La peur du virus : où est passé le bon sens ?
Face au Coronavirus COVID-19, les êtres humains du monde entier vivent dans la peur, amplifiée par les medias qui annoncent tous les jours le nombre de malades touchés et de personnes décédées. L’État a imposé de multiples mesures de protection. Doit-on avoir peur des virus ? N’a-t-on pas oublié le bon sens ?
La peur est une émotion réactionnelle à une analyse de danger, appelant une réponse : le combat, la fuite ou l’inhibition. Son intensité est proportionnelle à l’espace que l’on met entre nous et notre interprétation de la réalité que nous ne voulons pas assumer, provoquant une distorsion de celle-ci.
Comme dit le rabbin Rav Yehia Benchetrit (1) : « La peur n’existe que dans l’espace que tu lui octroies ». Et le Pr Raoult nous dit : « Ce qui fait peur a un rapport lointain avec la réalité », au sujet de l’infection de rougeole en 2019 – 1000 cas en France –, quand elle a tué plus que le virus Ebola à l’Est du Congo et dont on n’a pas dit un mot !
Nous attirons l’objet de notre peur. La peur vient de l’ignorance, elle peut être un moteur si nous l’acceptons et si nous l’apprivoisons.
Qu’est-ce qu’un virus ?
Le mot virus est issu de la racine latine signifiant poison, venin.
Les maladies virales sont décrites depuis l’Antiquité. Le premier exposé sur les virus date de 1837 (Dr. Jean Hameau, Bordeaux). Leur observation et identification au microscope électronique date des années 1930.
Les virus sont des organismes unicellulaires composés d’un génome (ADN ou ARN ) entouré d’une coque (capside, tubulaire ou icosaédrique) faite de protéines qui peuvent pénétrer dans les cellules de l’organisme infecté, et éventuellement d’une enveloppe lipidique comme les membranes cellulaires (le pépios) qui les rend plus fragiles à l’extérieur.
Le coronavirus COVID-19 est un virus à ARN, enveloppé.
La taille des virus est environ 1000 fois inférieure à celle des bactéries.
Le virus, un être vivant
Un virus est un parasite qui détourne la cellule infectée à son profit (pour sa reproduction) jusqu’à sa destruction, mais c’est un organisme vivant ! En effet il évolue par mutation pour s’adapter à de nouvelles conditions environnementales.
La polémique date. Rétrogradés au stade de matière inerte en 1935, fin 2003, l’équipe scientifique de J. Craig Venter (États-Unis) a réussi à synthétiser l’ADN d’un virus bactériophage, injecté artificiellement dans une bactérie. Les gènes se sont répliqués et la bactérie s’est mise à produire des virus. Rappelant que l’homme n’est pas créateur de vie, certains scientifiques et mouvements ont décrété que les virus n’étaient pas des êtres vivants !
En fait les virus sont des êtres vivants issus d’une lignée d’organismes unicellulaires qui ont pris un chemin évolutif particulier il y a 2,45 milliards d’années.
En mars 2014, l’équipe du Pr Raoult (Directeur de l’unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales à Marseille), associé à Jean Michel Claverie (Directeur du laboratoire d’information génomique et structurale à Marseille), identifient la nature virale d’un microbe découvert 10 ans plus tôt en Angleterre et considéré à tort comme une bactérie.
Depuis « mimivirus » – c’est son nom – a été rejoint par d’autres Mégavirus, Pandoravirus, Pithovirus etc. que l’on trouve dans des environnements variés : mer, eau douce, permafrost (2) ; et supportant de fortes chaleurs comme le froid. On a trouvé Pithovirus à 30 m de profondeur dans le permafrost en Sibérie. Il a survécu à plus de 30 000 ans de congélation avant d’être réveillé en laboratoire par l’équipe de J.M. Claverie.
Ces virus infectent les amibes qui les prennent, vu leur taille, pour des bactéries dont elles se nourrissent.
Jusque là, en virologie, ces virus étaient bloqués par les filtres à virus utilisés.
On compte 2500 gènes pour les Pandoravirus, 1000 pour les Mégavirus (grippe et sida n’en comptent qu’une dizaine).
2/3 des gènes ne correspondent à aucun de ceux déjà répertoriés dans les autres virus ou autres organismes cellulaires.
Par contre, ils contiennent des gènes que l’on retrouve notamment chez les plantes, les animaux, et d’autres organismes cellulaires.
Certains de ces gènes jouent un rôle clé dans la traduction de l’ADN en protéine !
Ces chercheurs pensent que ces virus étaient autrefois des cellules douées de reproduction qui auraient perdu peu à peu des morceaux d’ADN, devenant ainsi des parasites, il y a plus de 2 milliards d’années.
On observe donc une évolution réductive, c’est-à-dire par la simplicité plutôt que la complexité.
Doit-on avoir peur des virus ?
La plupart des virus ne sont pas pathogènes, pour l’homme notamment, ils ont joué un rôle capital dans l’évolution des espèces en fournissant aux patrimoines génétiques des gènes en quantité.
Grace à eux on pourra envisager un traitement pour certaines maladies génétiques (myopathie de Duchenne, mucoviscidose…).
