Le symbolisme du tarot
Les tarots sont des emblèmes dans lesquels sont résumés une série de concepts. Bien que leur origine, après de nombreux siècles, continue à être floue, ce que l’on connaît ce sont les différentes significations qui ont été données à chacune des cartes des 22 Arcanes Majeurs.
Les premières traces de cartes à jouer apparaissent en Europe au XIIIe siècle, au Moyen- Âge. Déjà au XIVe siècle, il y a des références au fait que les enfants vénitiens « apprenaient les choses de la vie » à travers ce qu’ils appelaient « les tarocchi », et tout semble montrer que le jeu de cartes était une habitude assez répandue à cette époque dans toute l’Europe .
Quand au XVIIIe siècle apparaît le célèbre « tarot de Marseille », on commence à disposer de quelques éléments qui nous offrent plus d’informations. Il s’agissait d’un jeu complet de 78 cartes, enluminées à la main où, semble-t-il, un certain Fournier immortalisa une série de figures recueillies d’une étrange tradition théorique à leur sujet.
Le français Court de Gébelin, l’un des grands érudits en la matière, compare analogiquement les figures du tarot de Marseille avec les théologies et les symbolismes des religions antiques et, analysant l’origine du mot « tarot », propose deux acceptions possibles : l’une égyptienne qui viendrait de « Tar » et « Ro », qui signifie « la voie royale », et une autre simplement cabalistique, dans le sens où, à travers ses clés numériques, le tarot serait un résumé de toutes les choses. Il va jusqu’à affirmer que les recueils de cartes apparus en Europe après le tarot de Marseille sont des copies de copies du livre égyptien perdu d’Hermès Thot, le traité ésotérique le plus profond et le plus ancien que l’humanité ait connu. Éliphas Lévi, ce personnage si attachant du XIXe siècle, profondément chrétien, profondément juif et profondément païen – car il était vraiment tout –, se déclare en 1856 passionné du tarot et affirme qu’il s’agit bien du livre attribué à Hermès Trismégiste et qu’il devient, tel un compendium, un miroir de la nature, de sorte que celui qui sait le contempler, l’écouter ou le lire, accède aux mystères de la sagesse de tous les temps.
Ainsi, la nature même des symboles qui apparaissent sur les cartes, désigne l’origine égyptienne du Tarot, bien qu’il existe également en Inde un jeu similaire appelé « Bodasavotara » de 120 cartes liées aux 12 incarnations de Vishnu, qui existe toujours et qui est aujourd’hui utilisé de la même manière qu’un jeu de cartes. Et on dit que les gitans, en raison de leur relation ethnique avec les Égyptiens et les hindous, furent les introducteurs du jeu en Europe, même si certains soulignent que ce sont les Arabes, au Moyen-Âge, dans leur rôle de pont entre l’Orient et l’Occident.
La fonction divinatoire des tarots est extrêmement complexe et profonde, et s’est prêtée à de nombreux subjectivismes ou « intuitions » des « tireurs de cartes », qui les interprètent à leur manière selon leur propre « inspiration » du moment. Peut-être que la responsabilité de cette falsification du système de connaissance du Tarot peut être attribuée à un personnage du XIXe siècle nommé Jean-Baptiste Alliette, connu sous le nom de Etteilla, un intrigant coiffeur de l’aristocratie parisienne, très friand des dénommées « sciences occultes », qui mit la main sur un exemplaire du tarot de Marseille et, lorsqu’il terminait ses coiffures, chaque soirée, se consacrait à « tirer les cartes », interprétant leur symbolisme de manière très arbitraire et contribuant à la mauvaise interprétation de ces grandes clés.
Peut-être que le sens véritable et profond des cartes est probablement celui que l’on ne sait pas lire, car malheureusement, le message ésotérique a été perdu ou n’est pas pris en compte. Et pourtant, c’est la chose la plus importante, puisque si l’individu veut découvrir quelque chose sur lui-même ou sur son avenir, il est beaucoup plus intéressant pour lui de le chercher dans son monde intérieur et dans ses expériences profondes, là où justement le langage des tarots devient plus éloquent.