Sport

L’esprit des Olympiades

Alors que la France accueille l’événement mondial que constituent les XXXIIIe Olympiades, nous voulons partager avec nos lecteurs l’expérience, certes modeste, des IIe Olympiades internationales de Nouvelle Acropole, animées par le sens profond des compétitions sportives.

« Après neuf jours intenses au Brésil, à l’occasion de la célébration des IIe Olympiades internationales des volontaires de Nouvelle Acropole, et à mon retour en Espagne, j’ai rencontré un ami d’enfance, sportif passionné, que je n’avais pas vu depuis longtemps. Il m’a interrogé sur les résultats obtenus lors des deuxièmes Jeux olympiques internationaux de Nouvelle Acropole, le nombre de participants, le nombre d’épreuves, le nombre, le nombre, le nombre, le nombre, le nombre….

Je lui ai expliqué que l’origine du concept de record appliqué au sport a commencé à la fin du XIXe siècle, principalement en raison de l’intérêt que ce type d’événement commençait à susciter chez les lecteurs de journaux, car il donnait de la publicité aux marques réalisées et, de cette façon, les journaux les suivaient, avec plus d’opérations de publicité. À partir de ce moment, l’une des pires « maladies » qui affectent la société en général et le monde du sport en particulier commence à se répandre, avec l’application déformée de l’idée de compétitivité qui conduit au désir de gagner à tout prix, quelles qu’en soient les conséquences.

Avec l’inévitable passage de Kronos (le temps chronologique), cette maladie s’est développée dans le monde du sport, devenant chronique. Une sorte de « record-mania » combinée à la « médaillite », qui a abouti à la « championite » (c’est-à-dire gagner à tout prix). Le piège infâme du dopage et de toutes les manipulations macabres et ignobles, qui brisent la dignité de l’être humain, en le convainquant qu’il doit avant tout « passer en premier, car le second est le premier perdant » (phrase célèbre et vaseuse d’un entraîneur mal nommé, dont je ne veux pas me souvenir du nom).

Battre des records

L’origine latine du terme « record » a sa racine dans COR (cœur), et l’origine française du terme parle de « recorder », c’est-à-dire de SE SOUVENIR. Par une simple analogie, on peut voir que record serait « repasser par le cœur », une définition beaucoup plus proche de l’origine étymologique latine du mot compétition : COM PETIRE, aller ensemble vers quelque chose.
Dépasser et se dépasser, franchir des limites avec l’aide de celui qui participe à l’épreuve à vos côtés et qui vous oblige à donner le meilleur de vous-même. Lorsque ces limites sont dépassées en utilisant nos forces naturelles développées par l’effort de volonté et de sacrifice, c’est alors que le RECORD est simplement un outil utile pour prouver un dépassement, c’est-à-dire qu’il est un moyen en soi et non une fin.

J’ai fait remarquer à mon cher ami que dans ces IIe Olympiades internationales de Nouvelle Acropole, nous nous efforçons d’utiliser le sport dans un but éthique qui sert à améliorer les êtres humains, qui nous motive à être des citoyens conscients, utiles et heureux. De meilleurs citoyens en somme.

Je lui ai dit que l’union harmonieuse de la musique (en référence aux Muses) et de la gymnastique, l’éducation platonicienne, a réalisé de véritables « miracles » dans la formation de l’être humain. Le dépassement des limites est quelque chose de beau (du grec kalos) et se réalise dans la forge des épreuves gymniques. La bonté spirituelle (du grec agathos) est apportée par la musique, le chant, la danse, la poésie et la philosophie comme expression ultime de l’union et de la fraternité.

J’ai dit à mon cher ami que l’expérience de la paix et de la fraternité entre les êtres humains est possible grâce à une authentique philosophie sportive pratique, introduite dans la vie de tous les jours. Je lui ai dit que l’esprit olympique consiste à dépasser les limites, non seulement physiques, mais aussi émotionnelles et mentales. Faire tomber nos barrières en utilisant la volonté comme outil. 

Participer pour vaincre

Imaginons un instant un athlète qui va participer à une course d’endurance de 10 000 mètres, pour laquelle il s’est préparé minutieusement. Imaginons que le jour de la course arrive et qu’il se réveille avec un malaise intempestif qui l’a privé de forces. Le médecin lui dit qu’il doit s’allonger pour récupérer, car il ne sert à rien de participer à la course de 10 000 mètres, puisqu’il est impossible de terminer parmi les premiers dans son état fiévreux actuel… mais notre athlète, faisant un exercice d’effort physique, émotionnel et mental et de dépassement de soi, se lève et participe à la course de 10 000 mètres, terminant à la dernière place avec un temps bien supérieur à son « record personnel ». J’ai demandé à mon cher ami : Pensez-vous que cet athlète a été vaincu ? La réponse est évidente : NON.

C’est aussi cela l’esprit olympique. C’est aussi cela l’ARETÉ (1). Non seulement se vaincre en pleine force physique, énergétique, émotionnelle et humaine, mais savoir se vaincre dans les soi-disant « mauvais moments », qui ne sont rien d’autre que les véritables épreuves où l’on peut vraiment se vaincre soi-même. Il n’y a rien de plus beau qu’un être humain luttant noblement contre l’adversité. C’est ainsi que nous nous montrerons « … des êtres humains dignes d’aller à l’Olympie… ».

La légende attribue ces paroles au chef des Hellanodices (2) qui exhortait les athlètes à Elis, avant leur départ pour Olympie, après un mois de vie et d’entraînement en commun : « Si par votre effort et votre travail vous vous estimez dignes d’aller à Olympie, si vous n’avez pas été paresseux et indignes… alors allez au stade et montrez-vous comme de véritables champions ! »

(1) mot grec pour désigner l’excellence, la vertu
(2) Les juges des Jeux Olympiques antiques
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Francisco IGLESIAS
Coordinateur international de l’École de sport avec le cœur de Nouvelle Acropole
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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