La symbolique de Noël, une tradition universelle
Noël. Une période aux multiples significations. Levons un peu le voile sur ces traditions ancestrales.
Noël évoque la naissance du Christ et le mystère du Père Noël bien sûr, mais pas seulement, ni originellement. Le solstice d’hiver, la nuit la plus longue du calendrier, est fêté depuis des temps immémoriaux partout dans le monde. Il marque la fin des ténèbres, qui raccourcissent à partir de cette date au profit de l’astre solaire.
Déjà à Rome, dans l’Antiquité, le 25 décembre était célébré, sous le nom de Sol invictus, le soleil invaincu, qui renaît au solstice d’hiver. Ce n’est que bien plus tard qu’on plaça la naissance de Jésus-Christ à cette date, en 354.
Traditionnellement à cette période, des feux illuminent la Terre, que ce soit les feux de Noël, l’Apôtre saint Jean, ou l’Épiphanie, notamment avec sa traditionnelle bûche.
La Bûche, lumière et protection
La bûche était soigneusement séchée depuis le printemps et avant de l’allumer on faisait des offrandes au feu : du sel, du vin, du pain, tout en chantant et prononçant des phrases rituelles et des vœux de prospérité. Cette tradition a évolué vers les cadeaux devant la cheminée : des friandises étaient cachées dans les cavités de la bûche et les enfants les récupéraient en tapant sur la bûche en criant Degorjo ! (Rends !).
Pendant la veillée de Noël, on chantait et racontait des histoires autour de l’âtre. La bûche devait durer jusqu’au Nouvel an ou au moins pendant trois jours entiers ! Chaleur et lumière étaient partagés avec générosité. La bûche et les tisons avaient une vertu divinatrice mais surtout protectrice, les cendres étaient répandues dans les champs pour protéger les récoltes et on faisait le tour de la maison avec un tison pour conjurer les maladies, éloigner les sorciers et les renards. Le feu et la lumière ont toujours permis de traverser la nuit et le froid vers la renaissance de la nature au printemps, où Perséphone, déesse grecque des saisons, revient de sous la terre pour peindre les paysages de vert.
Le sapin, le triomphe de la vie sur la mort
Le sapin est le symbole du renouveau de la vie. Il rappelle l’arbre de la Genèse. Conifère à feuilles persistantes, il est le symbole du triomphe de la vie sur la mort et donc de renaissance L’utilisations d’arbres, de guirlandes, de couronnes de feuilles persistantes symbolise ainsi la vie éternelle et est gage de fécondité. Le sapin se veut porteur de couleurs et de vie pour fêter le retour de la Terre vers le Soleil… et on le pare de cadeaux car le cadeau est don, symbole de richesse, de lumière et de douceur. L’étoile au faîte du sapin rappelle celle qui guide les Mages à la crèche.
Que de préparatifs pour le jour de la Natalité ! Mais dans l’attente de cette journée faste, quelques astuces ont traversé le temps pour nous faire patienter :
Le calendrier de l’avent
En Europe de l’Est, à partir du Xe siècle, on s’offrait des présents divers comme des noix, des petits pains, etc. C’est ainsi que fut créé le calendrier de l’avent : préparation morale à la fête de Noël. Le symbole du feu est également présent durant quatre semaines : une bougie est allumée tous les dimanches jusqu’à la messe de minuit.
Le Réveillon, lieu de festivités gourmandes
Traditionnelle dinde aux marrons, bûche de Noël, festivités luxuriantes (viande, poissons, boudins, saucisses…) et arrosées sont aujourd’hui vecteurs de fête en France. En Provence, les convives picorent dans les « Treize Desserts » (nougat, fruits confits, pommes …). Ce nombre fait écho aux douze apôtres attablés autour du Christ lors de son dernier repas.
C’est lors du réveillon que le Père Noël chevauche le ciel avec ses rennes et distribue des présents aux enfants sages. Cependant un autre personnage, ou plutôt deux, le précèdent début décembre, passant de village en village, en distribuant oranges et autres friandises.
La tradition de saint Nicolas
En décembre, en France et en Europe, saint Nicolas, accompagné du Père Fouettard, va de maison en maison à dos d’âne pour rendre visite aux enfants. Ceux-ci doivent préparer à manger pour la monture, comme du foin, des graines ou des carottes. Les deux personnages demandent aux enfants s’ils ont été sages et obéissants durant année. Si c’est le cas, ils sont bénis et récompensés par saint Nicolas avec des friandises telles que pain d’épices et oranges. Sinon, le Père Fouettard les menace à l’aide de ses baguettes pour les effrayer.
On sait assez peu de choses de la vie de saint Nicolas, Évêque de Myre, en Lycie (IVe siècle). La légende en fit l’un des saints les plus miraculeux. Le miracle le plus connu est celui des trois petits enfants. Mis en pièces et au saloir par le boucher à qui ils avaient demandé l’hospitalité, ils recouvrèrent la vie grâce à saint Nicolas qui enchaîne ensuite le boucher à son âne et le garde auprès de lui pour le punir. Celui-ci devient le père Fouettard, son ombre.
« saint Nicolas » est transformé plus tard en « santa Klaus » pour les anglo-saxons, le Père Noël de nos jours.
En Lorraine, on ajoute aux préparatifs un petit verre de mirabelle pour saint Nicolas.
En Normandie, les enfants découvrent le matin une poupée de chiffon bourrée de son, deux ou trois petites croquettes en chocolat et une orange. En Alsace, le Père Fouettard s’appelle Hans Trapp et menace les enfants de les emmener dans son sac s’ils ne sont pas sages. Aux Pays-Bas, la fête de Sinterklaas est d’allure nationale. Il arrive depuis l’Espagne sur un bateau à vapeur.
Le 25 décembre, jour de fête universelle par excellence, marque un tournant dans le cycle des saisons. C’est la période pendant laquelle la nature est entièrement dépouillée, et où chacun va devoir trouver la lumière intérieure pour remplacer celle extérieure qui n’est plus.
Et Noël, c’est avant tout cela : la captation et la célébration de cette lumière dans l’invisible.