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L’histoire de Dédale, le génial inventeur

Nous allons vous raconter l’histoire de l’inventeur le plus célèbre de l’histoire, celle de Dédale que l’on racontait déjà en des temps très anciens, dans la Grèce antique.

La terreur régnait dans l’ile de Crète. Nul ne savait quand le monstre allait frapper. Nul ne savait où il allait surgir, massacrant les êtres humains pour les dévorer. C’était une créature abominable, qui portait une tête de taureau sur un corps d’homme. Il était né de la reine Pasiphaé et d’un taureau sorti des eaux. On l’appelait le Minotaure. 
Assis sur un rocher, face à la mer, éblouissante de soleil, Dédale songeait. À la demande du roi, il avait inventé un palais, immense, plein de couloirs et de recoins, si tortueux que même lui ne pouvait y retrouver son chemin. On l’appelait le labyrinthe. Le roi Minos y avait fait enfermer le Minotaure. Les Crétois pouvaient désormais vivre tranquilles. Le monstre ne sèmerait plus la mort sur son passage. Cependant, chaque année, le roi d’Athènes, Égée, devait livrer à Minos, pour donner en pâture au Minotaure, sept jeunes gens et sept jeunes filles. 
Dédale rentrait chez lui, lorsqu’il aperçut à quai une galère qui n’y était pas quelques heures plus tôt. Des gardes armés en faisaient descendre sept jeunes gens et sept jeunes filles vêtus de blanc. 

Ariane et Thésée

Dans le groupe des prisonniers, on remarquait un jeune homme athlétique, à la démarche fière, qui gardait la tête haute au milieu de ses compagnons accablés. « C’est Thésée, le fils du roi d’Athènes, dit quelqu’un à côté de Dédale. Il paraît qu’il n’y a plus de brigands ni de monstres dans son pays. On dit qu’il les a tous tués ».
La fille du roi Minos, Ariane, était là, venue en curieuse avec ses amies. Son regard croisa celui de Thésée. Dès cet instant, Ariane sut que son destin était lié à celui du jeune prince. Elle réussit à le voir en cachette dans sa prison. Ils s’aimèrent.
« Crois-tu qu’un fils de roi se livre sans résistance à la mort, disait Thésée en serrant ses poings puissants. Si je suis venu ici, c’est volontairement. Et je tuerai le Minotaure. Puis nous partirons, loin de la fureur de ton père.
Tu ne mourras pas, murmurait Ariane éperdue. Je t’aiderai. »

Le conseil de Dédale

C’est un héros, songeait-elle, tard dans la nuit, alors qu’allongée, elle attendait le sommeil qui la fuyait. Il tuera le Minotaure. » Soudain, elle se dressa sur son lit : « Comment sortira-t-il du labyrinthe ? pensa-t-elle avec horreur. Personne ne sort du labyrinthe. Jamais. Seul, Dédale, peut-être… C’est cela, Dédale. Il m’aidera. »
Au petit jour, elle était chez lui, expliquant, suppliant. Dédale était originaire du même pays que les jeunes prisonniers. Il aimait bien Ariane. Il lui donna un conseil. 

Au matin du jour fatidique, les gens se pressaient aux abords du labyrinthe. Ariane était au premier rang. Quand Thésée passa parmi ses compagnons, elle lui glissa dans la main une pelote de laine, fine et serrée. Les victimes disparurent une à une dans le labyrinthe. La foule se dispersa. La dernière, Ariane se détourna pour regagner le palais. Son attente commença.

La victoire de Thésée

Soudain, des beuglements épouvantables lui parvinrent, en provenance du labyrinthe. Puis, le silence, encore plus effrayant. Ariane désespérait quand un brouhaha se fit entendre dehors, se rapprochant du palais. Quelques instants plus tard, sale, sanglant, hagard mais vivant, Thésée apparut dans l’embrasure de la porte. Ariane poussa un cri et courut à lui. 
Seul, sans arme, de ses mains nues, il avait tué le monstre dont le cadavre gisait au fond de son antre, inoffensif. Et grâce au fil d’Ariane, qu’il avait déroulé au fur et à mesure de sa marche, il était sorti du labyrinthe. 

La vengeance de Minos

Dédale regardait disparaître au loin le bateau qui emmenait le jeune couple, lorsque les gardes vinrent l’arrêter. Le roi, furieux d’avoir été joué, se vengeait sur lui. Il le fit enfermer dans le labyrinthe avec son jeune fils, Icare. 
Les jours passèrent. Dédale avait tout essayé. Mais son œuvre était si parfaite qu’elle était plus puissante que lui : nul moyen d’échapper au dédale des galeries, des escaliers, des enfilades de pièces et de couloirs du labyrinthe. Découragé, Dédale fixait le ciel. Un oiseau passa.
« Ah ! pensa Dédale, le génial inventeur, si seulement je pouvais voler ! »
Bien des jours après, il se tenait avec son fils au sommet d’une des plus hautes murailles du labyrinthe. Dans leur dos, on pouvait voir de grandes ailes qu’il avait fabriquées avec des plumes d’oiseaux et qu’il avait fixées avec de la cire. Il posa la main sur l’épaule d’Icare :
« Allons-y. Souviens-toi, ne monte pas trop haut. La chaleur du soleil ferait fondre la cire. »
« Ne t’inquiète pas », cria Icare, impatient. 

La fuite et la mort d’Icare

Ils prirent leur envol et s’éloignèrent, d’abord maladroits puis avec de plus en plus d’assurance. Ivre de vitesse, Icare devenait de plus en plus hardi d’instant en instant.

« Regarde ! » cria-t-il de loin à son père. Il monta à la verticale, toujours plus haut.  « Non ! hurla Dédale. Non ! Reviens ! » Icare avait oublié ses recommandations. Au moment où il faisait demi-tour, la cire, chauffée par le soleil, céda. Sous les yeux horrifiés de Dédale, il tomba comme une pierre dans la mer qui l’engloutit. Après avoir longtemps tourné au-dessus des vagues, dans l’espoir de le voir réapparaître, Dédale, le cœur lourd, poursuivit sa route. 

La poursuite et la mort de Minos

Cependant, Minos ne décolérait pas depuis qu’il s’était aperçu de la disparition de Dédale. 
Il avait juré de le retrouver et de le tuer. Partout où Dédale s’arrêtait, il le poursuivait de sa rage, l’obligeant à repartir.
Dédale arriva enfin en Sicile où le roi Cocalos et ses filles l’accueillirent et le cachèrent. Quand Minos débarqua, Cocalos le reçut en grande pompe mais déclara ne rien savoir de Dédale. Minos, qui était rusé, organisa un concours. Il promit une récompense à celui qui ferait passer un fil dans une coquille d’escargot. Cocalos en parla à Dédale. Celui-ci attacha le fil à une fourmi qu’il introduisit dans la coquille. Quand Cocalos, triomphant, rapporta la coquille enfilée à Minos, ce dernier sut qu’il avait retrouvé Dédale : lui seul était capable de trouver la solution. Il exigea que Cocalos lui livre Dédale.
Cocalos accepta mais l’invita d’abord à suivre ses filles qui voulaient lui faire prendre un bain. Quand il fut dans la baignoire, des canalisations installées par Dédale la remplirent d’eau bouillante. C’est ainsi que mourut Minos. 
Pour remercier Cocalos, Dédale construisit dans sa ville de magnifiques bâtiments. Il vécut heureux, jusqu’à sa mort, au pays de son ami, le roi Cocalos.

par Marie-Françoise TOURET
Formatrice de Nouvelle Acropole France
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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