Derniers articles
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Société
La crise du Coronavirus : drame ou tragédie ?
Hubert Védrine (1) déplore l’absence d’une véritable communauté internationale révélatrice d’une mondialisation fondée essentiellement jusqu’ici sur une dérèglementation financière et une localisation des productions industrielles là où les coûts salariaux sont les plus faibles. La communauté internationale n’est pas préparée à faire face à une pandémie mondiale. Selon Marcel Gauchet (2) « la paix et la prospérité, jointes au court-termisme de la performance économique, ont évacué la dimension stratégique de l’existence politique. L’accroissement des droits individuels et des moyens matériels de chacun est devenu le seul horizon concevable ». Pour Hubert Védrine, « on a la confirmation que l’U.E. (3), le marché unique et la politique de la concurrence ont été conçus pour un monde sans tragédie ». Ce modèle a été conçu par une Europe naïve, incapable de voir les signes annonciateurs des crises qui s’accumulaient. À l’avenir, il faudrait que l’Europe et les Européens deviennent plus pragmatiques. En…
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Arts
À la découverte de Bollingen, la tour alchimique de Jung
Au bord du lac de Zurich se trouve une étrange bâtisse, construite par le psychiatre C. G. Jung. Elle ressemble à un petit château garni de plusieurs tours et se situe à Bollingen, sur la rive septentrionale du haut-lac (Obersee) de Zurich dans le canton de Saint-Gall en Suisse. Ce lieu lui permit de s’extraire de l’agitation du monde et vivre en harmonie avec la nature dans un espace hors du temps. Début mars 2020, nous sommes allés en Suisse, notre pays d’origine, avec Fernand Schwarz, à la rencontre des lieux de vie de Jung dont nous admirons profondément la démarche et l’exemple de vie. Au-delà de ses diplômes et son allure impressionnante, le Dr Jung cachait une âme qui cherchait en tout la simplicité et le retour aux mystères les plus profonds de la nature et de l’homme. Nous avons visité la majestueuse maison familiale que Jung fit construire en 1905 à Küsnacht sur les bords…
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Philosophie
Donner vie aux valeurs morales
Nous commençons toujours une année avec des espoirs, convaincus que la nouvelle mesure du temps doit être en notre faveur, en résolvant nos conflits les plus pressants. Néanmoins, année après année, nous découvrons que les jours continuent à être plus ou moins semblables, et que tant la solution des conflits qu’une dose plus importante de joie continuent à être le produit de nos propres décisions et actions. À coup sûr, il n’est pas facile de se décider dans tous les cas, surtout lorsque nous avons sous les yeux diverses options… ou aucune. Pas plus que de trouver la joie, en sous-estimant des petites choses qui, cependant, arrivent chargées de satisfaction. Plutôt que rester paralysés, mieux vaut prendre une décision, faire usage de la fortitude que nous avons tous intérieurement. Il est possible que nous choisissions une option incorrecte mais au moins nous savons que nous pouvons la corriger ; et cela…
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Histoire
100e anniversaire de la canonisation de Jeanne d’Arc, sainte et guerrière
« Souvenons-nous toujours, Français, que la patrie chez nous est née du cœur d’une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu’elle a donné pour nous. » (1) Le 16 mai 2020, s’est commémoré, dans le plus grand des silences, COVID 19 oblige, le centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc, le 16 mai 1920 par le pape Benoît XV et de l’institution en France d’une fête nationale de Jeanne d’Arc, chaque année le 2e dimanche de mai. Les festivités prévues n’ont pu se tenir, mais ce centenaire vient à point pour rendre hommage, selon André Malraux, « à la seule figure de notre histoire sur laquelle se soit faite l’unanimité du respect. » (2) Jeanne est née à Domrémy le 6 janvier 1412 et morte, brûlée vive sur le bûcher, à Rouen le 31 mai 1431, à 19 ans. Son épopée ne durera que deux ans. « Je suis venue ici…
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Sciences humaines
