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Les exercices spirituels philosophiques : #10 L’élévation de la conscience

« Prendre son vol chaque jour ! Au moins un moment qui peut être bref, pourvu qu’il soit intense. »

Georges Friedmann, La Puissance et la Sagesse

Tous les maux de la terre ne viendraient-ils pas du fait d’avoir sans cesse le nez dans le guidon ou de ne pas voir plus loin que le bout de son nez ? Vivre sans recul, c’est un progrès pour un canon mais pas pour un cerveau !

Nous aider à prendre de la hauteur, voilà exactement ce que l’on attend de la philosophie. Car nous savons que la perspective permet de contextualiser ce que nous vivons et au final le relativiser. Pour cela les philosophes nous invitent à nous élever.
Comme le dit Marc Aurèle : « Suppose que, subitement élevé dans les airs, de là-haut tu contemples les choses humaines et leur mobilité, comme tu les mépriserais en voyant en même temps l’immense étendue où demeurent les habitants de l’air et des régions éthérées ! ».

Le pouvoir de l’immensité

Aujourd’hui il nous est beaucoup plus facile qu’au temps des Romains d’imaginer le large espace et notre voyage dans les contrées intersidérales pour contempler la Terre de là-haut. Nous pouvons ainsi visualiser de haut nos habitats, nos villes, nos régions, les océans, les continents, et ainsi balayer du regard un monde de plus en plus large. Alors les choses perdent petit à petit de leur importance. Avec un peu d’imagination, elles finissent même par n’être que de minuscules points insignifiants comparés à la vastitude de l’univers.

Cette confrontation à l’immensité nous renvoie également à nous-mêmes, à la petitesse de notre être et de notre existence. Marc Aurèle, qui était à son époque, le maître incontesté de l’Empire romain, symbole de pouvoir, puissance et gloire par excellence, se disait à lui-même que tout empereur de Rome qu’il était, sa réalité ne dépassait pas celle d’un grain de sable dans l’univers.

En comprenant et en acceptant que ce qu’il vit participe d’un ordre universel qui le dépasse et dans lequel s’inclut, le philosophe peut alors maîtriser son imagination pour quitter la fantaisie et les passions qui perturbent son âme.

S’élever au quotidien

C’est ainsi que chaque jour nous pouvons consacrer un moment pour nous élever spirituellement au-dessus des préoccupations matérielles et nous concentrer sur des aspirations plus élevées. Prenons donc un moment chaque jour pour nous élever mentalement au-dessus de notre vie quotidienne et considérer le monde dans son ensemble. Contemplons les montagnes, les océans, les forêts et les étoiles, et essayons de vous voir comme une petite partie de l’univers.

Isabelle OHMANN
Rédactrice en chef de la Revue Acropolis
© Nouvelle Acropole 
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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