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Philosophie

Déjà cinquante ans…

Il y a cinquante ans, Laura Winckler et moi-même avons fondé Nouvelle Acropole en France à Lyon. Fraîchement diplômés, nous étions de jeunes idéalistes, croyant à la pratique de la philosophie préconisée par Socrate. Une philosophie qui permet d’apaiser la violence intérieure et sociale et rendre ainsi l’homme et le monde meilleurs.

Dans ses enseignements, Jorge Angel Livraga, fondateur de la première École de philosophie à la manière classique au XXe siècle, nous avait expliqué que : « l’idéal transforme ceux qui le suivent ; il les perfectionne à mesure qu’ils s’en imprègnent. Il les fait grandir dans l’évolution de la conscience, développe leurs potentialités spirituelles cachées et leur ouvre de nouveaux horizons, bien au-delà de ce qui est strictement physique. » (1)
Cinquante ans plus tard, nous ne pouvons que lui donner raison. De nouveaux horizons se sont ouverts à nous, de nouvelles rencontres, avec des jeunes et moins jeunes, tous idéalistes, prêts à se construire intérieurement et à créer de nouvelles opportunités d’œuvrer pour les autres. Les combats n’ont pas manqué et certainement, l’œuvre est loin d’être achevée. Mais la flamme est bien entretenue et de nouvelles générations nous ont rejoints.

Notre société a besoin d’idéal. Alain Souchon avait raison en évoquant « la foule sentimentale » qui s’interroge sur le sens de nos vies et de nos sociétés sous l’emprise d’un matérialisme qui absorbe les consciences. « Foule sentimentale, on a soif d’idéal, attirée par les étoiles, les voiles. Que des choses pas commerciales. Foule sentimentale, il faut voir comme on nous parle… on nous inflige des désirs qui nous affligent…»
Un idéal est une aspiration profonde d’un individu ou d’un groupe. Leur désir est tourné vers l’avenir, ce qu’ils aimeraient devenir. Il ne s’agit pas d’une façon irréaliste d’envisager la réalité, en gommant les limites, les aspérités du réel ou ses contradictions.
Victor Hugo, d’ailleurs, nous le rappelle : « Il est important, à l’heure actuelle, de garder à l’esprit que l’âme humaine a encore plus besoin de l’idéal que du réel. C’est par le réel que nous existons ; c’est par l’idéal que nous vivons. Est-ce que tu réaliserais la différence ? Les animaux existent, l’homme vit. Vivre, c’est comprendre. Vivre, c’est sourire au présent ; c’est pouvoir voir au-dessus du mur du futur. Vivre, c’est avoir en soi un équilibre, et y peser le bien et le mal. Vivre, c’est avoir la justice, la vérité, la raison, la dévotion, la probité, la sincérité, le bon sens, le droit, et le devoir soudés au cœur. Vivre, c’est savoir ce que l’on vaut, ce qu’on peut faire et devrait faire. La vie est conscience. » (2)

C’est en ayant conscience que la réalité n’a rien d’idéal, que l’on accède à l’idéal pour agir sur le réel. Tout idéaliste expérimente en lui-même l’épanouissement qu’apporte un idéal vécu. Sans liberté intérieure, il est impossible d’agir en conscience et d’apprendre de ses expériences. Ces cinquante années écoulées nous ont enseigné de nombreuses choses grâce auxquelles nous avons pu nous remettre en question, trouver des solutions créatives et maintenir un dialogue permanent entre la réalité et l’idéal qui nous inspire.

Nous profitons de cette occasion, Laura Winckler et moi-même pour remercier les milliers de personnes qui par leur confiance et leur soutien, nous ont aidés à avancer dans la construction des écoles de philosophie pratique en France. De même, la défiance et la critique nous ont permis de nous remettre en question et de grandir pour devenir meilleurs.

(1) Prends ton envol, Jorge Angel Livraga, Éditions Nouvelle Acropole, 2002, page 22
(2) Extrait de William Shakespeare, œuvre de Victor Hugo parue en 1864

Fernand SCHWARZ
Fondateur de Nouvelle Acropole en France
© Nouvelle Acropole
La revue Acropolis est le journal d’information de Nouvelle Acropole

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