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L’enseignement du Bouddha sur la taille des atomes

À travers une lecture symbolique et scientifique des textes anciens, cet article explore l’étonnante précision des connaissances atomiques dans l’Inde védique. Le Bouddha, les Rishis et les sages du passé y apparaissent comme des maîtres d’une science intérieure oubliée. Un pont s’esquisse entre sagesse millénaire et découvertes scientifiques modernes.

« Je vais mesurer pour toi combien d’atomes du soleil se trouvent aux extrémités d’un yojana (1). » Puis, avec promptitude et habileté, le petit Prince expliqua le nombre total d’atomes réels. Vishvamitra l’entendit avec stupéfaction et dit, regardant l’enfant droit dans les yeux : « Tu es le Maître de tes maîtres ; c’est toi, et non moi, qui es un gourou. Oh, je t’adore, doux Prince ! »

À la lecture de ce fragment du célèbre poème d’Edwin Arnold, Lumière d’Asie, consacré au Bouddha (2), nous pensons que la mesure qu’il donne des « atomes du soleil » – et des puissances de dix que les mathématiques appellent « grands nombres » et l’hindouisme ancien « lotus » – est symbolique, ou qu’en fin de compte toute la connaissance de l’Inde ancienne repose sur d’étranges superstitions. On reste stupéfait à la lecture de l’ouvrage du mathématicien, théologien et poète védique Subhash Kak(3) dans lequel il démontre, à partir d’un commentaire des Védas du Xe siècle, que les brahmanes – ou du moins l’auteur du texte, Bhatta Bhāskara – connaissaient la vitesse de la lumière avec une précision étonnante.
D’où tenaient-ils ces connaissances, avec quelles méthodologies ?

La distance d’un yojana calculé en atomes alignés

Dans son livre Nombres remarquables, le mathématicien Lamberto García del Cid (4) nous parle du nombre 108 470 495 616 000 et affirme que c’est avec ce nombre que Siddhartha Gautama, le futur Bouddha (car il était encore enfant), répond à la question du mathématicien Arjuna : combien d’atomes alignés forment un yojana (la distance parcourue par l’armée royale en une journée, estimée à environ 14,6 km). Il ne le dit pas, mais le texte sur lequel il s’appuie appartient au Lalita Vistara Sutra, l’un des grands classiques de la tradition mahayana sur la vie du Bouddha. Ce qui est surprenant, c’est qu’en faisant le calcul (en divisant un yojana, 14,6 km, par le nombre indiqué par le Bouddha, 108 470 495 616 000), on obtient une mesure de 1,34 x 10-10 mètre, soit 1,34 angström (5). Or, selon notre communauté scientifique, la mesure d’un atome d’hydrogène (« un atome du soleil ») est d’environ 1 x 10-10 mètre, soit 1 angström. Cela signifie que ce nombre d’atomes alignés nous donne effectivement la distance d’un yojana !
Quelle connaissance admirable et inexplicable !

La mesure du Paramanu équivalente à celle du noyau atomique ?

Il est tout aussi étonnant, en lisant le Vishnu Purana, de voir que le terme utilisé pour désigner l’unité indivisible, ou atome, Paramanu, mesure 1,5 x 10-15 mètres, tandis que la mesure du noyau atomique est précisément – selon la physique nucléaire actuelle – de 1,7 x 10-15 mètres. Autrement dit, il s’agit d’une mesure, comme la précédente, presque identique.

Le sage parfait

Quels instruments la science védique utilisait-elle ? Était-ce la vision intérieure, comme on nous le dit des Rishis, avec laquelle ils examinaient le fonctionnement interne, non seulement de la matière, mais de tout sujet qu’ils souhaitaient étudier ? Est-ce ainsi qu’est née la Doctrine Secrète, que commente Helena Petrovna Blavatsky, synthèse ultime de toutes les connaissances accessibles à l’esprit humain et compilée en milliers de volumes dans des bibliothèques cachées dans des cryptes souterraines ?