Certains virus sont bactériophages : ils s’attaquent aux bactéries, et sont utilisés en médecine, c’est la phagothérapie. Découverte en 1917, c’est un traitement qui s’appuie sur l’activité bactéricide des virus bactériophages. Elle fut supplantée par les antibiotiques dans les années 40 (découverte de la pénicilline 1928), sauf dans les pays de l’Est, en Russie notamment.
Ceci dit, des préparations de phages étaient toujours inscrites dans le Vidal (3) jusqu’en 1974.
Stratégie d’avenir face à la recrudescence des bactéries résistant aux antibiotiques
Les avantages sont la rapidité d’action (inférieure à 30 minutes), leur adaptation : plus il y a de bactéries, plus ils se multiplient et la résistance des bactéries est rare et de courte durée puisque les bactériophages peuvent muter : le vivant régule le vivant. Enfin ils respectent le microbiote, élément naturel du vivant, il n’y a pas d’effet secondaire.
Les difficultés sont : la préparation ne doit comporter que des virus lytiques (tueurs), si des virus dits tempérés sont présents il y a un risque de modification du génome bactérien ; les laboratoires ne produisent plus ces virus, sauf en Russie, mais les lois sur le bio-terrorisme interdisent leur importation.
La voix du bon sens
Cette petite voix en nous, sapientia qui est aussi intelligence, prudence, sagesse, connaissance est là en permanence, véhiculée par les 40 000 neurones que nous avons dans le cœur. On l’appelle aussi la voix du cœur et la voie du cœur. Mais elle ne s’exprime qu’après être passée par le filtre des fonctions dites supérieures, le(s) cerveau(x), conditionné(s) par l’environnement et nos réactions à l’environnement.
Le bon sens nous oriente, il est notre boussole intérieure.
Le bon sens c’est obéir aux lois de la Nature puisqu’il nous relie à elles et par la même nous libère du conditionnement.
La peur du virus : où est passé le bon sens ?
Utiliser la peur pour gouverner, c’est gouverner en utilisant un outil du totalitarisme. Cela reste cohérent dans une dictature mais pas dans une démocratie. Il s’ensuit la confusion, les mensonges, les justifications et les manipulations pour ne pas perdre la face. Nous pouvons comprendre et accepter une épidémie, ses victimes, tout en étant acteurs avec l’État pour mettre en place les mesures adéquates et adaptées à la situation. Des pays ont choisi cette voie.
Le Pr JF Toussaint (Directeur de l’institut d’épidémiologie à l’IRMES) nous dit que les pays qui n’ont pas opté pour le confinement (Suède, Pays-Bas, Suisse, Corée, Singapour, Taïwan, …) ou partiellement en maintenant une économie (Allemagne, Portugal,…) s’en sortent mieux. Les meilleures mesures étant les gestes barrière.
Les Pays-Bas ont misé sur l’immunité collective en s’appuyant sur le sens de la responsabilité collective. Le gouvernement de Mark Rutte répétait le 31 mars 2020 à quel point il était fier de sa démocratie « adulte » qui observait les gestes barrière. Les décès, début mai, représentent 0,030% de la population (0,037% en France).
Nous ne pouvons pas accepter les conséquences d’un confinement par la peur, quand elles touchent les personnes les plus fragiles, avec une nette augmentation de la violence envers les femmes et les enfants, quand elle entraîne une paupérisation d’une tranche de la population avec ses conséquences morbides et mortelles, ce sont les victimes silencieuses dont on ne parlera pas ou peu.
Toutes les précautions sanitaires liées au virus ont cet effet secondaire de considérer que le « danger c’est l’autre ». Or, « il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines » a écrit Antoine de Saint-Exupery.
Mesures séparatives, port du masque politique plutôt que sanitaire pour cautionner l’achat tardif et imposé par la peur de la contravention.
Les conditions du dé-confinement restent confinées au seul aspect matériel et économique, réducteur pour l’homme, ignorant ce qui fait la valeur de chaque personne.
Le bon sens est parti, la France est désorientée, son gouvernement aussi.
Agir en citoyens responsables
Les Français ne sont pas des enfants et l’État n’est pas papa et maman.
Il nous faut sortir de cette relation si nous voulons agir en tant que citoyens responsables et retrouver une direction évolutive, celle du bon sens, celle de la complexité et non de la simplicité !
Par notre « comportement viral » nous avons pillé et infecté la Terre, construit un monde fragile. Rajoutons à cela l’hyperconnexion, l’hyperconsumérisme, un monde du tout, tout de suite : un terrain propice à un virus couronné qui n’a pas conscience de son empire ! Un paradoxe pour l’homme doué de conscience mis à genou par le plus petit des organismes vivants. Mais loin d’en finir avec les hommes, ce sont eux-mêmes qui se donnent le coup de grâce avec l’arme la plus meurtrière pour l’homme et la plus inoffensive pour l’agresseur : la peur !
Pour s’en sortir – non du virus – mais de l’homme ancien, de l’homme vaincu, retrouvons le bon sens !
« Nous sommes tous « coproprié-terre », chacun est responsable de tous, nous nous découvrons interdépendants, notre monde a plus que jamais besoin d’humains dignes de ce nom. » a écrit François Garagnon (4).