Société

Êtes-vous « mélioriste » ?

Notre époque aime d’autant plus inventer de nouveaux mots que la richesse du vocabulaire usuel s’est réduite de façon impressionnante. Les tenants de la « Nov’langue » ont donc créé un nouveau concept : celui de « mélioriste ».

Le mélioriste est une personne qui pense que sa vie consiste à s’améliorer, à devenir meilleur. Ah !
Apparemment, ce ne serait le fait que d’une minorité, ce qui justifierait de trouver un qualificatif nouveau pour la placer dans une boite : les mélioristes.
Mais n’est-ce pas le propre de tout être humain ? Chaque être humain ne tend-il pas naturellement à devenir meilleur, tout au moins à chercher à le devenir ? C’est en tous cas ce que la philosophie atemporelle explique depuis des millénaires sous tous les continents.

Tout être tendrait à devenir meilleur, y compris ceux qui font le mal car, dans leur vision décalée, il y a toujours une recherche d’un « meilleur » à leurs yeux, même s’il doit nuire à l’autre. C’est ainsi que l’on voit aujourd’hui, par exemple, de multiples assassinats qui sont faits par des gens qui, paradoxalement, veulent quelque chose de « meilleur » à leurs yeux.

Notre évolution est-elle achevée ?

Dans la logique de cette nouvelle appellation, il y a un non-dit : l’être humain « normal », l’homme basique, l’homme « standard » ne peut ni ne veut s’améliorer. Ce postulat vient d’une base idéologique récente dans l’histoire de l’humanité selon laquelle l’homme ne peut plus évoluer à partir de l’âge adulte, et va même en régressant dans la vieillesse.

Cette vision matérialiste est contraire aux grandes les philosophiques du monde, essentiellement spiritualistes, qui affirment que l’évolution de l’être humain n’est pas achevée, et en opposition aux découvertes sur la biologie de notre planète, qui montrent un chemin d’évolution continu de la vie.
De plus, dans la vision matérialiste, l’homme est un « animal » doué de la raison. Mais avant tout un animal. Il ne cherche donc que le confort, la survie, la facilité. Aucune profondeur et amélioration n’est au programme.

Cela fait voir l’individu comme un être que l’on ne peut améliorer que par la technologie. Ainsi, l’homme « augmenté » ne peut le devenir qu’accessoirisé par l’Intelligence artificielle (IA) ou toute forme de numérique, mais pas par sa réflexion, le travail sur lui-même, la conscience de ce qui le relie au monde et aux autres, en un mot, le développement de sa dimension proprement humaine, tel que préconisé par les grandes philosophies millénaires.

Alors, serez-vous « mélioriste » ou philosophe ?



Jean-Pierre LOUIS
Nouvelle Acropole
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La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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