Sciences

« Homo sapiens », une seule Humanité

Malgré la diversité de peuples dans le monde, l’humanité est une. Cette unité est démontrée, entre autres par la science, dans la découverte d’un ensemble génétique identique pour toute l’humanité. 

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La pandémie de COVID-19 a une nouvelle fois révélé l’unité de l’humanité. Le virus a provoqué la maladie de la même manière dans tous les groupes humains, dans toutes les sociétés, dans tous les pays. Les différentes variantes du coronavirus qui ont été découvertes dans des points précis de la planète se sont propagées aux quatre coins du monde. De même, les stratégies de lutte et les recommandations de prévention ont fonctionné pour tout le monde de la même manière, et les vaccins ont été efficaces dans tous les pays à des niveaux similaires. Tout cela montre que les huit milliards d’êtres humains qui habitent actuellement la Terre ne forment qu’une seule humanité.

L’humanité, un ensemble génétique unique

Depuis des décennies, la science est claire et catégorique : tous les êtres humains qui vivent aujourd’hui sur la planète font partie d’un unique ensemble génétique, d’un seul taxon (groupe) appelé Homo sapiens par les scientifiques, sans qu’il y ait de fractionnement en sous-ensembles différenciés. 
Il n’y a pas de races, de groupes ethniques ou de tribus qui conservent des traits biologiques ou génétiques différents des autres et, ce qui est le plus décisif, il n’existe pas de races, de groupes ethniques ou de tribus avec un développement évolutif différent ; il n’existe pas d’êtres humains supérieurs ou inférieurs. Il n’y a pas d’êtres humains plus avancés que les autres du point de vue de l’évolution de l’espèce.
Ce fait est pertinent à garder à l’esprit à ce moment historique, dans lequel les idéologies suprémacistes du passé sont dépoussiérées dans des versions mises à jour. Aucun argument scientifique ne soutient l’idée qu’une partie de l’humanité est meilleure que l’autre du point de vue de notre espèce en tant que telle.

Projet du génome humain

La génétique a été l’une des branches de la biologie qui a apporté les preuves incontestables de l’unité de l’humanité. En 2003 s’est achevé le « Projet du Génome Humain » qui a réussi à identifier la séquence complète de l’ADN humain. Pour cela, on a utilisé l’ADN d’hommes et de femmes d’origine afro-américaine, chinoise, asiatique, latino-américaine et caucasienne. Près de 30 000 gènes ont été identifiés qui permettent la formation de 250.000 à 300.000 protéines différentes. On peut affirmer que notre manuel d’instructions génétiques contient 
3 055 millions de lettres et que chaque être humain partage avec les autres 99,99 % du même code génétique. Seuls 1 250 nucléotides séparent une personne d’une autre.
Par conséquent, il n’existe pas de barrière génétique à la reproduction entre deux êtres humains. 
Lorsque deux êtres ont cette barrière génétique, même s’ils sont morphologiquement très similaires, leur descendance est stérile. Cela ne se produit pas parmi les êtres humains actuels. La descendance de deux êtres humains pris au hasard parmi toute l’humanité est viable reproductivement (en l’absence de toute autre circonstance pathologique).
Cette unité est également perçue devant une exposition à des agents pathogènes. À conditions immunologiques et sanitaires égales, un agent qui provoque une pathologie chez un individu quelconque peut provoquer un effet similaire chez un autre individu, quelle que soit son origine.

Différence épigénétique

La réponse physiologique adaptée de différents groupes humains à différentes conditions environnementales, par exemple les conditions extrêmes des régions du nord de la Sibérie ou des déserts brûlants du sud-ouest de l’Afrique et la grande variété d’environnements habités par l’homme entre ces deux extrêmes, n’est pas la conséquence d’une adaptation évolutive ; il n’y a pas de différence génétique comme cela a été démontré. Dans tous les cas, il existe une différence épigénétique, c’est-à-dire que les différents environnements donnent lieu à des expressions variées d’un même génome. 
D’autre part, on connaît de plus en plus l’importance du « microbiome humain », c’est-à-dire la communauté extrêmement riche et variée des microorganismes qui habitent à la surface et à l’intérieur de chaque personne et qui permettent une grande plasticité adaptative. Aujourd’hui, chaque individu est défini comme un « holobionte », c’est-à-dire un organisme dans lequel coexistent une multitude d’autres espèces, principalement des bactéries et des virus, étroitement liées les unes aux autres et à l’individu dont elles font partie, leur état de santé et leur adaptation à l’environnement étant la conséquence des dites relations. Nous ne sommes donc pas face à des faits différentiels entre humains attribuables aux caractéristiques intrinsèques de chacun.

L’humanité une, diversité de cultures et de représentations

Or, parler d’une Humanité unique, ce n’est pas parler d’une Humanité uniforme. Parmi les huit milliards d’êtres humains, il existe une grande et enrichissante diversité, qui s’exprime fondamentalement à travers une variation infinie de cultures et de représentations. Cette grande diversité, loin d’être une entrave pour l’humanité ou un motif de classification sur des échelles des meilleurs ou des pires, représente une énorme richesse et une opportunité pour l’avenir parce que chaque culture contient des solutions efficaces aux mêmes problèmes.

La grande capacité créative et adaptative de l’être humain, grâce à son évolution culturelle et spirituelle, a produit des réponses infinies aux problèmes que nous partageons tous. On pourrait dire que si l’humanité se caractérise par un code génétique avec plusieurs milliers de gènes dont l’expression permet l’adaptation à un large gradient de circonstances environnementales, elle dispose également d’un grand patrimoine culturel. Il est défini sous des formes innombrables dont les possibilités offrent une énorme variété d’interprétations et de réponses aux circonstances qui ont toujours préoccupé tous les êtres humains. 

Nouvelle Acropole enseigne l’idée d’unité dans l’Humanité et rejoint également l’idée que l’Homo sapiens constitue une seule Humanité.

Article extrait de la revue espagnole Esfinge et traduit de l’espagnol par Michèle Morize
par Manuel RUIZ
Professeur de biologie
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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