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Le Kybalion et la science, des convergences

Avant de montrer quelques confluences entre les théories et expérimentations du nouveau paradigme scientifique et les principes hermétiques déclarés dans le Kybalion, il serait intéressant de faire une première approche de la mystérieuse œuvre du Kybalion.

Il semble que la sagesse ou les enseignements du Kybalion ont été initialement transmis de façon orale, et qu’ils ont quitté l’Égypte pour la Grèce, où ils ont commencé à être écrits. Il n’est pas étonnant de supposer, par conséquent, que le mot lui-même ait été adapté au grec. Et dans cette langue, Kybernêtes signifie « pilote », celui qui dirige un navire, d’où nous pourrions comprendre que Kybalion signifie « guide » (sur le chemin de l’illumination, de la sagesse).

De Thot à Hermès Trismégiste

L’origine de ce livre est entourée de légende, car il est traditionnellement attribué à Hermès Trismégiste (le trois fois grand), initialement une simple transfiguration du dieu égyptien Thot, mais qui fut plus tard considéré comme un sage égyptien d’il y a plusieurs milliers d’années que l’on considère contemporain d’Abraham.

D’Hermès Trismégiste est venu l’hermétisme, une tradition philosophique et religieuse d’un long parcours principalement basée sur le texte attribué à ce sage, et qui a pour caractéristique d’être un courant de pensée très secret.

Le Corpus Hermeticum est une collection de 24 textes écrits en langue grecque qui contiennent les principaux axiomes et les croyances des tendances hermétiques;

Les sept lois

Le Kybalion présente les sept lois qui, selon la philosophie hermétique, fondent le nature. Ce livre est paru en 1908, publié par trois personnages anonymes qui se sont appelés eux-mêmes « Les Trois Initiés », dont on ne sait pas qui ils sont, bien que l’on soupçonne qu’ils étaient un personnage anglais nommé William Atkinson, un théosophe qui est plus connu sous son pseudonyme lorsqu’il écrit comme Yogi Ramacharaka, les deux autres personnages étant, Paul Foster Case et Michael Whitty, proches des cercles maçonniques.

 Le Kybalion et la science, des convergences

Quelles théories dans le monde de la science actuelle s’approchent des conclusions énoncées dans le Kybalion ?

1. Principe du mentalisme

Dans de nombreuses religions, on a parlé de Dieu comme l’architecte divin, comme le mental divin qui est derrière tout ce qui est manifesté. Au niveau de la philosophie, ce principe coïncide avec ce que disait Platon dans sa théorie des idées, puisque Platon dit qu’il existe un monde archétypal où se trouvent les idées principales. Un monde réel et éternel, tandis que ce monde sensible serait illusoire, ne serait pas réel, car ici les choses changent, elles ont peu de temps à vivre, elles passent très vite.

Comment peut-on raccorder ce principe mental avec des théories scientifiques actuelles ? 

En psychologie, nous pouvons mentionner la théorie de l’inconscient collectif de Carl Gustav Jung, ou le concept de noosphère développé par Teilhard de Chardin.

Jung soutient que l’être humain a une sorte d’expériences des archétypes, des symboles, qui font que nous agissons de manière inconsciente, non par notre propre expérience individuelle, mais par l’expérience de l’ensemble. Ces comportements proviendraient de l’inconscient collectif, qui serait quelque chose de partagé par l’humanité.

Teilhard de Chardin, avec son concept de noosphère, dit qu’en plus de la biosphère de la Terre et de l’atmosphère terrestre, il y aurait une noosphère où la pensée et l’intelligence des êtres humains seraient comme un espace commun.

En biologie Rupert Sheldrake (1) propose sa théorie des champs morphogénétiques.

De même qu’il existe un champ d’énergie, un champ magnétique, il y aurait d’autres champs dans l’apprentissage des espèces qui ferait que, lorsqu’on arrive à une masse critique, à un nombre déterminé d’individus qui apprennent une technique, celle-ci fasse partie de la communauté et devienne une connaissance intégrée par l’espèce.

En médecine, en ce qui concerne que tout est mental, la science a découvert et démontré la question des maladies psychosomatiques, où le mental est capable d’affecter le corps, qui peut tomber malade selon ce que nous pensons.

2. Le paradoxe du chat de Shrödinger

Ce paradoxe suppose que si nous avons un atome radioactif, celui-ci a 50% de possibilités de se désintégrer. S’il se désintègre, il actionne un levier qui abaisse un marteau et brise une fiole de poison, de sorte que le chat qui est à l’intérieur de la boîte, meurt. Si l’atome ne se désintègre pas, alors le chat est vivant et le marteau ne brise pas la fiole de poison.

