travers elle.

Pour vivre notre existence, de quels moyens avons-nous besoin ? 
Il semblerait que nous ayons besoin de plusieurs types de moyens, notamment les circonstanciels et les essentiels.

Les moyens circonstanciels, moyens changeants 

Les moyens circonstanciels varient selon les circonstances qui peuvent être changeantes. Et nous sommes en effet plus ou moins dépendants des circonstances dans lesquelles nous vivons. Bien que toutes les philosophies antiques prônent la liberté de choix au-delà des pressions de l’existence, nous restons encore très influençables par les circonstances, jusqu’à choisir parfois en fonction d’elles et non plus en rapport avec la ligne intérieure que nous nous sommes donnée ?

Nous vivons aussi dans une époque très particulière, une sorte de charnière de civilisations, entre la fin d’un modèle, et un modèle naissant, à la jonction des deux, sans savoir toujours bien nous situer dans l’un ou dans l’autre. Pourtant comme nous l’enseignent les textes des Puranas de l’Inde ancienne, nous vivons dans cet âge sombre, de confusion et de matérialisme, qu’ils nomment Kali Yuga. La caractéristique de cet âge, c’est l’accélération du temps. Il y aurait une intensification de l’énergie à venir qui rendrait la vie difficile. Néanmoins pour ceux qui seraient capables de s’exercer à surmonter les difficultés, cela offrirait des perspectives de développement que les temps précédents, plus statiques, ne pouvaient permettre.
Au lieu de vivre avec les regrets, ou de se projeter dans le virtuel pour échapper à notre réalité, les philosophes antiques nous invitent à nous détacher de ces moyens circonstanciels, pour nous concentrer sur notre essence. 

Les moyens essentiels 

Que seraient nos moyens essentiels ? 
Ceux qui nourrissent notre essence d’Être, et qui répondent à notre idéal de vie. Ceux qui ne varient pas mais sont constants, et touchent à notre universalité. La morale stoïcienne nous recommande de vivre selon la vertu, qui suffit à assurer notre bonheur et notre liberté intérieure. Guidés par une pratique vertueuse, nous saurons choisir nos moyens d’existence juste. Ils impliquent de ne pas gagner sa vie ou conduire sa vie en étant nuisible à autrui. Car il nous faudra apprendre à combiner notre liberté intérieure avec le souci de l’autre. Nous ne pouvons pas vivre impunément au détriment du collectif, ni dans le retrait de la vie publique. 
Ces moyens intérieurs qui ne dépendent que de nous et de notre propre travail à être plus vertueux, donc plus libres, nous relient à notre principe d’humanité. Faisant partie d’un tout, comment puis-je vivre ma vie, sans dépendre de ce tout, en apportant ma contribution à ce tout, et sans nuire ni à moi-même, ni à l’ensemble ? 

Comme questionne Epictète (1) : « Quelle place aurai-je dans la cité ? Celle où tu pourrais rester loyal et digne d’estime ». Et comme renchérit Cicéron, l’homme est créé pour ses semblables, pour donner et recevoir, car un échange de bienfaits mutuels forme une société belle et durable. 

Concluons par ses paroles du Bouddha, recueillies dans les textes les plus anciens (2) :  « Que le sage vive en son village comme l’abeille recueille le nectar sans abîmer la fleur dans sa couleur et dans son parfum. Ne vous occupez pas des fautes d’autrui, ni de leurs actes, ni de leurs négligences. Soyez plutôt conscients de vos propres actes et de vos propres négligences ».

À vos pratiques d’observation ! 

Exercice
De quoi je vis ? quels sont les moyens circonstanciels avec lesquels je vis ? et ai-je fait le choix de mes moyens essentiels ? 
Pourquoi je vis ? 

Écoute musicale pour votre méditation : 
Schubert : Fantasie in F minor – Lucas & Arthur Jussen
https://www.youtube.com/watch?v=UyjzqPPXDcw

(1) Arrien de Nicomédie, Manuel d’Epictète, XXIV, Éditions Les échos du Maquis, version électronique, 2011
(2) Rahula Walpola, L’enseignement du Bouddha, d’après les textes les plus anciens, 2014
par Catherine PEYTHIEU
Formatrice de Nouvelle Acropole
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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