Épigénétique et santé quand la science rejoint la philosophie à la manière classique…
De récentes découvertes en biologie ont permis de comprendre que les gènes ne sont pas figés pour toute la vie, mais qu’ils peuvent évoluer en fonction de notre style de vie. C’est ce que tente de démontrer l’épigénétique.
L’histoire de l’épigénétique débute en 1990 lorsque les scientifiques américains décidèrent de mieux comprendre le fonctionnement de l’ADN, donné comme une variable structurante et constante, conditionnant donc notre santé. Cette recherche du « séquencement du génome humain », qui dura jusqu’en 2003 fut à l’origine de découvertes aussi extraordinaires qu’inattendues.
À côté des gènes qui portent notre caractère héréditaire, il a été démontré que 85% de nos gènes, dont on pensait dans un premier temps qu’ils ne servaient à rien, constituaient un immense système d’adaptation qui permettait à notre corps de faire face à toutes les situations de la vie. Validées par un nombre édifiant de prix Nobel, ces découvertes furent à l’origine de l’apparition d’une nouvelle science, l’épigénétique (étymologiquement « au-dessus de la génétique »).
Nous avons en nous un système d’auto-guérison
Ces découvertes ont bouleversé les fondements de la médecine conventionnelle, et rendent caducs bien des dogmes. En particulier, l’épigénétique montre très bien les effets de l’abus des médicaments sur la santé, et révèle surtout qu’il existe en chacun d’entre nous un extraordinaire système d’auto-guérison que connaissaient déjà et utilisaient bien des médecines anciennes (égyptienne, chinoise, indienne, africaine, …), et que les Égyptiens de l’époque ptolémaïque appelaient l’énergie de Seraphis. Dans ces visions anciennes, le médecin cherchait, outre ses compétences techniques indispensables, à se connecter à cette énergie et à entrer en relation avec celle-ci chez le patient. C’est la base de toutes les médecines que nous appelons aujourd’hui « holistiques », qui intègrent le patient, le soignant et l’environnement général dans un « Tout » relationnel.
La vision de la médecine du XXesiècle expliquait que nous étions programmés à vie par notre patrimoine génétique. La réalité est beaucoup plus complexe. Les récentes découvertes montrent que de nombreux éléments (nourriture, pollution, habitudes de vie, émotions, moral, jusqu’à nos pensées !) modifient les 85% de nos gènes qui « ne servaient à rien » !
L’expression des gènes varie en fonction de notre style de vie
L’observation des gènes a permis de constater que ceux-ci répondent à un mécanisme très simple de type « on/off » selon qu’ils sont activés ou inhibés par ces modifications épigénétiques. Ainsi, leur expression varie constamment selon nos activités ou style de vie (ce que nous mangeons, notre pratique physique…), notre moral (qui peut accélérer ou ralentir une guérison), nos pensées (optimistes ou pessimistes, altruistes ou égoïstes, …). L’épigénétique explique les effets placebo — cauchemar des laboratoires en médecine conventionnelle car faisant entrer en ligne de compte dans les résultats des aspects « non scientifiquement chiffrables » —, mais aussi les effets nocebo induits par l’appréhension à prendre un médicament ou simplement la lecture sur la notice des effets secondaires possibles…
Nos états mentaux et psychologiques agissent sur nos gènes
Les très nombreuses études sur les moines bouddhistes ou sur des personnes en train de méditer montrent que la méditation ou la prière renforcent fortement notre immunité, notre résistance au stress en préservant les mécanismes de division cellulaire et donc la mort de nos cellules.
Il est désormaisdémontré que le lien entre tabac et cancer se fait par l’activation de nombreux gènes, appelés « pro-cancer » que l’étude épigénétique peut révéler à un stade très précoce, identifiant un état précancéreux. Inversement, des études ont montré que notre moral pouvait activer des centaines de gènes « anti-cancer ». Le recours systématique aux techniques de relaxation et détente commence à être utilisé pour réactiver les gènes anormalement inhibés.
