Les exercices spirituels philosophiques : #17 Ne pas se contrarier

Le destin conduit celui qui consent et tire celui qui résiste.
Cléanthe, philosophe stoïcien
Qui d’entre nous a vécu une journée sans rencontrer au moins une contrariété ? Ce n’est pas possible direz-vous. Oui, car les problèmes font partie de la vie dit-on, et c’est une évidence !
Ce qui est moins évident c’est de ne pas en être contrarié. Comment ne pas s’énerver lorsque quelqu’un nous fait faux bond ? Ou lorsque l’on reçoit des critiques injustifiées ? Ou tout simplement quand notre machine à café rend l’âme juste au petit-déjeuner ?
Rester calme ?
Face aux difficultés il faut rester philosophe dit-on. C’est vrai et nous pouvons nous inspirer des stoïciens qui ont beaucoup travaillé le sujet. Epictète nous révèle une formule puissante pour rester calme. Il nous dit que ce ne sont pas les choses qui nous contrarient mais la représentation que l’on s’en fait. Autrement dit ce ne sont pas les problèmes en eux-mêmes mais le jugement que nous portons sur elles qui nous fait sortir de nos gonds. Nous pouvons d’ailleurs constater que tout le monde ne réagit pas de la même manière aux mêmes situations.
C’est donc sur l’image que nous nous faisons des évènements qui surviennent que nous devons agir.
Embrasser ce qui arrive
Pour cela les stoïciens nous proposent une posture utile. Au lieu de résister et de râler devant les problèmes, ils nous encouragent à embrasser pleinement ce qui arrive, que ce soit positif ou négatif. Leur idée est que l’on parvienne à voir chaque événement comme une partie nécessaire du grand ordre cosmique. Pour eux, chaque chose advient conformément à un ordre qui nous échappe peut-être mais qui existe néanmoins, à l’image des rouages invisibles qui rendent la nature à la fois intelligente et harmonieuse.
« Amor fati »
Il s’agit d’aimer ce qui nous arrive, ce que l’on a appelé amour du destin ou « amor fati ».
Pourquoi pratiquer l’acceptation des événements, n’est-ce pas un peu fataliste ? Parce qu’on ne peut pas empêcher ce qui est déjà là, tout simplement, et il faut faire avec. Par exemple, si le train est en retard, on ne peut pas l’accélérer. Mieux vaut alors se concentrer sur ce que l’on peut faire pendant l’attente (lire, méditer) plutôt que sur l’injustice de la situation.
Une autre posture consiste à voir chaque difficulté comme une occasion de pratiquer la patience, la résilience ou une autre vertu. Par exemple, si quelqu’un nous coupe la route, voyons cela comme une opportunité d’exercer notre calme.
C’est simple, il suffit de changer de regard. Ainsi les difficultés ne troubleront plus notre sérénité !