Schrödinger disait que le comportement dans le monde du très petit est paradoxal car, dans ce micromonde, le chat est vivant et mort à la fois. Pourtant, si nous ouvrons la boîte, nous pourrons observer que le chat est soit mort, soit vivant.En observant le phénomène, le chercheur provoque la survenue de l’une des solutions.

En biologie, l’hypothèse Gaïa (2) de James Lovelock et Lynn Margulis (1970-1980), considère la Terre comme un être vivant. Ils ont observé que la Terre a des systèmes d’homéostasie, c’est-à-dire qu’elle est capable de s’autoréguler, comme le fait un être vivant. Un système qui maintient les conditions de température, de salinité, de gaz dans l’atmosphère, indique qu’il doit y avoir une certaine homéostasie, et cela montre que la Terre est un être vivant.

En mathématiques, la géométrie fractale. Jusqu’à récemment, on pensait qu’une forme irrégulière ne répondait pas à un critère harmonique, jusqu’à ce que la géométrie fractale ait été découverte. Fractal signifie morceau. Les formes de la nature, les fleurs, les arbres, les flocons de neige, les montagnes, fonctionnent sur la base de fractales, des petits fragments qui se répètent un nombre incalculable de fois.

En médecine, cette idée de la correspondance de la partie avec le tout est à la base de thérapies telles que la réflexologie plantaire, l’auriculothérapie ou l’iridologie, où le pied, l’oreille ou l’iris de l’œil sont reliés avec les différents organes du corps.

3. Principe de vibration

Ce principe de vibration a été découvert progressivement par les sciences physiques. Quand commencèrent les premiers modèles d’atomes avec Rutherford, ceux-ci étaient quelque peu compacts, comme un gâteau fait de boules de protons, de neutrons et d’électrons. Mais ensuite on a commencé à découvrir que les électrons sont en mouvement, qu’ils ne sont pas collés au noyau, et que celui-ci n’est pas statique non plus.

En cosmologie, en dehors du fait que nous ne percevons pas le mouvement, la Terre bouge à 1600 km/h dans son mouvement de rotation, et à 108 000 km/h dans son mouvement de translation. Le soleil se déplace et nous nous déplaçons avec lui à 800 000 km/h, et la Voie lactée se déplace autour d’autres galaxies à 300 km/s. Le mouvement auquel l’univers est assujetti, est incroyable.

Et selon la théorie du rayonnement fossile ou fond diffus cosmologique, l’univers continue à se mouvoir. L’une des choses qui ont été dites, est que si le Big Bang s’est produit, il devrait y avoir encore comme un écho de cette explosion, une vibration qui nous a fait remarquer que l’univers est en expansion. Ce fond diffus cosmologique a été découvert, et c’est une autre preuve que l’univers est en mouvement.

En mécanique quantique on parle de la théorie des cordes. Cette théorie n’est pas encore vérifiée. Ce sont des lois mathématiques, des équations qui montrent la possibilité, mais on ne peut pas la démontrer directement. Pour la théorie des cordes, il n’existe qu’un seul type de matière, une corde et, selon la vitesse à laquelle elle vibre, la corde peut ressembler à un quark, un électron, un positron, mais ce serait une forme unique de matière.

En médecine, la musicothérapie ou la chromothérapie sont basées sur le fait que les ondes sonores ou les couleurs ont des fréquences différentes et produisent une vibration qui nous met en accord avec cette musique ou ces couleurs.

En psychologie, la loi de résonance ferait que, selon le niveau auquel vibre une personne, elle attirerait des pensées ou des sentiments analogues.

4. Principe de polarité

En physique, tous les opposés donnés dans le plan physique, clair/foncé, haut/bas, rapide/lent, plein /vide … sont de nature similaire et diffèrent en degré. Cette loi de polarité permet de transmuter les uns dans les autres selon les lignes de polarisation. Cela peut se passer du froid au chaud mais pas du froid au plein.

En psychologie, ce principe est aussi applicable. Ainsi, on peut passer de la haine à l’amour, de la peur du courage… La clé est de développer la vertu opposée au défaut avec lequel on veut travailler.

En mécanique quantique, l’équation formulée par Einstein, E = mc2, exprime que l’énergie et la matière sont interchangeables. Selon la vitesse portée par cette masse, ce sera de l’énergie ou de la matière.

La théorie du chaos postule que derrière le chaos apparent de la nature il y a un ordre strict, mais il s’agit d’un ordre si complexe, avec tellement de variables qui échappent à notre contrôle, qu’il nous semble un chaos.

La théorie de la relativité. Einstein nous donne d’autres contradictions au niveau des opposés, espace/temps, immobilité/mouvement, qui semblent des choses complètement inconciliables. Et il nous montre qu’il est impossible de connaître le mouvement et l’immobilité.

