Oser l’universalisme, contre le communautarisme
par Nathalie HEINICH
Éditions Le bord de l’eau, 2021, 144 pages, 16 €
Sociologue et directrice de recherche de classe exceptionnelle au CNRS, Nathalie Heinich s’intéresse à trois thèmes : l’identitarisme, le néoféminisme et les nouvelles censures. Ils relèvent également d’un positionnement politique que l’on qualifie habituellement de « communautarisme ». « L’identitarisme, le néo-féminisme et les nouvelles censures se sont développées dans la dernière génération sur les campus et dans les milieux artistiques nord-américains… et expriment une conception foncièrement communautariste du monde social, à l’opposé de l’idéal universaliste dont la France demeure encore, grâce aux acquis des Lumières et de la Révolution, un emblème mondial. » L’auteur milite en faveur de l’universalisme républicain, c’est-à-dire d’une certaine conception de la citoyenneté centrée sur l’individu en tant que membre de la collectivité nationale et non en tant que membre de sa communauté d’appartenance (sociale, sexuelle, ethnique…). La conception opposée, dite communautariste, définit les citoyens en fonction de leur appartenance à une ou plusieurs communautés – de sexe, de race, de religion, etc. – de sorte qu’on tend à considérer qu’un individu intervenant dans l’espace public le fait en tant que représentant d’une communauté. Nathalie Heinich propose de penser véritablement les moyens de ce vivre ensemble, en tant que communauté des citoyens de la République française. «