Hommage

Une fille de déesse

Dans son parcours à la rencontre des archétypes, Laura Winckler fut une grande amoureuse des mythes et de la psychologie jungienne.

Dans son parcours à la rencontre des archétypes, Laura Winckler fut une grande amoureuse des mythes et de la psychologie jungienne. 

C’est dans la profondeur et l’universalité du monde symbolique qu’elle découvrit des clés pour éclairer les questions de notre existence contemporaine et dissiper ses angoisses.

Passionnée par les transformations

Elle étudia à la fois les archétypes féminins dans un ouvrage richement illustré Femmes filles de déesses et dans un livre consacré aux « Dieux intérieurs » autour des archétypes masculins, qu’elle finit par réunir dans un seul ouvrage au titre évocateur, L’alchimie du couple (1).

Comme elle le disait elle-même : « Je suis passionnée par la vie, par les cycles et par les transformations des choses. Maintenant que j’ai travaillé les archétypes masculins et féminins, les grands cycles, j’ai fait « L’alchimie du couple » parce que, une fois que je les ai étudiés séparément, je les ai combinés, un peu comme dans l’athanor alchimique, pour voir comment la combinaison du Yang et du Yin, de l’Eros et du Logos, peuvent conduire à ce qu’on appelle la hiérogamie, l’union sacrée du Roi et de la Reine alchimiques donnant naissance à l’enfant divin. C’est-à-dire à l’émergence du soi spirituel de l’être dans sa totalité. »

Les quatre archétypes

L’archétype de la grande déesse, que l’on retrouve dans les représentations les plus archaïques, l’a particulièrement inspirée. Elle avait su illustrer les quatre visages archétypaux de cette déesse primordiale pour nous initier à l’insondable mystère du féminin, en conjuguant mythologie et psychologie, comme elle savait si bien le faire. En s’appuyant sur C. G. Jung, elle associa les quatre déesses de l’Olympe à l’évolution psychologique de l’homme, aux quatre âges de la vie, qui conduisent l’âme humaine à réunir en elle-même ces différentes images de soi pour la réalisation du moi profond.

Le parcours de son existence en fut un exemple merveilleux, qui la vit, au fil du temps, incarner la plénitude de ces figures intemporelles. Comme elle nous l’écrivait, elle nous invitait à un voyage « vers ce lieu mystérieux de l’éternel présent du mythe où tous les temps se rejoignent pour ne faire qu’un. »

C’est vers le mystère de cette permanence que son âme de déesse voyage désormais.

(1) Lire l’article sur ce thème page 27 du numéro spécial consacré à Laura WINCKLER (juin 2024)
Bibliographie
Adèle GUERRY, La Déesse Mère de la Nature vivante, Éditions du Seuil, 1992
Edwin Oliver JAMES, Le culte de la déesse-mère dans l’histoire des religions, Éditions Le Rocher, 1985,285 pages
Article paru dans la revue Nouvelle Acropole N°131 (mai-juin 1993)
Isabelle OHMANN
Rédactrice en chef de la revue Acropolis
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole
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