Rappelons-nous les expériences de ce type menées par Annie Besant et Leadbeater (6), reflétées dans leur ouvrage Chimie occulte en 1908. Ces personnages étaient des disciples, loin d’être des sages parfaits, et nous imaginons donc que leur vision intérieure n’était pas parfaitement précise. Le sage parfait est celui qui est, comme le dit le texte mystique de la Voix du Silence, issu du bouddhisme Vajrayana : « Il se dresse comme une colonne blanche vers l’Occident, et sur son visage le soleil naissant de la pensée éternelle déverse ses premières et plus glorieuses ondes. Son mental, tel une mer calme et sans rivage, s’étend à travers l’espace sans limites. Dans sa puissante main droite, il tient la vie et la mort ». « Il est aussi celui qui « aide la Nature et travaille avec elle, et la Nature le considère comme l’un de ses créateurs et lui obéit. Et, devant lui, elle ouvrira toutes grandes les portes de ses recoins secrets et révèlera à ses yeux les trésors cachés dans les profondeurs mêmes de son sein pur et virginal. Elle ne révèle ses trésors, non contaminés par la main de la matière, qu’à l’œil de l’Esprit, un œil qui ne se ferme jamais et pour lequel aucun voile ne subsiste dans tous ses royaumes. »

Les théosophes mystiques auraient-ils influencé les scientifiques ?

Francis Aston (1877-1945), découvreur des isotopes, travailla sur le néon – ce qui lui valut le prix Nobel de chimie en 1922 – et il le fit en étudiant avec avidité ce livre de la Chimie occulte, qui explorait la vision intraatomique par des méthodes de clairvoyance. Il l’affirma lui-même, dans ses premières interviews et articles, mais on lui recommanda plus tard, s’il voulait recevoir le prix Nobel, de ne pas mentionner qu’il avait suivi pas à pas les instructions des théosophes mystiques, considérés comme inacceptables, afin d’éviter les interférences perturbatrices. Cette nouvelle Inquisition, avec ses nouvelles messes, dressa des murs de feu, son « VADE RETRO ALCHIMIE ! » (où, soit dit en passant, de nombreux scientifiques martyrs du XXe siècle ont brûlé, sinon leur chair, du moins leur prestige et leur carrière).

Mais peu importe ; la vérité est comme l’or parmi les autres métaux, elle est pure, immuable, elle reste identique à elle-même tandis que tout le reste se réduit en poussière. Elle est plus puissante que toutes les formes mentales dessinées par l’imagination, car elle est indestructible et trouve toujours des paladins qui, unis à sa foudre, ne craignent rien… et ainsi la science progresse et l’âme humaine grandit, siècle après siècle, millénaire après millénaire. Et ceux qui attaquent aujourd’hui défendront demain ces vérités, car telle est l’évolution de la science et l’éveil de la conscience.

(1) Yojana est une unité de mesure de distance utilisée dans l’ancienne Inde pendant la période védique.
(2) Le poème Lumière de l’Asie d’Edwin Arnold est une œuvre épique qui relate la vie et l’époque du prince Siddhartha Gautama, devenu le Bouddha après avoir atteint l’éveil. Il s’agit d’une œuvre majeure qui a touché de nombreuses personnes, y compris Mahatma Gandhi, qui a trouvé le livre très intéressant. Le poème est une tentative de dépeindre la légende du Bouddha et sa philosophie. Il est disponible en français, traduit de l’anglais par L. Sorg.
(3) Lire l’article : La vitesse de la lumière dans la cosmologie puranique https://www.researchgate.net/publication/2179548_The_Speed_of_Light_and_Puranic_Cosmology
(4) Le livre Nombres remarquables : Le 0, le 666 et autres étrangetés numériques de Lamberto García del Cid, explore divers types de nombres, mettant en lumière leurs particularités. Il a été publié en français, avec une édition datant de 2013. 
(5) L’ångström (symbole Å) est une ancienne unité de mesure de longueur, valant 10⁻¹⁰ mètre. Il était principalement utilisé pour mesurer les longueurs d’onde de la lumière et les dimensions atomiques. Il est également égal à un dix-millième de micromètre. De nos jours, l’ångström est moins courant, la nanomètre étant plus fréquemment utilisée pour les mesures similaires.
(6) Dirigeants de la Société théosophique au début du XXe siècle
Photo : Adobe.stock.com N°1017442017
Article traduit par Michèle Morize
Article extrait du site espagnol : https://biblioteca.acropolis.org
José Carlos FERNANDEZ
Directeur de Nouvelle Acropole Portugal
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de l’école de philosophie Nouvelle Acropole France

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