Dans son exemple de l’ascenseur en chute libre, il nous décrit ce qui arrive dans l’espace. Si nous étions à l’intérieur d’un ascenseur et que l’ascenseur tombe en chute libre, nous serions en apesanteur, comme si nous étions dans une navette spatiale. La navette spatiale est dans un système sans gravité, mais elle est en accélération. De la même manière, nous, sur la Terre, nous nous sentons immobiles, mais nous voyageons.

En médecine, l’homéopathie se fait l’écho de ce principe que les extrêmes se touchent. Ce qui nous rend malade peut aussi nous guérir. Et donc on utilise les poisons, on les dilue à faibles doses ; en petites quantités ils soignent, en grandes quantités ils tuent.

5. Principe de rythme

En cosmologie, la théorie du bing bounce, « le grand rebond », nous dirait que nous ne sommes pas dans un univers qui a pris naissance, mais dans un univers de nombreux univers, où les univers sont cycliques et aussi apparaissent et disparaissent.

En médecine, les biorythmes sont une autre expression de la loi cyclique.

En biologie, il existe une théorie appelée « l’équilibre ponctué », de Stephen Jay Gould. Contrairement à ce qu’a proposé Darwin, pour qui l’évolution des espèces serait continue et constante, cette théorie expose que l’évolution a des marches et des contremarches. Il y a un moment où tout change très vite et il y a un moment où tout se stabilise, en suivant comme des cycles. 

6. Principe de cause et d’effet

En physique, la 3e loi de la thermodynamique de Newton, appelée aussi loi d’action et réaction, établit que, lorsqu’on exerce une force dans un sens sur un objet, il se produit une réaction, une force d’égale intensité, mais en sens contraire.

On peut noter que cette même idée a été expliquée par le concept de karma dans les philosophies orientales, en élargissant la loi d’action et réaction aux plans psychologique, mental et spirituel.

En biologie, la théorie de l’épigénétique nous dirait que ce que nous faisons et le résultat de nos actions ont un effet sur nos gènes et peuvent les modifier.

En mécanique quantique, dans la théorie de « l’ordre implicite », de David Bohm, on a découvert qu’il y a des électrons qui sont appariés. De sorte qu’un électron à une grande distance de l’autre subit les mêmes modifications que l’électron jumelé, et le fait apparemment à la vitesse de la lumière.

Pour comprendre cette idée, nous pouvons imaginer que si nous avions un aquarium avec un poisson et qu’à côté nous mettions deux caméras, en projetant des images des caméras prises de différents angles sur un écran, il semblerait qu’il y ait deux poissons alors qu’il n’y en a qu’un.

7. Principe de génération

En cosmologie, en plus des trous noirs dont Stephen Hawking a parlé, on a découvert les dénommées fontaines blanches. Ainsi un le trou noir est un endroit où la matière s’est condensée dans un espace tellement réduit que la gravité qu’il émet est tellement forte que la lumière ne peut pas en sortir. Les trous noirs seraient comme les « mangeurs de matière », destructeurs de l’univers, tandis que les fontaines blanches sont des lieux où la lumière est repoussée et toute la matière est tirée vers le dehors comme si c’était une source de lumière ; ce sont les lieux de création de l’univers. Ces trous noirs et ces fontaines blanches sont censés être connectés par des trous de ver, mais cela n’a pas encore été mis en évidence.

En psychologie, on parle des deux hémisphères cérébraux. L’hémisphère gauche est le rationnel et permet les mathématiques, la logique, le langage, tandis que l’hémisphère droit est créatif, il se développe avec l’art, la musique, avec les activités intuitives.

En chimie, la formation des liaisons chimiques se produit parce que les atomes ne sont pas stables. Ils ont plus d’électrons que de protons, ou plus de protons que d’électrons, ce qui fait ils cherchent à s’apparier avec d’autres atomes formant molécules.

Comment ces lois ont-elles été formulées du Kybalion ? Quelles méthodes ont été utilisées pour les découvrir ? On ne sait pas, c’est une énigme. Et une énigme est une question sans réponse ou avec une réponse controversée. Quoi qu’il en soit, il semble que ces axiomes, s’ils sont démontrés par les scientifiques actuels, soient plus vrais que s’ils sont exposés par les philosophes mystiques et hermétiques de l’Antiquité.

(1) Lire l’article de Sabine Leitner, Rupert Sheldrake, un hérétique des temps modernes, paru dans la revue Acropolis N° 232 (juillet 2012)
(2) Lire l’article de Délia Steinberg Guzman, L’hypothèse Gaïa, paru dans la revue Acropolis N° 203 (mars-avril 2008)
Traduit de la revue espagnol Esfinge par Michèle Morize
Par Isabel PÉREZ ARELLANO
Formatrice à Nouvelle Acropole Espagne
© Nouvelle Acropole

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