Philosophie

Vers où ?

L’auteur s’interroge sur la relation qu’il existe entre la Terre et l’homme. S’ils vivent des situations semblables à des échelles différentes, les assument-ils de la même façon ?

Un vieil aphorisme bien connu dit que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, réversible dans la mesure où il signifie aussi que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ou, ce qui est équivalent, que le grand et le petit comportent des similitudes essentielles.

Cela, et les événements nombreux et variés que les moyens de communication nous proposent quotidiennement, m’amènent à méditer sur le fait qu’entre la Terre et l’homme, il y a une relation indéniable et que tous deux vivent des processus semblables. Vers où ?

Les similitudes entre la Terre et l’Homme

Il existe des sites sur Terre où règne le calme et la tranquillité
Il existe des sites sur Terre où règne le calme et la tranquillité

Sur la Terre coexistent des zones de grandes inondations près d’autres qui connaissent de terribles sécheresses. Les volcans s’agitent souvent, vomissant laves ou gigantesques fumées, alors que, dans un autre point de la planète, demeurent encore des sites cachés d’une extrême beauté, qui n’ont pas encore été maltraités par le vandalisme touristique, où tout est tranquillité et silence.

Sur la Terre coexistent des zones de grandes inondations près d’autres qui connaissent de terribles sécheresses. Les volcans s’agitent souvent, vomissant laves ou gigantesques fumées, alors que, dans un autre point de la planète, demeurent encore des sites cachés d’une extrême beauté, qui n’ont pas encore été maltraités par le vandalisme touristique, où tout est tranquillité et silence.

Dans l’homme, il y a des zones sèches, des parties de l’âme où, s’il y eut un jour des fleurs, aujourd’hui il ne reste rien parce que les illusions sont mortes. Et il y a aussi des régions inondées par des émotions sans contrôle, des débordantes, des peurs sans limites, des courants ingouvernables sans nom spécifique ; des inondations qui ne se cantonnent pas toujours au subconscient mais qui apparaissent comme des forces aveugles, impossibles à dominer. Les douleurs, les ambitions et les colères humaines tremblent comme les volcans ; leurs instincts rugissants bouleversent les sociétés sous l’effet de la peur, lorsque ce n’est pas d’horreur devant des crimes insensés. Et peut-être reste-t-il encore, cachés, quelques recoins de bonne volonté, si cachés et si difficiles d’accès que très peu nombreux sont ceux qui se proposent d’y accéder.

La Terre gèle et brûle en fonction des continents et des mers ; le froid et la chaleur excèdent les paramètres habituels et alternent hors de tout rythme établi. L’homme brûle dans la violence et la bêtise et gèle dans la cruauté froide, en altérant les conditions propres à sa capacité présumée de raisonnement.

Au centre de notre petit univers planétaire, le Soleil est toujours là, que ce soit de nuit ou de jour, ou que les nuages l’obscurcissent par moments.

Néanmoins, les hommes ne sont pas conscients de leur soleil intérieur qui répand de la lumière et sont habitués à accorder plus d’importance aux nuages occasionnels qui, parfois, couvrent la vision comme d’épais rideaux, ou parfois se transforment en tempêtes déchaînées. On pourrait presque affirmer que les tempêtes sont une façon de conférer variété et intensité à la vie, surtout lorsqu’on a perdu l’œil qui voit en profondeur ce qui jamais ne perd d’éclat.

Que serve d’exemple la grande attraction que produit une éclipse totale du Soleil sur des milliers de personnes en Europe et en Asie. Certains profitent de la situation pour étendre leurs observations et leurs études scientifiques ; la majorité a cédé à la curiosité. Qu’est-ce qui attire tant cette majorité dans une éclipse : l’obscurité insolite au milieu de la matinée, ce qu’elle pourrait avoir de terrible et de maléfique, ou l’assurance que c’est un phénomène momentané et que dans quelques heures tout redeviendra comme avant ?

Si la Terre, dans sa rotation et son déplacement constants, est capable de supporter une frange d’ombre et de continuer son chemin, l’homme aussi devrait en faire autant. Il y a dans la vie des moments d’ombre et d’obscurité, des inondations et des volcans en mouvement, de la chaleur et du froid qui sortent de l’ordinaire mais un chemin sûr, un «vers où», ne peut jamais faire défaut. Il ne fait pas défaut à la Terre et il ne doit pas faire défaut à l’Homme, s’il est vrai que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.

Par Délia STEINBERG GUZMAN

Traduit de l’espagnol par Marie-Françoise TOURET

N.D.L.R. : Le chapeau et l’intertitre ont été rajoutés par la rédaction

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