«Journée internationale des droits des Femmes » un combat du passé et de l’avenir
La « Journée internationale des droits des femmes » est devenue une institution incontournable célébrée dans le monde, le 8 mars de chaque année. Elle permet de faire le bilan de la situation des femmes et des filles du monde entier, de faire entendre leurs revendications, et de célébrer les victoires acquises au cours de l’année.
Le concept de la Journée internationale des droits des femmes date du XIXe siècle et s’est institutionnalisé dans la seconde moitié du XXe siècle.
Les droits de la femme dans l’Histoire
Le concept de la Journée internationale des droits de la Femme est né au XIXe siècle, le 8 mars 1857 lorsque les ouvrières de l’habillement de la ville de New-York ont défilé dans les rues, comme des hommes, portant pancartes et banderoles, pour des meilleures conditions de travail et le respect de leur dignité. Le 21 juin 1908, 250 000 suffragettes réclament le droit de vote des femmes à Londres.
En 1910, au Danemark, lors d’une réunion de l’Internationale socialiste des Femmes à Copenhague, Clara Zetkin, journaliste, militante socialiste et féministe allemande propose la création d’une « Journée internationale des femmes ». L’obtention du droit de vote est l’une des premières revendications qui motive la naissance de cette journée.
Le 8 mars 1917, les ouvrières de Saint-Pétersbourg se mettent en grève pour protester contre leurs conditions de travail (en raison de la guerre 1914-18, de nombreux hommes sont partis au front et elles ont dû travailler). Cette date deviendra la « Journée internationale des femmes » à travers le monde.
En 1945, la Charte des Nations unies est signée à San Francisco pour proclamer l’égalité des sexes comme droit fondamental. Les manifestations se multiplient une fois par an dans le monde entier pour l’égalité hommes-femmes.
En 1977, l’ONU officialise la « Journée internationale des Droits des Femmes », appelant tous les États membres à la célébrer chaque année.
En 1982, François Mitterrand et Yvette Roudy, ministre déléguée aux droits des femmes proclament en France la « Journée internationale des droits des femmes ».
En 1995, lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes, 189 pays signent la Déclaration et le Programme d’action de Beijing qui projettent un monde où les femmes et les filles pourront exercer leurs libertés et leurs choix, notamment le droit de vivre sans violence, le droit à l’éducation, le droit de participer à la prise de décision et le droit de recevoir un salaire égal pour un travail égal.
En 2014, La 58e session de la Commission de la condition de la femme (CSW) – principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes – a examiné les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) en faveur des femmes et des filles.
En 2022, L’ONU a défini un thème pour la Journée Internationale des droits de la Femme : « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable » pour mettre en valeur la contribution des femmes et des filles du monde entier dans les actions pour limiter les effets des changements climatiques et en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour tous.
Les filles et les femmes, premières victimes d’inégalités et de discriminations
Selon Amnesty international, chaque jour, des milliers de femmes et de jeunes filles sont victimes d’humiliations, de privations, de harcèlements, de viols, de violence, de féminicides, de traitements inhumains et dégradants, perpétrés au nom de traditions ou de lois injustes (meurtres pour sauver l’honneur de la famille, mariages précoces, interdiction d’interruption volontaire de grossesse, mutilations génitales féminines…). Les femmes qui revendiquent leurs droits sont souvent la cible d’une répression accrue.
Les discriminations des femmes par rapport aux hommes
70 % des femmes – sur 1,2 milliard de personnes pauvres – ont un revenu inférieur à un dollar par jour.
Alors que les femmes effectuent 66 % du travail mondial et produisent 50 % de la nourriture mondiale, elles ne perçoivent que 10 % des revenus.
Près de 80 % des jeunes dans le monde, ni employés, ni scolarisés, ni en formation ou en apprentissage, sont des femmes.
D’après une étude YouGov réalisée en France en 2021, 64% des Français interrogés considèrent que les femmes et les hommes sont égaux et 88% d’entre eux estiment que les femmes et les hommes devraient percevoir en général un salaire égal.
Et d’après un récent sondage du Secrétaire général des Nations Unies, les femmes sont à la tête des États de 22 pays et n’occupent que 24,9 % des postes parlementaires nationaux. Au rythme actuel des progrès, il faudra encore 130 ans avant que l’égalité des sexes parmi les chefs de gouvernement ne soit atteinte.
Les femmes sont également au premier plan de la lutte contre la COVID-19, en tant que travailleuses de première ligne et professionnelles de santé, en tant que scientifiques, médecins et pourvoyeuses de soins, mais elles sont pourtant payées 11 % de moins que leurs homologues masculins à l’échelle mondiale.
L’Objectif de Développement Durable 8.5 fixé par l’ONU engage les États membres d’ici 2030 à « parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées, un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale ».
La lutte pour le droit à la liberté et à la dignité des femmes reste un combat pour les années à venir tant que tous les pays du monde ne considéreront pas les femmes et les filles comme des êtres humains à part entière dans leur liberté et leur dignité, malgré les nombreuses actions entreprises par les femmes individuelles, les associations, les commissions de l’ONU…