Ces études montrent que nos états mentaux et psychologiques agissent sur nos gènes, et que si nous avons des pensées pessimistes, des états d’âme négatifs nous séparant émotionnellement des autres en développant une attitude de prédateur, de compétiteur, nos cellules vont se comporter de la même manière et ceci aura un effet négatif sur notre santé (notamment notre système immunitaire et hormonal). Au contraire, si nous développons des pensées positives, un optimisme serein, si nous cherchons à être utiles aux autres, à construire ensemble…, nos cellules adopteront le même mode opératoire.
Le rôle du stress dans nos gènes
Le stress, maladie de civilisation, dont nous savons qu’il affecte le système immunitaire et est la cause sous-jacente des épidémies de maladies nouvelles — autres que les maladies occasionnées par la pollution, l’alimentation ou l’accumulation dans le temps de médicaments (cause de 50% des hospitalisations aux États-Unis et première cause de décès dans ce pays) —, a été très étudiée par l’épigénétique.
Le stress a pour effet de mettre tout notre corps dans un système de survie, posture de défense pour faire face à une situation jugée potentiellement dangereuse et pour laquelle l’organisme doit rassembler toutes ses forces. Ce mécanisme qui est salutaire et non dangereux de façon ponctuelle, devient un poison lorsqu’il devient systématique, chronique, en un mot un « style de vie ». Or, c’est ce qu’on observe aujourd’hui dans notre société et nos relations interpersonnelles, que ce soit dans l’entreprise, la vie de tous les jours, jusqu’aux modes publicitaires.
Le stress active certains gènes qui provoquent la libération dans le sang et nos tissus d’hormones de défense et de survie (cortisol et adrénaline) qui, si ce mode opératoire devient habituel, finissent par empoisonner nos tissus et organes. Notre cerveau ne faisant pas la différence entre une agression réelle ou une pensée en rapport, active ces gènes de façon systématique. C’est pourquoi, de plus en plus de recherches sont faites sur les moyens de lutter contre le stress et d’activer des « gènes anti-stress ».
Outre des solutions à court terme (yoga du rire, chant choral, moments de convivialité zen) et efficaces de manière ponctuelle, les pistes sont à trouver sans notre système de représentation du monde.
La modification de notre système de représentation du monde n’est pas une chose aisée. Il ne suffit pas de se dire : « je vais penser positif » pour y parvenir, et pour être réellement dans cet état. Il y a trois étapes bien connues de la mise en place de ce mécanisme :
1) une expérience forte en relation avec votre décision,
2) une constatation de l’état obtenu,
3) une attente forte de l’effet attendu.
Vivre en pleine conscience
Et c’est là que la philosophie, telle que la pratiquaient les Anciens, à savoir une philosophie à vivre (et pas seulement comme activité cérébrale) se révèle indispensable. En effet, pour activer volontairement ce mécanisme, il nous faut être capable de vivre « en pleine conscience » les expériences d’une posture positive, de constater l’état intérieur qui en a résulté, et ensuite de convoquer à volonté cet état pour le reproduire, et de répéter régulièrement ceci de façon à façonner une nouvelle attitude face à la vie. Ceci est la base de la philosophie à la manière classique, du « connais-toi toi-même » des Grecs pour qui se connaître n’était que la première étape pour pouvoir se changer et s’améliorer.
En changeant notre vision des choses pour que l’inconnu ne soit plus source de stress (vision négative à partir d’une posture de recherche du statut quo, de confort et la reproduction d’expériences passées), mais source de motivation (vision positive face à la quête du mystère de l’inconnu et la possibilité d’apprendre quelque chose de nouveau sur soi), nous modifions totalement la cascade qui va de nos pensées, sentiments, énergies jusqu’aux modifications dans les plus petites parties de notre corps.
Cette méthode et pédagogie existe toujours. C’est la philosophie pratique, l’art du guerrier pacifique. Atemporelle et universelle, elle nous permet d’évoluer intérieurement pour nous améliorer, avec en outre, un grand bénéfice collatéral qui est la santé…