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Découverte d’un nouveau site maya, un travail communautaire de réalisation

Un complexe maya gigantesque a été découvert en juin 2020 dans le Sud-est du Mexique. Dénommé « Aguada Fenix » il a eu l’honneur de la presse internationale, dont la Revue Nature, qui en a publié des images saisissantes.

Les dimensions du complexe sont impressionnantes : 1400 m de long, 400 m de large, et 9 chaussées qui rayonnent autour de lui. Il repose sur un plateau artificiel qui surplombe la plaine environnante de 10 à 15 mètres et daterait de plus de mille ans avant notre ère. Il se trouve être ainsi la plus ancienne structure mise à jour de la civilisation maya.
D’après l’archéologue Takeshi Inomata de l’Université d’Arizona le volume total du complexe et de ses plateformes dépasserait celui de la pyramide de Gizeh.

Il y a trois ans une équipe internationale de chercheurs a survolé la forêt tropicale du Guatemala et utilisé la technologie Lidar (Light Detection and Ranging) qui scanne avec un laser les plans de surface et permet de détecter les structures cachées dans la végétation. La cartographie lidar a l’énorme avantage de repérer des différences de hauteur de quelques centimètres et de les enregistrer.

Les sites mayas

À l’apogée de la culture maya, d’environ 1000 av. J.-C. jusqu’au IXe siècle ap. J.-C., la zone de peuplement s’étendait bien au-delà des anciens centres cérémoniels, qui ont été restaurés aujourd’hui. Tandis que les élites de la société hiérarchisée rivalisaient dans les centres, les gens ordinaires vivaient ici.
Dans le site Aguada Fenix les structures ne sont pas d’une architecture monumentale. Il s’agit essentiellement de petits bâtiments résidentiels et de plateformes en argile sur lesquelles se trouvaient les maisons des gens du peuple, On y trouve aussi des sentiers dont le plus long mesure 6,3 km, des systèmes d’irrigation, des réservoirs, des terrasses agricoles, des canaux et des murs défensifs. « Nous sommes profondément impressionnés par les informations que le processus lidar nous donne sur la façon dont les gens s’installent, la complexité de la société et la vie quotidienne des simples agriculteurs » déclare Nicolai Grube de l’Université de Bonn, qui se réfère également aux travaux d’Arlen et Diane Chase. Ces derniers ont travaillé pendant de nombreuses années dans la ville maya de Caracol au Belize et publié une étude de la région en 2011.

La construction de la plateforme et des autres structures s’est faite en plusieurs phases et a duré environ 200 ans. Les masses de terre déplacées ont été considérables : environ 4 millions de mètres cubes, nécessitant plus de 10 millions de journées de travail. L’horizontalité des plateformes qui caractérise Aguada Fénix (contrairement aux pyramides plus tardives) serait liée à l’influence de la culture olmèque primitive sur le golfe du Mexique. Bien que le site présente certaines similitudes avec l’ancien centre cérémoniel olmèque de San Lorenzo à 400 km à l’Ouest, la communauté d’Aguada Fenix n’avait probablement pas d’inégalité sociale marquée comparable à celle de San Lorenzo. Aguada Fenix et d’autres complexes cérémoniels de la même période suggèrent l’importance du travail communautaire dans le développement initial de la civilisation maya.

Lire sur internet
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/03/le-plus-ancien-et-vaste-site-maya-decouvert-au-mexique-grace-a-des-impulsions-laser_6041657_1650684.html
https://www.lefigaro.fr/sciences/au-mexique-l-extraordinaire-decouverte-d-un-gigantesque-site-maya-20200608
https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/06/mexique-decouverte-dun-complexe-maya-vieux-de-plus-de-3-000-ans
https://www.youtube.com/watch?v=48p4ibQtPoo
par Michèle MORIZE

La civilisation maya, une brillante civilisation précolombienne

Les Mayas sont à l’origine d’une brillante civilisation précolombienne d’Amérique centrale dont les territoires s’étendaient au nord, dans la péninsule du Yucatán, au centre de l’État du Tabasco au Honduras et au sud incluant l’État du Tabasco (Mexique) au Honduras et les hautes terres du Guatemala et du Chiapas, ainsi que la côte pacifique du Guatemala.
Le mot maya signifie « maïs », céréale qui tient une place primordiale dans les mythologies précolombiennes et dans la vie quotidienne des Mayas. Ils se sont désignés eux-mêmes « hommes du maïs ». Réputée pour son architecture grandiose (pyramides à degrés), une connaissance profonde de l’astronomie (calendrier solaire de 365 jours) et des mathématiques (en base 20 et utilisant le zéro) ainsi que des inscriptions hiéroglyphiques, la culture maya s’est étendue sur une période allant de 1500 av. J.-C. à 1687. Elle atteignit son apogée entre 750 et 950 et ensuite déclina. Les Mayas abandonnèrent leurs centres urbains autrefois très peuplés, et leurs imposants édifices tombèrent en ruine. La disparition de la civilisation maya, en deux siècles reste une énigme pour les archéologues. Différents facteurs sont invoqués : appauvrissement des sols, dérèglement climatique amplifié par la déforestation système politique archaïque, guerres intestines, invasions étrangères…

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