
Il n’a pas été possible d’échapper dernièrement au scandale, provoqué par la vente en ligne de poupées à caractère sexuel, par le géant chinois de la mode ultra-rapide, Shein.
Il s’agissait de la mise en vente de produits qui, selon les autorités françaises, « permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus ». En France, la Direction Générale de la concurrence, ode la consommation et de la répression des Fraudes (DGCCRF) a immédiatement saisi le procureur de la République.
Le crime que représente la pédopornographie est la violation la plus absolue de la dignité humaine. C’est l’exploitation, la marchandisation et la fétichisation du corps de l’enfant.
La commercialisation de ces objets pédopornographique sur sa plateforme ne relève pas d’une simple erreur de référencement ou d’un défaut de fabrication de la part de l’entreprise. En effet, pour éviter la sanction, Shein a supprimé les produits incriminés de ses plateformes françaises, mais l’a laissé en vente sur le reste de ses catalogues !
L’équation du profit
Avec un cynisme confondant, certains ont pu se réjouir de la publicité que leur procurait involontairement ce qu’ils appellent, en euphémisant, une polémique plutôt qu’un scandale, tel le BHV qui accueillait en grande pompe l’installation du géant chinois dans son magasin parisien.
En clair, pour conquérir des parts de marché, la commercialisation d’un produit, même criminel, devient une simple variable dans l’équation du profit. C’est une logique algorithmique sans conscience.
Pour paraphraser Rabelais, nous pourrions dire que « commerce sans conscience n’est que ruine de la civilisation ».
Car on peut légitimement s’interroger sur le référentiel culturel de ceux qui acceptent la compromission avec l’abominable pour maximiser leur chiffre d’affaires.
La protection de l’enfance est le pilier intangible de toute société qui se prétend civilisée. Lorsque des agissements trahissent cette valeur fondamentale, c’est la structure même de notre contrat social qui est menacée. Et ceux qui l’enfreignent, ne commettent pas seulement un crime isolé ; c’est une provocation lancée à nos lois et à notre morale collective.
Le cancer pornographique
Ce scandale est le symptôme d’une pathologie plus profonde de notre société : le cancer pornographique.
Selon certaines estimations, le contenu pour adultes représenterait 25% du trafic vidéo en ligne. L’accès au contenu pornographique n’a jamais été aussi massif et précoce. En France, selon l’ARCOM, plus de deux millions de mineurs consultent des sites pour adultes chaque mois, et l’accès se fait très majoritairement via le smartphone.
Cette agression fait courir aux plus jeunes le grand danger de confondre toutes les valeurs, le normal et l’inacceptable, le respect et la violence, l’amour et la sauvagerie. La frontière entre le légal et l’illégal, le moral et l’immoral, s’est dangereusement effacée.
Le cancer pornographique nous rabaisse à la condition animale. Il nous fait perdre la notion de ce qui fait de nous des hommes.
Une révolution des consciences
Sommes-nous donc à ce point contaminés que nous avons perdu notre capacité de réaction, confortablement installés dans un silence qui fait de nous les complices des crimes les plus ignobles ? Aurions-nous renoncé à toute commune décence ?
Comme le disait le philosophe, Jorge Livraga, fondateur international de Nouvelle Acropole : « Nous devons reconnaître que le corps humain est également digne de respect. Le corps humain ne doit pas être vilipendé, il ne doit pas être insulté ni utilisé pour les choses les plus basses, mais au contraire, il doit être respecté dans tout ce qu’il a de valable. De là, il est nécessaire de préciser que lorsque nous disons « NON À LA PORNOGRAPHIE », nous ne disons pas « non à la nudité », « non à l’art ». Il ne s’agit pas non plus d’une manière prude de voir l’histoire. C’est que la nudité classique, la beauté, n’ont rien à voir avec la pornographie, avec l’intention de tout sexualiser, de tout salir, de toujours recourir à une expression violente et blessante. »
Il est temps d’exiger des comptes, non pas seulement pour le retrait d’un article, ni même pour la refonte totale des systèmes de contrôle de ces plateformes géantes, mais bien pour le réveil de la conscience humaine.
Nous ne pouvons accepter l’invasion de la laideur, de la vulgarité, la normalisation de la pornographie, en euphémisant toutes les violences.
L’argent et la technologie ne peuvent pas être des boucliers contre la loi et surtout l’éthique et la conscience morale.
Il en va de l’honneur de notre civilisation de garantir la dignité de l’homme.
Osons entrer en résistance spirituelle !