L’art de la mémoire dans l’Antiquité
Il est étrange que l’art de la mémoire qui a influencé la culture occidentale durant plus de deux mille ans soit largement tombé dans l’oubli. On connaît tout au plus l’expression « palais de la mémoire », le plus souvent associée aux philosophes de la Renaissance comme Giordano Bruno, alors que c’est une discipline qui prend racine dans l’Antiquité gréco-romaine. Les découvertes actuelles des neurosciences sur le fonctionnement de la mémoire remettent au goût du jour ces connaissances antiques. Une discipline inventée par les Grecs L’art de la mémoire fut inventé au Ve siècle avant J.-C par le poète grec Simonide de Céos, puis développé par l’illustre Cicéron, le rhéteur et pédagogue latin Quintilien, et par un maître de rhétorique romain inconnu, auteur de l’ouvrage Ad Herennium. Le plus ancien témoignage nous vient de Simonide de Céos (556 environ à 468 avant J.-C.), un des poètes lyriques grecs les plus admirés. On…
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Spiritualité
« Méditations », la vie intérieure de l’Empereur Marc-Aurèle
« Ne désire qu’une chose, et c’est qu’il n’y ait dans ta vie ni action ni repos qui ne s’applique à l’intérêt de la société. (IX, 12) » Marc-Aurèle (121-180) fut un empereur romain, qui dirigea l’Empire à son apogée et un philosophe qui tenta d’appliquer toute sa vie les principes de l’école de philosophie stoïcienne. Il écrivit « Pensées pour moi-même », recueil de méditations, qui s’inspirèrent des enseignements des stoïciens, Zénon de Citium, Épictète et Sénèque. Ses « Pensées » sont toujours d’actualité et utiles dans les périodes troublées actuelles. Cet ouvrage, si particulier dans l’histoire de la philosophie, est constitué des méditations ou réflexions que l’empereur Marc-Aurèle écrivait en grec, la nuit, après avoir rempli ses devoirs impériaux. Il s’agit d’exercices intérieurs, probablement ceux de l’école stoïcienne, si étroitement liés à sa nature et au caractère romain en général. La philosophie stoïcienne, sans cesser de répondre aux problèmes théoriques généraux, se…
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Société
Le rôle de la jeunesse, retrouver le courage d’agir
La jeunesse, pleine de fougue et de folie que l’on a l’habitude de voir se lancer dans des projets délirants, à quoi est-elle occupée en ce moment ? Au service de quoi mobilise-t-elle toute son énergie ? C’est la question que l’on est en droit de se poser lorsqu’on la croise, la nuque brisée, le regard éteint, parfois méfiant, un bruit de fond vissé au creux de ses oreilles qui assassine toutes ses tentatives de penser. Avec l’obsession effrénée de se distraire sans relâche, de se divertir à s’en oublier elle-même. La jeunesse n’est plus que témoin de l’histoire, elle fuit et semble impuissante face aux crises qui lui sont pourtant déclarées. Communiquer pour se relier Ce constat ne peut résumer notre génération, celle qui grandit aujourd’hui à vos côtés. Et pourtant, on est en droit de se demander comment notre esprit se forme dans nos universités et nos écoles. Un esprit…
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Société
Nos héros du quotidien
La crise du coronavirus est en train de nous faire découvrir que d’une part, tout peut changer et s’arrêter soudainement, et le bruit trépidant de nos cités devenir un silence accablant ou inspirateur, c’est selon. Que le simple geste d’aller au supermarché acheter des denrées quotidiennes cache en arrière-plan une chaîne incroyable d’acteurs, depuis celui qui fabrique chaque élément d’un pack de lait jusqu’aux transporteurs et même aux caissières que nous regardons d’un air indifférent. Et soudain, nous découvrons de plus près l’effort extraordinaire et quotidien des soignants qui deviennent nos héros, fantassins et soldats de cet étrange combat. Oui, nous nous sentons plus proches les uns des autres et ceux qui ne peuvent agir en première ligne, inspirés par l’exemple de ces vaillants acteurs, ressentent le besoin de sortir aux fenêtres et d’applaudir : un moyen d’exprimer de la gratitude et des sentiments positifs pour confirmer que nous nous…
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