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Arts

Trésors de la Chine ancienne, Quarante siècles de l’histoire du bronze

Pour la première fois, le musée Guimet présente au grand public une collection exceptionnelle de bronzes archaïques chinois, issue de la collection Meyintang, réunie depuis plus d’une cinquantaine d’années.

Contrairement à tous les autres bronzes, les bronzes archaïques chinois n’ont pas de vocation utilitaire. Leur fonction est dès l’origine propitiatoire (1) et magique. Au XIXe siècle av J.- C., ces bronzes étaient les instruments privilégiés des rites offerts aux mânes (esprits) des ancêtres pour solliciter leur puissance, notamment sur le champ de bataille. Certains objets étaient offerts par l’Empereur de la Chine aux officiers les plus méritants.

L’exposition est divisée en neufs séquences, pour rappeler les neufs vases tripodes, chacun représentant un royaume de la Chine et une partie du domaine royal.
Alors que la maîtrise technique de la fonte du bronze se cherche encore, les premières pièces produites révèlent une certaine maîtrise, l’audace des formes, voire une certaine perfection dans les motifs réguliers d’ornementation. Au départ, les décors sont abstraits puis s’enrichirent de rinceaux (2) et de masques taotie (3) d’une élégance abstraction.
Ensuite on trouve des autels de table, sur lesquels étaient disposés des vases à boissons fermentées et des verseuses, destinés à permettre aux prêtres-devins à entrer en communication avec les grands esprits des ancêtres royaux. Les vases de la période suivante introduisent les mythes avec la présence des animaux les plus fantasmatiques et du monde chamanique : dragons, serpents, tigres, bovidés… Sacrifices et offrandes sont présentés dans des récipients appropriés aux différents types de nourriture. La fonction rituelle des objets de bronze fait place à l’ostentation : le décor s’enrichit d’incrustations, les formes deviennent précieuses et exubérantes. Puis, l’on assiste à la production de pièces monumentales à la mesure des espaces et des palais. La période suivante montre des décors des armes, de l’harnachement et de la charrerie et des objets trouvés dans les tombes. La production de bronze se continue par des objets de la cour, avec des scènes de chasse, de cueillette ou de banquet. Les objets deviennent de véritables objets d’art.

Cette exposition est un hommage à la collection Meyintang. Pour Olivier de Bernon, président du musée, les objets sont présentés dans un décor minimaliste, comme l’aurait fait un joailler pour les admirer sous tous les angles. Les panneaux sont très didactiques, bien que l’on regrette que l’on n’ait pas donné plus d’importance à la signification symbolique de l’iconographie.

C’est un grand privilège pour le musée Guimet d’accueillir cette collection privée qui rassemble presque toutes les formes de vase chinois d’une qualité exceptionnelle. Seuls des grands musées de Pékin peuvent se comparer à une telle collection.

(1) Qui a vertu de rendre propice ou favorable la divinité
(2) Motif d’arabesque de feuillages, de fleurs ou de fruits sculptée ou peinte servant d’ornement
(3) Masque taotie : masque animalier qui orne fréquemment les bronzes rituels chinois
 Par Fernand SCHWARZ
Musée National des arts asiatiques Guimet
6, place d’Iéna – 75116 Paris – Tel : 01 56 52 53 30 – www.guimet.fr

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