Société

Le descendant du léopard des neiges

Une chronique qui embrasse la totalité du destin d’un peuple, de sa naissance, de son évolution, de ses conflits et de ses erreurs. 

Descendant du léopard des neiges
Descendant du léopard des neiges

En des temps ancestraux alors que seule la nature permettait à l’homme de survivre, la sécheresse s’’abattit sur une région qui occupe les monts d’Ala Taou, les chaînes de l’Alaï et du Kockchal ainsi qu’une partie des plateaux et des plaines voisines du lac Koul. Cette région, le Kirghizistan est peuplée de montagnards mongols.
Bientôt survînt la famine. Les chasseurs prirent alors la décision de violer une règle de leurs pères : ne pas tuer d’animaux en train de s’abreuver.
Lors d’un hiver rigoureux, le chef des tribus des montagnes les léopards des neiges, Kojajach le chasseur, entreprit de trouver un raccourci dans les chaînes montagneuses pour aller demander de l’aide aux tribus musulmanes des plaines. Ainsi commence cette épopée de légende khirghize, parue en 1984 où Tolomouch Okeev immense réalisateur de ce pays organise un climat de merveilleux qui nous emmène dans des rituels et des zones inconnues.

Cette chronique embrasse la totalité du destin d’un peuple, de sa naissance, de son évolution, de ses conflits et de ses erreurs.
Okeev montre la construction d’une identité tribale et ethnique : une épopée. Il restitue vivante une culture du patrimoine universel. La caméra se place toujours à l’endroit privilégié où l’homme est en osmose la plus parfaite avec la nature. Science extraordinaire du cadre et du plan d’ensemble destinée à imprimer dans l’esprit du spectateur la verticalité de la montagne et de ses gouffres, opposée à l’horizontalité de la plaine d’où viendra le mal, c’est-à-dire la fin d’un paradis.

Longtemps après sa vision ce film demeure dans la mémoire comme un constant émerveillement, une source limpide de richesses oniriques et de splendeurs visuelles, un modèle de lyrisme naturaliste. Le contenu écologique de l’oeuvre est éminemment moderne et en même temps panthéiste.

Tolomouch Okeev, l’un des très grands maîtres du cinéma mondial, formé par l’école soviétique, fut découvert au Festival des trois continents à Nantes en 1984. Aucun distributeur français ne voulut prendre le moindre risque pour le faire connaître sur nos écrans. D’où l’urgence de montrer que cet artiste a existé.

Par Lionel TARDIF
Toiles du mardi Mardi 4 mai 2013 à 19 heures
Espace Daniel Sorano, 16, rue Charles Pathé – 94300 Vincennes
Tel. 01 43 74 73 74 – www.espacesorano.com

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